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 13 B/L'«icône biblique» de Zachée/

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coeurtendre
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13 B/L'«icône biblique» de Zachée/ Empty
MessageSujet: 13 B/L'«icône biblique» de Zachée/   13 B/L'«icône biblique» de Zachée/ Icon_minitimeMar 18 Juin - 21:49


Pour bien préciser tout cela, l'«icône biblique» de Zachée offre encore une indication importante. Dans le sacrement, on rencontre en Jésus «le Dieu des commandements» avant de rencontrer «les commandements de Dieu». Jésus se présente lui-même à Zachée: «Il faut que j'aille demeurer dans ta maison». Il est, lui, le don pour Zachée et en même temps il est la «loi de Dieu» pour Zachée. Lorsqu'on rencontre Jésus comme un don, même l'aspect le plus exigeant de la loi acquiert la «légèreté» propre de la grâce, selon la dynamique surnaturelle qui faisait dire à Paul: «En vous laissant conduire par l'Esprit, vous n'êtes plus sujets de la Loi» (Ga 5,18). Toute célébration de la pénitence devrait susciter dans l'esprit du pénitent la même exultation de joie que les paroles du Christ provoquèrent chez Zachée, lequel «descendit rapidement et le reçut avec joie» (Lc 19,6).

L'antériorité et la surabondance de la miséricorde ne doivent cependant pas faire oublier qu'elles sont seulement le présupposé du salut, qui parvient à son accomplissement dans la mesure où il trouve une réponse de la part de l'être humain. En effet, le pardon accordé dans le sacrement de la Réconciliation n'est pas un acte extérieur, une sorte de «régularisation» juridique, mais il constitue une vraie et propre rencontre du pénitent avec Dieu, qui rétablit le rapport d'amitié brisé par le péché. La «vérité» de ce rapport exige que l'homme accueille le baiser miséricordieux de Dieu, dépassant toutes les résistances dues au péché. C'est ce qui se produit chez Zachée. Se sentant traité comme un «fils», il commence à penser et à se comporter comme un fils, et il le manifeste en redécouvrant ses frères. Sous le regard plein d'amour du Christ, son cœur s'ouvre à l'amour envers le prochain. D'une attitude de fermeture, qui l'avait porté à s'enrichir sans prendre en compte les souffrances d'autrui, il passe à une attitude de partage, qui s'exprime dans un vrai et réel «partage» de son patrimoine, de la «moitié de ses biens» aux pauvres. L'injustice perpétrée au détriment de ses frères par escroquerie est réparée par une restitution au quadruple: «Si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus» (Lc 19,Cool. C'est seulement à ce moment que l'amour de Dieu parvient à son but et que le salut s'accomplit: «Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison» (Lc 19,9).

Ce chemin de salut, exprimé de manière si claire dans l'épisode de Zachée, doit nous offrir, chers Prêtres, une orientation pour accomplir avec un sage équilibre pastoral notre tâche difficile dans le ministère de la confession. Depuis toujours, ce dernier est marqué par les assauts opposés provenant de deux excès: le rigorisme et le laxisme. Le premier ne tient pas compte de la première partie de l'épisode de Zachée: la miséricorde prévenante, qui pousse à la conversion et qui valorise aussi les plus petits progrès dans l'amour, car le Père veut faire l'impossible pour sauver le fils perdu. «En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Lc 19,10). Le second excès, le laxisme, ne tient pas compte du fait que le salut plénier, celui qui est non seulement offert mais reçu, celui qui véritablement guérit et relève, implique une vraie conversion aux exigences de l'amour de Dieu. Si Zachée avait accueilli le Seigneur chez lui sans parvenir à une attitude d'ouverture à l'amour, à la réparation du mal accompli, à un ferme propos de vie nouvelle, il n'aurait pas reçu dans l'intimité de son cœur le pardon que le Seigneur, avec tant de prévenance, lui avait offert. 

Il importe d'être toujours attentif à maintenir le juste équilibre pour ne tomber dans aucun de ces deux extrêmes. Le rigorisme écrase et éloigne. Le laxisme annule les effets d'une bonne éducation et crée des illusions. Le ministre du pardon, incarnant pour le pénitent le visage du Bon Pasteur, doit dans une égale mesure exprimer la miséricorde prévenante et le pardon qui guérit et pacifie. C'est en fonction de ces principes que le prêtre est mandaté pour discerner, dans le dialogue avec le pénitent, si ce dernier est prêt pour l'absolution sacramentelle. La délicatesse de la rencontre avec les âmes, dans un moment aussi intime et souvent douloureux, impose assurément beaucoup de discrétion. Sauf apparence contraire, le prêtre doit supposer que le pénitent, en confessant ses péchés, a une contrition authentique, avec le propos de s'amender. 

Une telle présomption sera fondée ultérieurement si la pastorale de la réconciliation sacramentelle sait préparer des documents opportuns, de manière qu'il y ait des moments de préparation au sacrement qui aideront chacun à mûrir en soi une conscience suffisante de ce qu'il vient demander. Il est clair toutefois que, là où à l'évidence le contraire apparaîtrait, le confesseur a le devoir de dire au pénitent qu'il n'est pas encore prêt pour l'absolution. Si celle-ci était donnée à celui qui déclare explicitement ne pas vouloir s'amender, le rite se réduirait à une pure illusion, il aurait même le goût d'un acte quasi magique, capable peut-être de susciter une apparence de paix, mais certainement pas la paix profonde de la conscience, garantie par le baiser de Dieu. 

À la lumière de ce qui vient d'être dit, on voit mieux pourquoi la rencontre personnelle entre le confesseur et le pénitent est la forme ordinaire de la réconciliation sacramentelle, tandis que la modalité de l'absolution collective a un caractère exceptionnel. Comme on le sait, la pratique de l'Église est parvenue graduellement à la célébration privée de la pénitence, après des siècles au cours desquels avait dominé la modalité de la pénitence publique. Ce développement non seulement n'a pas changé la substance du sacrement – et il ne pouvait pas en être autrement! –, mais il en a également approfondi l'expression et l'efficacité. Cela ne s'est pas vérifié sans l'assistance de l'Esprit qui, en cela aussi, a eu la tâche de conduire l'Église «vers la vérité tout entière» (Jn 16, 13).



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