coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 21/Elle doit se traduire dans la vie par la charité qui vient du Christ/ Mar 18 Juin 2019 - 23:35 | |
| Chers Frères et Sœurs, parmi les trois orientations générales que j’estime opportun de vous rappeler, je nomme d’abord l’esprit de communion entre vous tous, avec vos évêques, avec tout le Peuple de Dieu, avec l’Église universelle. La communion, c’est qui caractérise les relations entre tous les membres du Corps du Christ. Elle est de l’ordre du mystère de l’Église, comme l’a bien souligné le Synode des Evêques réuni à Rome en 1985 , ainsi que l’exhortation « Christifideles Laici ». Elle est participation à la plénitude de la Vie de Dieu; elle est accueil de la Parole de Dieu; elle est adhésion à la même doctrine de foi, à la même éthique chrétienne fondamentale; elle est participation aux mêmes sacrements, elle est organisation selon les mêmes structures essentielles. Elle doit se traduire dans la vie par la charité qui vient du Christ, et comprend la recherche du bien de l’autre, la solidarité, le pardon, l’esprit de collaboration, la convergence des efforts dans une pastorale d’ensemble, l’entraide entre régions, dans tous les cas l’option préférentielle pour les pauvres. Il y va non seulement de l’efficacité, mais du témoignage de ce qu’est l’Église: une famille. La nation malgache qui souffre parfois de divisions a besoin de ce témoignage. Le thème choisi pour ma visite, rejoint cette exigence de communion, proche du « fihavanana » caractéristique de votre civilisation.Mais la communion n’est pas l’uniformité; elle suppose que chacun participe au bien de l’ensemble avec ses talents, son charisme propre, la spiritualité de son Institut, sa mission spécifique dans l’Église. Paul nous l’a montré abondamment . Puisse cet esprit de communion inspirer vos relations et votre coopération entre missionnaires et fils de ce pays, entre prêtres séculiers et religieux, entre groupes ethniques différents!Je vous invite également à approfondir vos relations avec le Seigneur, à bien enraciner en lui votre vie spirituelle. Spontanément, le peuple malgache a le sens de la présence de Dieu; il exprime assez facilement sa foi à travers un langage poétique et symbolique; il a le sens communautaire.À vous, chers Frères et Sœurs, il est donné et il est demandé d’aller plus loin. Vous avez fait le vœu de suivre le Christ dans la chasteté, la pauvreté, l’obéissance, dans la pratique des béatitudes ou de la vie communautaire, ou bien vous avez reçu l’ordination sacerdotale pour être pasteurs au nom du Christ, ou encore, vous vous y préparez. Prenez les moyens d’approfondir sans cesse votre vie spirituelle et de vous ressourcer: écoute et méditation quotidiennes de la Parole de Dieu, prière personnelle et communautaire, participation à l’Eucharistie, réflexion ou révision de vie avec d’autres, recherche constante de l’Esprit du Christ et des vertus qui correspondent à l’état sacerdotal ou religieux. La rencontre quotidienne des beautés et des misères humaines, dans le ministère ou l’apostolat, est à intégrer à votre prière; elle peut la stimuler, à condition de tout rapporter au Seigneur, pour sa gloire. Vous ne lui offrez pas seulement une partie de votre temps ou vos activités apostoliques généreuses, mais votre personne. Nos frères et sœurs désirent trouver en nous « des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu » . Oui, que votre cœur s’attache au Christ, aimé par-dessus tout! Et que votre disponibilité foncière témoigne de la recherche de l’Absolu et du Royaume de Dieu à venir! Évidemment, la charité et la recherche de la sainteté doivent aller de pair avec l’acquisition de la compétence requise par le ministère ou par les services accomplis dans l’Église et dans la société. Vous parlez vous-même de poursuivre «une solide formation humaine, religieuse et théologique», et vous notez que l’élaboration théologique est encore insuffisante pour mener à bien l’œuvre d’inculturation nécessaire.Il importe en effet d’avancer dans la connaissance du dessein de Dieu sur le monde et sur les hommes, tel qu’il est révélé dans la Bible. Ce dessein de Dieu a été vécu par l’Église dans des circonstances assez diverses tout au long de son histoire. Approfondissant sans cesse le Credo essentiel, l’Église, assistée de l’Esprit Saint, a recueilli une expérience et précisé une doctrine qui éclairent la route de tous les chrétiens. Le successeur de Pierre et tous les évêques en communion avec lui ont reçu la mission de garder et de présenter ce dépôt de la foi. Les théologiens, en lien avec le magistère, contribuent à le mettre en valeur et à l’approfondir au regard des diverses cultures, de tout ce qui marque concrètement les hommes et suscite de nouvelles questions. Cette tâche est à poursuivre ici-même pour une juste inculturation en terre malgache, en ce qui concerne entre autres la présentation catéchétique du message évangélique, le déploiement de la liturgie, l’adaptation de la vie consacrée, l’engagement social des chrétiens. Si l’anthropologie, la sociologie, la pédagogie, la sémantique apportent une aide précieuse, la théologie garde son rôle de fondement capital et de lumière. Toute l’Église à Madagascar est impliquée dans ce travail; les pasteurs et les religieux à un titre particulier. C’est dire les exigences de la formation dans les séminaires et les scolasticats, mais continuée aussi tout au long de la vie sacerdotale et religieuse, grâce aux sessions, aux publications, à tout ce qui peut assurer un ressourcement. Les laïcs, heureusement très actifs chez vous, très soucieux d’être un ferment chrétien dans la société, seront évidemment très exigeants pour ceux que la vocation sacerdotale ou religieuse met au service du Peuple de Dieu, avec la mission de l’éclairer, de la guider et de l’entraîner. À ces considérations communes à vous tous, je veux ajouter quelques mots particuliers pour les divers groupes que vous représentez. Je veux d’abord saluer les prêtres, malgaches ou missionnaires étrangers, religieux ou diocésains. Que de chemin parcouru depuis l’ordination du premier prêtre malgache en 1872, l’ordination du premier évêque malgache en 1939! En certains diocèses, notamment dans les hauts plateaux, vous êtes devenus relativement nombreux; mais ailleurs vos rangs sont encore bien clairsemés. Vous devez faire face à de multiples tâches d’évangélisation dans des villages dispersés, veiller à ce que vos fidèles aient accès à la Parole de Dieu et aux sacrements, former les laïcs qui vous aideront à animer les communautés de base. Certains d’entre vous, surtout les prêtres séculiers dans les régions rurales, souffrent d’un isolement qui parfois les porte au découragement.Chers Frères prêtres, je prie le Seigneur de vous donner sa force et sa paix. Considérez toujours la grâce inouïe de votre sacerdoce. La fidélité à votre vocation demande du courage. Mais le Seigneur veut aussi que vous sachiez unir vos forces. Soyez attentifs les uns aux autres, vous soutenant fraternellement. Formez autour de votre évêque un presbyterium qui exprime une profonde communion, au-delà des clivages de tempérament, de méthode apostolique, de diversité d’ethnie ou de pays d’origine. Confiez-vous à votre évêque comme à un père; il aura à cœur de réfléchir avec vous aux conditions spirituelles et matérielles de votre vie. Je souhaite aussi que l’entraide des laïcs vous stimule et vous réconforte. | |
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