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 67/La vie spirituelle dans l'exercice du ministère

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coeurtendre
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MessageSujet: 67/La vie spirituelle dans l'exercice du ministère   67/La vie spirituelle dans l'exercice du ministère Icon_minitimeJeu 20 Juin - 14:36

Exclamation La vie spirituelle dans l'exercice du ministère Exclamation 

24. L'Esprit du Seigneur a consacré le Christ et l'a envoyé annoncer l'Évangile (Lc 4, 18). La mission n'est pas un élément extérieur et parallèle à la consécration, mais elle en constitue le but intrinsèque et vital : la consécration est pour la mission. De cette façon, non seulement la consécration, mais aussi la mission se trouvent sous le signe et la force sanctificatrice de l'Esprit.

Il en a été ainsi de Jésus. Il en a été ainsi des Apôtres et de leurs successeurs. Il en est ainsi de l'Église entière et, en elle, des prêtres : tous reçoivent l'Esprit comme appel et comme don de sanctification dans et par l'accomplissement de leur mission (57).
Il existe donc, entre la vie spirituelle du prêtre et l'exercice de son ministère, un rapport intime (58) que le Concile exprime ainsi : « C'est en exerçant le ministère d'Esprit et de justice (2 Co 3, 8-9), que [les prêtres] s'enracinent dans la vie spirituelle, pourvu qu'ils soient accueillants à l'Esprit du Christ qui leur donne la vie et les conduit. Ce qui ordonne leur vie à la perfection, ce sont leurs actes liturgiques de chaque jour, c'est leur ministère tout entier exercé en communion avec l'évêque et les prêtres. Par ailleurs la sainteté des prêtres est d'un apport essentiel pour rendre fructueux le ministère qu'ils accomplissent » (59).

« Vivez ce que vous accomplirez et conformez-vous au mystère de la Croix du Seigneur ! » Telle est l'invitation, la monition que l'Église adresse aux prêtres dans le rite de l'ordination quand les offrandes du peuple saint pour le sacrifice eucharistique leur sont remises. Le « mystère », dont le prêtre est le « dispensateur » (1 Co 4, 1), c'est, en définitive, Jésus Christ lui-même qui dans l'Esprit, est source de sainteté et appel à la sanctification. Le « mystère » doit être au cœur de la vie quotidienne du prêtre. Il exige donc grande vigilance et vive conscience. C'est encore le rite d'ordination qui fait précéder les paroles citées plus haut de la recommandation : « Prenez bien conscience de ce que vous ferez ». Déjà, Paul avertissait l'évêque Timothée : « Ne néglige pas le don spirituel qui est en toi (1 Tm 4, 13 ; cf. 2 Tm 1, 6).

Le rapport entre vie spirituelle et exercice du ministère sacerdotal peut aussi trouver son explication à partir de la charité pastorale donnée par le sacrement de l'Ordre. Le ministère du prêtre, précisément parce qu'il est une participation au ministère salvifique de Jésus Christ Tête et Pasteur, ne peut manquer de rendre présente sa charité pastorale qui est à la fois source et esprit de son service et du don de lui-même. Dans sa réalité objective, le ministère sacerdotal est amoris officium, selon l'expression déjà citée de saint Augustin ; cette réalité objective se présente justement comme un fondement et comme l'appel d'un ethos correspondant, qui ne peut être que celui de l'amour, ainsi que le dit saint Augustin : « Sit amoris officium pascere dominicum gregem» (60). Cet ethos, et donc la vie spirituelle du prêtre, n'est autre que l'accueil de la « vérité » du ministère sacerdotal, comme amoris officium, dans la conscience et dans la liberté, et donc dans l'esprit et le cœur, dans les décisions et dans les actions.

Il est essentiel, pour une vie spirituelle qui se développe dans l'exercice du ministère, que le prêtre renouvelle sans cesse et approfondisse toujours plus sa conscience d'être ministre de Jésus Christ en vertu de sa consécration sacramentelle et de la configuration au Christ Tête et Pasteur de l'Église. Cette conscience ne correspond pas seulement à la vraie nature de la mission que le prêtre accomplit en faveur de l'Église et de l'humanité, mais elle détermine aussi la vie spirituelle du prêtre qui accomplit cette mission. En effet, le prêtre est choisi par le Christ, non pas comme un « objet » mais comme une « personne » ; il n'est pas un instrument inerte et passif, mais un « instrument vivant », comme dit le Concile, là où il parle de l'obligation de tendre à la perfection (61). Et c'est encore le Concile qui présente les prêtres comme « associés et collaborateurs » d'un Dieu « saint et sanctificateur » (62).

En ce sens, la personne du prêtre, consciente, libre et responsable, est profondément engagée dans l'exercice du ministère. Le lien avec Jésus Christ, assuré par la consécration et la configuration qui découlent du sacrement de l'Ordre, fonde et exige de la part du prêtre un autre lien, qui est celui de « l'intention », celui de la volonté consciente et libre de faire, par l'acte ministériel, ce que l'Église entend faire. Ce lien tend par sa nature à devenir le plus ample et le plus profond possible, engageant l'esprit, les sentiments, la vie, en un mot une série de dispositions morales et spirituelles correspondant aux actes ministériels que le prêtre accomplit.

Il n'y a pas de doute que le ministère sacerdotal, en particulier la célébration des sacrements, reçoit son efficacité salutaire de l'action même de Jésus Christ, présente dans les sacrements. Mais, par un dessein divin qui veut exalter l'absolue gratuité du salut, en faisant de l'homme à la fois un « sauvé » et un « sauveur » - toujours et seulement avec Jésus Christ -, l'efficacité de l'exercice du ministère est aussi fonction de la participation humaine et de l'accueil plus ou moins grands (63). En particulier, la sainteté plus ou moins réelle du ministre a une véritable influence sur sa façon d'annoncer la parole, de célébrer les sacrements et de conduire la communauté dans la charité. Et c'est bien ce qu'affirme avec clarté le Concile : « La sainteté elle-même des prêtres est d'un apport essentiel pour rendre fructueux le ministère qu'ils accomplissent ; la grâce de Dieu, certes, peut accomplir l'œuvre du salut même par des ministres indignes, mais, à l'ordinaire, Dieu préfère manifester ses hauts faits par des hommes accueillants à l'impulsion et à la conduite du Saint-Esprit, par des hommes que leur intime union avec le Christ et la sainteté de leur vie rend capables de dire avec l'Apôtre : "Si je vis, ce n'est plus moi, mais le Christ qui vit en moi" (Ga 2, 20) » (64).

La conscience d'être ministre de Jésus Christ Tête et Pasteur porte aussi en elle la joie d'avoir reçu de Jésus Christ une grâce particulière : la grâce d'avoir été choisi par le Seigneur comme « instrument vivant » de l'œuvre du salut. Ce choix témoigne de l'amour de Jésus Christ pour le prêtre. Cet amour qui, plus grand que tout autre amour, exige qu'on y réponde. Après sa résurrection, Jésus pose à Pierre la question fondamentale sur l'amour : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? ». C'est après la réponse de Pierre que la mission est conférée : « Pais mes agneaux » (Jn 21, 15). Pour pouvoir lui confier son troupeau, Jésus demande auparavant à Pierre s'il l'aime. 

Mais en réalité, c'est l'amour libre et prévenant de Jésus lui-même qui le pousse à adresser cette demande à l'Apôtre et à lui confier « ses » brebis. Ainsi, tout acte ministériel, en même temps qu'il conduit à aimer et à servir l'Église, pousse à mûrir toujours davantage dans l'amour et dans le service du Christ Tête, Pasteur et Époux de l'Église ; cet amour se présente toujours comme une réponse à l'amour prévenant, libre et gratuit de Dieu dans le Christ. À son tour, la croissance de l'amour envers Jésus Christ détermine la croissance de l'amour envers l'Église : « Nous sommes vos pasteurs (pascimus vobis) ; avec vous, nous sommes nourris (pascimur vobiscum). Que le Seigneur nous donne la force de vous aimer au point de pouvoir mourir pour vous, ou effectivement ou par le cœur (aut effectu aut affectu) » (65).Grâce au précieux enseignement du Concile Vatican II (66), nous pouvons saisir les conditions, les exigences, les modalités et les fruits du rapport intime qui existe entre la vie spirituelle du prêtre et l'exercice de son triple ministère : de la Parole, des Sacrements et du service de la Charité.

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