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 71/La vie spirituelle dans l'exercice du ministère . . . /

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coeurtendre
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MessageSujet: 71/La vie spirituelle dans l'exercice du ministère . . . /   71/La vie spirituelle dans l'exercice du ministère . . . / Icon_minitimeJeu 20 Juin - 16:12

71/La vie spirituelle dans l'exercice du ministère . . . / Bienheureux%20Pape%20Jean-Paul%20II



 L'Esprit du Seigneur a consacré le Christ et l'a envoyé annoncer l'Évangile (Lc 4, 18). La mission n'est pas un élément extérieur et parallèle à la consécration, mais elle en constitue le but intrinsèque et vital : la consécration est pour la mission. De cette façon, non seulement la consécration, mais aussi la mission se trouvent sous le signe et la force sanctificatrice de l'Esprit. Il en a été ainsi de Jésus. Il en a été ainsi des Apôtres et de leurs successeurs. Il en est ainsi de l'Église entière et, en elle, des prêtres : tous reçoivent l'Esprit comme appel et comme don de sanctification dans et par l'accomplissement de leur mission.

Il existe donc, entre la vie spirituelle du prêtre et l'exercice de son ministère, un rapport intime  que le Concile exprime ainsi : « C'est en exerçant le ministère d'Esprit et de justice (2 Co 3, 8-9), que [les prêtres] s'enracinent dans la vie spirituelle, pourvu qu'ils soient accueillants à l'Esprit du Christ qui leur donne la vie et les conduit. Ce qui ordonne leur vie à la perfection, ce sont leurs actes liturgiques de chaque jour, c'est leur ministère tout entier exercé en communion avec l'évêque et les prêtres. Par ailleurs la sainteté des prêtres est d'un apport essentiel pour rendre fructueux le ministère qu'ils accomplissent » .

« Vivez ce que vous accomplirez et conformez-vous au mystère de la Croix du Seigneur ! » Telle est l'invitation, la monition que l'Église adresse aux prêtres dans le rite de l'ordination quand les offrandes du peuple saint pour le sacrifice eucharistique leur sont remises. Le « mystère », dont le prêtre est le « dispensateur » (1 Co 4, 1), c'est, en définitive, Jésus Christ lui-même qui dans l'Esprit, est source de sainteté et appel à la sanctification. Le « mystère » doit être au cœur de la vie quotidienne du prêtre. Il exige donc grande vigilance et vive conscience. C'est encore le rite d'ordination qui fait précéder les paroles citées plus haut de la recommandation : « Prenez bien conscience de ce que vous ferez ». Déjà, Paul avertissait l'évêque Timothée : « Ne néglige pas le don spirituel qui est en toi (1 Tm 4, 13 ;  2 Tm 1, 6). Le rapport entre vie spirituelle et exercice du ministère sacerdotal peut aussi trouver son explication à partir de la charité pastorale donnée par le sacrement de l'Ordre. Le ministère du prêtre, précisément parce qu'il est une participation au ministère salvifique de Jésus Christ Tête et Pasteur, ne peut manquer de rendre présente sa charité pastorale qui est à la fois source et esprit de son service et du don de lui-même. Dans sa réalité objective, le ministère sacerdotal est amoris officium, selon l'expression déjà citée de saint Augustin ; cette réalité objective se présente justement comme un fondement et comme l'appel d'un ethos correspondant, qui ne peut être que celui de l'amour, ainsi que le dit saint Augustin : « Sit amoris officium pascere dominicum gregem » . Cet ethos, et donc la vie spirituelle du prêtre, n'est autre que l'accueil de la « vérité » du ministère sacerdotal, comme amoris officium, dans la conscience et dans la liberté, et donc dans l'esprit et le cœur, dans les décisions et dans les actions.

Il est essentiel, pour une vie spirituelle qui se développe dans l'exercice du ministère, que le prêtre renouvelle sans cesse et approfondisse toujours plus sa conscience d'être ministre de Jésus Christ en vertu de sa consécration sacramentelle et de la configuration au Christ Tête et Pasteur de l'Église. Cette conscience ne correspond pas seulement à la vraie nature de la mission que le prêtre accomplit en faveur de l'Église et de l'humanité, mais elle détermine aussi la vie spirituelle du prêtre qui accomplit cette mission. En effet, le prêtre est choisi par le Christ, non pas comme un « objet » mais comme une « personne » ; il n'est pas un instrument inerte et passif, mais un « instrument vivant », comme dit le Concile, là où il parle de l'obligation de tendre à la perfection . Et c'est encore le Concile qui présente les prêtres comme « associés et collaborateurs » d'un Dieu « saint et sanctificateur » .
En ce sens, la personne du prêtre, consciente, libre et responsable, est profondément engagée dans l'exercice du ministère. Le lien avec Jésus Christ, assuré par la consécration et la configuration qui découlent du sacrement de l'Ordre, fonde et exige de la part du prêtre un autre lien, qui est celui de « l'intention », celui de la volonté consciente et libre de faire, par l'acte ministériel, ce que l'Église entend faire.

 Ce lien tend par sa nature à devenir le plus ample et le plus profond possible, engageant l'esprit, les sentiments, la vie, en un mot une série de dispositions morales et spirituelles correspondant aux actes ministériels que le prêtre accomplit. Il n'y a pas de doute que le ministère sacerdotal, en particulier la célébration des sacrements, reçoit son efficacité salutaire de l'action même de Jésus Christ, présente dans les sacrements. Mais, par un dessein divin qui veut exalter l'absolue gratuité du salut, en faisant de l'homme à la fois un « sauvé » et un « sauveur » - toujours et seulement avec Jésus Christ -, l'efficacité de l'exercice du ministère est aussi fonction de la participation humaine et de l'accueil plus ou moins grands . En particulier, la sainteté plus ou moins réelle du ministre a une véritable influence sur sa façon d'annoncer la parole, de célébrer les sacrements et de conduire la communauté dans la charité. Et c'est bien ce qu'affirme avec clarté le Concile : « La sainteté elle-même des prêtres est d'un apport essentiel pour rendre fructueux le ministère qu'ils accomplissent ; la grâce de Dieu, certes, peut accomplir l'œuvre du salut même par des ministres indignes, mais, à l'ordinaire, Dieu préfère manifester ses hauts faits par des hommes accueillants à l'impulsion et à la conduite du Saint-Esprit, par des hommes que leur intime union avec le Christ et la sainteté de leur vie rend capables de dire avec l'Apôtre : "Si je vis, ce n'est plus moi, mais le Christ qui vit en moi" (Ga 2, 20) » .

La conscience d'être ministre de Jésus Christ Tête et Pasteur porte aussi en elle la joie d'avoir reçu de Jésus Christ une grâce particulière : la grâce d'avoir été choisi par le Seigneur comme « instrument vivant » de l'œuvre du salut. Ce choix témoigne de l'amour de Jésus Christ pour le prêtre. Cet amour qui, plus grand que tout autre amour, exige qu'on y réponde. Après sa résurrection, Jésus pose à Pierre la question fondamentale sur l'amour : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? ». C'est après la réponse de Pierre que la mission est conférée : « Pais mes agneaux » (Jn 21, 15). Pour pouvoir lui confier son troupeau, Jésus demande auparavant à Pierre s'il l'aime. Mais en réalité, c'est l'amour libre et prévenant de Jésus lui-même qui le pousse à adresser cette demande à l'Apôtre et à lui confier « ses » brebis. Ainsi, tout acte ministériel, en même temps qu'il conduit à aimer et à servir l'Église, pousse à mûrir toujours davantage dans l'amour et dans le service du Christ Tête, Pasteur et Époux de l'Église ; cet amour se présente toujours comme une réponse à l'amour prévenant, libre et gratuit de Dieu dans le Christ. À son tour, la croissance de l'amour envers Jésus Christ détermine la croissance de l'amour envers l'Église : « Nous sommes vos pasteurs Arrow Traduction du Latin (pascimus vobis) au Français ; Arrow (nous vous nourrissons) avec vous, nous sommes nourris (pascimur vobiscum). Que le Seigneur nous donne la force de vous aimer au point de pouvoir mourir pour vous, ou effectivement ou par le cœur Traduction du Latin Arrow (aut effectu aut affectu) » au Français Arrow (soit par effet, soit par ressenti .

Grâce au précieux enseignement du Concile Vatican II, nous pouvons saisir les conditions, les exigences, les modalités et les fruits du rapport intime qui existe entre la vie spirituelle du prêtre et l'exercice de son triple ministère : de la Parole, des Sacrements et du service de la Charité. Le prêtre est avant tout ministre de la Parole de Dieu. Il est consacré et envoyé pour annoncer à tous l'Évangile du Royaume, appelant tout homme à l'obéissance de la foi et conduisant les croyants à une connaissance et à une communion toujours plus profondes du mystère de Dieu, à nous révélé et communiqué par le Christ.

 C'est pourquoi le prêtre lui-même doit tout d'abord acquérir une grande familiarité personnelle avec la Parole de Dieu. Il ne lui suffit pas d'en connaître l'aspect linguistique ou exégétique, ce qui est cependant nécessaire. Il lui faut accueillir la Parole avec un cœur docile et priant, pour qu'elle pénètre à fond dans ses pensées et ses sentiments et engendre en lui un esprit nouveau, « la pensée du Seigneur » (1 Co 2,16). Ainsi, ses paroles et plus encore ses choix et ses attitudes seront toujours plus transparents à l'Évangile, l'annonceront et en rendront témoignage. C'est seulement en « demeurant » dans la Parole que le prêtre deviendra parfait disciple du Seigneur, connaîtra la vérité et sera vraiment libre, dépassant tout conditionnement contraire ou étranger à l'Évangile ( Jn 8,31-32). Le prêtre devra être le premier à croire à la Parole dans la pleine conscience que les paroles de son ministère ne sont pas « siennes », mais de Celui qui l'a envoyé. De cette Parole, il n'est pas maître: il en est le serviteur. De cette Parole, il n'est pas l'unique possesseur : il en est le débiteur à l'égard du peuple de Dieu. C'est justement parce qu'il évangélise, et pour qu'il puisse évangéliser, que le prêtre, comme l'Église, doit prendre de plus en plus conscience du besoin permanent qu'il a d'être évangélisé . Il annonce la Parole, en sa qualité de « ministre », il participe à l'autorité prophétique du Christ et de l'Église. À cette fin, pour avoir en lui-même et pour donner aux fidèles la garantie de transmettre l'Évangile dans son intégrité, le prêtre est appelé à cultiver en lui une sensibilité, une disponibilité et un attachement particuliers à l'égard de la Tradition vivante de l'Église et de son Magistère. Tout cela n'est pas étranger à la Parole, mais contribue à son interprétation correcte et en protège le sens authentique. 

C'est surtout dans la célébration des sacrements, ainsi que dans la célébration de la liturgie des heures, que le prêtre est appelé à vivre et à manifester l'unité profonde entre l'exercice de son ministère et sa vie spirituelle. Par le don de la grâce fait à l'Église, l'Eucharistie est principe de sainteté et appel à la sanctification. Pour le prêtre, elle occupe une place vraiment centrale, dans son ministère comme dans sa vie spirituelle. « Car la sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l'Église, c'est-à-dire le Christ lui-même, lui notre Pâque, lui le pain vivant, dont la chair vivifiée par l'Esprit Saint, et vivifiante, donne la vie aux hommes, les invitant et les conduisant à offrir en union avec lui, leur propre vie, leur travail, toute la création ». 


Des divers sacrements, et en particulier de la grâce spécifique et propre à chacun d'eux, la vie spirituelle du prêtre reçoit des connotations particulières : en effet, elle est structurée et modelée par les multiples caractéristiques et exigences des sacrements célébrés et vécus. Je voudrais faire une mention spéciale du sacrement de la Pénitence dont les prêtres sont les ministres, mais dont ils doivent également être les bénéficiaires, devenant témoins de la compassion de Dieu pour les pécheurs. Je propose à nouveau ce que j'ai écrit dans l'exhortation  Arrow Reconciliatio et pœnitentia : « La vie spirituelle et pastorale du prêtre, comme celle de ses frères laïcs et religieux, dépend, pour sa qualité et sa ferveur, de la pratique personnelle, assidue et consciencieuse, du sacrement de Pénitence. La célébration de l'Eucharistie et le ministère des autres sacrements, le zèle pastoral, les relations avec les fidèles, la communion avec ses frères prêtres, la collaboration avec l'évêque, la vie de prière, en un mot toute la vie du prêtre subit un déclin inévitable si lui-même, par négligence ou pour tout autre motif, ne recourt pas de façon régulière et avec une foi et une piété authentiques au sacrement de Pénitence. Chez un prêtre qui ne se confesserait plus ou se confesserait mal, son être sacerdotal et son action sacerdotale s'en ressentiraient vite, et la communauté elle-même dont il est pasteur ne manquerait pas de s'en rendre compte ». 

Enfin, les prêtres sont appelés à exercer l'autorité et le service de Jésus Christ Tête et Pasteur de l'Église en animant et en conduisant la communauté ecclésiale, c'est-à-dire en rassemblant « la famille de Dieu, fraternité qui n'a qu'une âme, et, par le Christ dans l'Esprit, ils la conduisent à Dieu le Père » . Ce « munus regendi » est une tâche très délicate et complexe qui inclut, outre l'attention à chacune des personnes et aux vocations diverses, la capacité de coordonner tous les dons et charismes que l'Esprit suscite dans la communauté, en les vérifiant et en les valorisant pour l'édification de l'Église, toujours en union avec les évêques. Il s'agit d'un ministère qui demande au prêtre d'avoir une vie spirituelle intense, riche des qualités et des vertus propres à la personne qui « préside » et qui « guide » une communauté, à l'« ancien », dans le sens le plus fort et le plus noble du terme, comme sont la fidélité, la cohérence, la sagesse, la faculté d'accueil de tous, l'affabilité, la fermeté sur les choses essentielles, le détachement des points de vue trop subjectifs, le désintéressement personnel, la patience, le goût de l'engagement quotidien, la confiance dans le travail caché de la grâce qui se manifeste chez les gens simples et chez les pauvres ( Tt 1, 7-8 ).

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