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 81/Les milieux de la formation sacerdotale/

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coeurtendre
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MessageSujet: 81/Les milieux de la formation sacerdotale/   81/Les milieux de la formation sacerdotale/ Icon_minitimeVen 21 Juin - 14:50

Exclamation La communauté de formation du grand séminaire Exclamation

La nécessité du grand séminaire - et de la maison religieuse analogue - pour la formation des candidats au sacerdoce, affirmée avec autorité par le Concile Vatican II (188), a été réaffirmée par le Synode de la façon suivante : « Il faut affirmer de nouveau que l'institution du grand séminaire, comme le meilleur lieu de formation, est l'espace normal, même matériel, d'une vie communautaire et hiérarchique, et aussi la maison appropriée à la formation des candidats au sacerdoce, avec des supérieurs vraiment consacrés à ce ministère. Cette institution a donné des fruits abondants au long des siècles et continue à en donner dans le monde entier » (189).

Le séminaire se présente comme un temps et comme un lieu ; mais il se présente surtout comme une communauté éducative en cheminement : c'est la communauté établie par l'évêque pour offrir à celui qui est appelé par le Seigneur à servir comme les apôtres la possibilité de revivre l'expérience éducative que le Seigneur a réservée aux Douze. En réalité, une relation prolongée et intime de vie avec Jésus est présentée, dans l'Évangile, comme préalable nécessaire au ministère apostolique. Cette intimité oblige les Douze à réaliser, d'une façon particulièrement claire et spécifique, le détachement, proposé dans une certaine mesure à tous les disciples, à l'égard du milieu d'origine, du travail habituel, des affections les plus chères (Mc 1, 16-20 ; 10, 28 ; Lc 9, 23. 57-62 ; 14, 25-27). Bien des fois, nous avons rapporté la tradition de Marc qui souligne le lien profond unissant les apôtres avec le Christ et entre eux : avant d'être envoyés pour prêcher et accomplir des guérisons, ils sont appelés à « être ses compagnons » (Mc 3, 14).

La nature profonde du séminaire est d'être, à sa manière, une continuation, dans l'Église, de la communauté apostolique groupée autour de Jésus, à l'écoute de sa Parole, en marche vers l'expérience de la Pâque, dans l'attente de l'Esprit donné pour la mission. Tel est l'idéal auquel doit tendre tout séminaire. Le séminaire, comme institution humaine, a connu dans l'histoire les formes les plus diverses et de multiples vicissitudes. Son identité le stimule toujours à trouver une réalisation concrète, fidèle aux valeurs évangéliques dont il s'inspire, et capable de répondre aux situations et aux nécessités des temps.

Le séminaire est en lui-même une expérience originale de la vie de l'Église : en lui, l'évêque se rend présent par le ministère que le recteur accomplit avec les autres éducateurs, en esprit de coresponsabilité et de communion sous sa direction et son animation, pour la croissance pastorale et apostolique des candidats. Les divers membres de la communauté du séminaire, réunis par l'Esprit Saint en une fraternité unique, collaborent, chacun selon son propre don, à la croissance de tous dans la foi et la charité. C'est ainsi qu'ils se préparent à devenir prêtres et donc à prolonger, dans l'Église et dans l'histoire, la présence salvifique de Jésus Christ, le Bon Pasteur.Déjà, sur le plan humain, le grand séminaire doit tendre à devenir « une communauté dont les membres sont liés par une amitié et une charité profondes, pour constituer dans la joie une vraie famille » (190)

Sur le plan chrétien, le séminaire doit se constituer - continuent les Pères synodaux - comme « communauté ecclésiale », comme « communauté des disciples du Seigneur, dans laquelle une même liturgie imprègne toute la vie d'esprit de prière ; elle est rassemblée par l'écoute et la méditation quotidienne de la Parole de Dieu et par le sacrement de l'Eucharistie ; elle est unie dans l'exercice de la charité fraternelle et de l'esprit de justice ; dans cette communauté, l'Esprit du Christ et l'amour de l'Église resplendissent, grâce au progrès de la vie communautaire et de la vie spirituelle de chacun de ses membres » (191). Confirmant et explicitant concrètement la dimension ecclésiale essentielle du séminaire, les Pères synodaux continuent : « Comme communauté ecclésiale, tant diocésaine qu'interdiocésaine ou même religieuse, le séminaire doit nourrir le sens de la communion ecclésiale des candidats avec leur évêque et avec leur presbyterium, de sorte qu'ils participent à leur espérance et à leurs angoisses et sachent étendre cette ouverture aux nécessités de l'Église universelle » (192).

Il est essentiel, pour la formation des candidats au sacerdoce et au ministère pastoral qui est ecclésiale par sa nature, que le séminaire soit considéré, non d'une manière extérieure et superficielle, c'est-à-dire comme un simple lieu d'habitation et d'étude, mais d'une façon intérieure et profonde, comme une communauté spécifiquement ecclésiale, une communauté qui revive l'expérience des Douze unis à Jésus (193).

 Le séminaire est donc une communauté ecclésiale éducative, mieux, une communauté particulière qui éduque. Ce qui détermine sa physionomie, c'est sa fin spécifique, c'est-à-dire l'accompagnement de la vocation des futurs prêtres, et, par conséquent, le discernement de cette vocation, l'aide pour y répondre et la préparation à recevoir le sacrement de l'Ordre avec les grâces et les responsabilités qu'il comporte et par lesquelles le prêtre est configuré à Jésus Christ, Tête et Pasteur, et est habilité et engagé à en partager la mission de salut dans l'Église et dans le monde.

Le séminaire étant une communauté éducative, toute la vie que l'on y mène, dans ses expressions les plus diverses, est axée sur la formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale des futurs prêtres : c'est une formation qui, bien qu'ayant de nombreux points communs avec la formation humaine et chrétienne de tous les membres de l'Église, présente des contenus, des modalités et des caractéristiques qui découlent d'une façon particulière de la fin poursuivie: préparer au sacerdoce.Or les contenus et les formes de l'œuvre éducative exigent que le séminaire ait sa programmation précise, c'est-à-dire un programme de vie ayant son unité organique en même temps qu'il s'harmonise en accord avec la seule fin qui justifie l'existence du séminaire: la préparation des futurs prêtres.

En ce sens, les Pères synodaux écrivent : « En tant que communauté éducative, [le séminaire] doit suivre un programme clairement défini qui ait comme note caractéristique l'unité de la direction, représentée par le Recteur et ses collaborateurs, par la cohérence dans l'ordonnancement de la vie et de l'activité formatrice et par les exigences fondamentales de la vie communautaire, laquelle comporte aussi des aspects essentiels relevant de la tâche de formation. Ce programme doit être, sans hésitation ni flottement, au service de la finalité spécifique qui seule justifie l'existence du séminaire : la formation des futurs prêtres, pasteurs de l'Église » (194). Et pour que ce programme soit vraiment adapté et efficace, il faut que ses grandes lignes se traduisent plus concrètement, en détail, par quelques normes particulières destinées à ordonner la vie communautaire, en fixant des moyens et des rythmes temporels précis.

Un autre aspect est à souligner ici. L'œuvre éducative est par nature l'accompagnement de personnes concrètes, qui vivent dans l'histoire, qui marchent vers des choix et vers l'adhésion à certains idéaux de vie. C'est précisément la raison pour laquelle l'œuvre éducative doit savoir concilier harmonieusement la vision claire du but à atteindre, l'exigence d'une marche sérieuse vers ce but, l'attention au « voyageur », c'est-à-dire au sujet concret engagé dans l'aventure de la formation, et donc à une série de situations, de problèmes, de difficultés, de rythmes de marche et de croissance. Cela exige une sage souplesse, qui exclut tout compromis sur les valeurs comme sur l'engagement conscient et libre, et qui signifie amour véritable et respect sincère pour celui qui avance vers le sacerdoce dans ses dimensions personnelles. 

Cela vaut non seulement pour chacune des personnes, mais aussi pour les différents contextes sociaux et culturels dans lesquels vivent les séminaires et les diverses formes de leur histoire. En ce sens, l'œuvre éducative exige un continuel renouvellement. Les Pères l'ont souligné avec force, même en ce qui concerne la configuration des séminaires : « Étant sauve la valeur des formes classiques du séminaire, le Synode désire que le travail de consultation des Conférences épiscopales sur les besoins actuels de la formation se poursuive, comme cela a été prévu par le décret Optatam totius (numéro 1) et par le Synode de 1967. Les Rationes de chaque nation ou rite seront revues opportunément, soit à l'occasion des demandes faites par les Conférences épiscopales, soit dans les visites apostoliques des séminaires des différentes nations, pour y introduire les diverses modalités de formation, qui doivent répondre aux besoins des peuples de culture dite autochtone, aux besoins des vocations d'adultes, des vocations pour les missions etc. » (195).

62. La finalité et la structure éducative du grand séminaire exigent que les candidats au sacerdoce y entrent après une certaine préparation. Celle-ci ne posait pas de problème particulier, du moins jusqu'à ces dernières décennies, lorsque les candidats au sacerdoce provenaient habituellement des petits séminaires et que la vie chrétienne des communautés ecclésiales offrait facilement à tous, sans distinction, une bonne instruction et une bonne éducation chrétienne.

La situation a évolué en beaucoup d'endroits. Il y a un grand contraste entre, d'un côté, le style de vie et la préparation de base des enfants, des adolescents et des jeunes, même s'ils sont chrétiens et parfois engagés dans la vie de l'Église, et, de l'autre, le style de vie du séminaire et ses exigences de formation. Dans ce contexte, en communion avec les Pères synodaux, je demande qu'il y ait une période convenable de préparation précédant la formation donnée au séminaire : « Il est utile qu'il y ait une période de préparation humaine, chrétienne, intellectuelle et spirituelle pour les candidats au grand séminaire. Ces candidats doivent cependant présenter des qualités déterminées : l'intention droite, un degré suffisant de maturité humaine et une connaissance assez ample de la doctrine de la foi, une certaine initiation aux méthodes de prière et à un style de vie conforme à la tradition chrétienne. Qu'ils aient aussi les comportements qui expriment, selon les usages de leurs régions, un effort de recherche de Dieu et de la foi (Evangelii nuntiandi , numéro  Arrow 48) (196).

La « connaissance assez ample de la doctrine de la foi » dont parlent les Pères synodaux est requise avant la théologie : on ne peut pas développer l'« intelligence de la foi », si on ne connaît pas la « foi » en son contenu. Une telle lacune pourra être plus facilement comblée grâce au prochain Catéchisme universel.Alors que la conviction de la nécessité de cette préparation avant l'entrée au séminaire se généralise, les opinions divergent sur ses contenus et ses caractéristiques, c'est-à-dire sur son but premier : formation spirituelle pour le discernement de la vocation ou formation intellectuelle et culturelle. D'autre part, on ne peut pas oublier les nombreuses et profondes diversités qui existent non seulement chez les différents candidats, mais aussi dans les régions ou les pays. 

Cela invite à prolonger la phase actuelle d'étude et d'expérimentation pour que l'on puisse définir d'une façon plus opportune et plus significative les éléments de cette préparation ou « période propédeutique » : temps, lieu, forme, thèmes de cette période, qu'il faut par ailleurs coordonner avec les années suivantes de la formation au séminaire.

En ce sens, je reprends moi-même et je propose à nouveau à la Congrégation pour l'Éducation catholique la demande formulée par les Pères synodaux : « Le Synode demande que la Congrégation pour l'Éducation catholique recueille toutes les informations sur les premières expériences de cette formation déjà faites ou qui se déroulent en ce moment. En temps opportun, la Congrégation communiquera aux Conférences épiscopales les informations sur ce problème » (197).

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