doucecolombe
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| Sujet: 94/ “ La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux ” / Sam 22 Juin - 13:34 | |
| Le presbytérat, participation ministérielle au sacerdoce du Christ Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série de catéchèses, consacrées au presbytérat et aux prêtres qui, comme on le sait, sont les plus proches collaborateurs des évêques : ils participent à leur consécration et à leur mission. Je parlerai d’eux en m’en tenant fidèlement aux textes du Nouveau Testament et en suivant la ligne du Concile Vatican II, selon le style habituel de ces catéchèses. J’entreprends d’exposer ce thème le cœur rempli d’affection pour ces proches collaborateurs de l’Ordre épiscopal, que je sens à mes côtés et que j’aime dans le Seigneur, comme je l’ai dit dès le début de mon pontificat et particulièrement dans la première Lettre que j’ai adressée aux prêtres du monde entier, écrite à l’occasion du Jeudi saint 1979. Il nous faut tout de suite observer que le sacerdoce, à quelque degré que ce soit, et donc aussi bien pour les évêques que pour les prêtres, est une participation au sacerdoce du Christ qui, selon la Lettre aux Hébreux, est l’unique “ Grand Prêtre ” de la nouvelle et éternelle Alliance, celui qui “ s’est offert lui-même une fois pour toutes ” par un sacrifice d’une valeur infinie et qui demeure, immuable et impérissable, au centre de l’économie du salut ( He 7, 24-28). Il n’est plus besoin, il n’est plus possible d’avoir d’autres Prêtres en dehors ou à côté du Christ, l’unique médiateur (He 9, 15 ; Rm 5, 15-19 ; 1 Tm 2, 5), qui réalise l’union et la réconciliation entre les hommes et Dieu (2 Co 5, 14-20), le Verbe fait chair, plein de grâce (Jn 1, 1-18), hiereus (Prêtre) véritable et définitif ( He 5, 6 ; 10, 21) qui s’est manifesté sur terre “ pour abolir le péché par son sacrifice ” (He 9, 26). Au ciel, il continue à intercéder pour ses disciples, jusqu’à ce qu’ils parviennent à l’héritage éternel qu’il a acquis et promis. Dans le Nouveau Testament, personne d’autre n’est hiereus en ce sens. La participation à l’unique sacerdoce du Christ, qui s’exerce selon une pluralité de degrés, a été voulue par le Christ. Il a voulu pour son Église des fonctions différenciées, comme l’exige un corps social bien organisé, et, pour la fonction de direction, il a établi des ministres de son sacerdoce (Catéchisme de l’Église catholique, numéro 1554) Il leur a conféré le sacrement de l’Ordre pour les constituer officiellement prêtres travaillant en son nom et avec son pouvoir, offrant le sacrifice et pardonnant les péchés. “ C’est ainsi – observe le Concile – que le Christ a envoyé ses Apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père ; puis, par les Apôtres eux-mêmes, il a fait participer à sa consécration et à sa mission les évêques, leurs successeurs, dont la fonction ministérielle a été transmise aux prêtres à un degré subordonné ; ceux-ci sont donc établis dans l’Ordre du presbytérat pour être les coopérateurs de l’Ordre épiscopal, dans l’accomplissement de la mission apostolique confiée par le Christ ”. Cette volonté du Christ résulte de l’Évangile ; nous savons par lui que Jésus a attribué à Pierre et aux Douze une autorité suprême sur son Église, mais qu’il a voulu des collaborateurs pour leur mission. Ce qu’atteste l’évangéliste Luc est significatif, à savoir que Jésus, après avoir envoyé les Douze en mission (9, 1-6), envoie un nombre encore plus grand de disciples, comme pour signifier que la mission des Douze ne suffit pas pour l’œuvre d’évangélisation : “ Après cela, le Seigneur désigna soixante-douze autres et les envoya deux par deux en avant de lui dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller ” (Lc 10, 1). Certes, ce passage ne fait que préfigurer le ministère que le Christ établira formellement plus tard. Mais il manifeste déjà l’intention du divin Maître d’introduire un nombre important de collaborateurs dans le travail de la “ vigne ”. Jésus avait choisi les Douze parmi un nombre plus important de disciples (Lc 6, 12. 13). Ces “ disciples ”, selon le sens de ce terme dans les récits évangéliques, ne sont pas seulement ceux qui croient en Jésus, mais ceux qui le suivent, qui veulent recevoir son enseignement de Maître et se consacrer à son œuvre. Et Jésus les intègre dans sa mission. Selon Luc, c’est précisément en cette circonstance que Jésus dit : “ La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux ” (10, 2). Il indiquait ainsi que, pour lui, et selon l’expérience du premier ministère, le nombre des ouvriers était trop petit. Il ne l’était pas seulement alors, mais pour tous les temps, pour notre époque aussi, où le problème est devenu particulièrement grave. Nous devons l’affronter en nous sentant stimulés et en même temps réconfortés par ces paroles et – pourrait-on dire – par ce regard de Jésus sur les champs où il faut des ouvriers pour moissonner le blé. Jésus a donné l’exemple par son initiative, que l’on pourrait appeler de “ promotion vocationnelle ” : il a envoyé les 72 disciples en plus des 12 Apôtres. | |
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