L'abbé Vastik a écrit : En cette fête du Christ Roi de l’univers, voici un texte d’Evangile qui frappe avec beaucoup de clarté à la porte de notre conscience. Chaque fois que vous l’avez fait et chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits qui avait faim, soif, était nu, malade, étranger ou en prison, c’est moi-même Jésus que vous aurez aidé ou refusé d’aider. Si notre jugement à venir est la balance qui pèse du côté de ce que nous avons fait ou pas fait, nous pouvons bien faire déjà le compte dès maintenant. Et nous saurons. Michel partage : Bonjour l'abbé Vastik, ainsi qu'à tous les autres, Dieu soit votre joie comme votre joie est en Dieu. Il y a quelques jours, j'ai partagé cette Parole de l'Évangile avec le mouvement des cursillos sur le programme Zoom, pour la première fois.
Je suis très passionné par cette Parole de Dieu, surtout en temps de pandémie où le monde change comme jamais il n'a changé en si peu de temps.
Le Seigneur, dans cet Évangile, nous demande d'aller visiter les pauvres, alors que les dirigeants de nos gouvernements de la santé publique nous demandent de rester à la maison, qui pour plusieurs est devenue une prison. Autrefois, pour aller visiter les prisonniers, tous savaient que l'on devait se rendre dans une prison, mais depuis la pandémie combien de maisons sont devenues comme des prisons? Oui, cet Évangile fait travailler mon imagination depuis toujours, mais encore plus à cause de cette pandémie.
L'abbé Vastik a écrit : A-t-on besoin d’attendre le dernier jour pour voir de quel côté nous serons séparés ? Comme les boucs et les brebis ? D’ailleurs c’est une parabole qui nous fait toucher du doigt, du concret de notre vie. Car chacun a au moins aidé quelqu’un, ou peut-être refusé d’aider d’autres, pour diverses raisons d’ailleurs que nous pouvons justifier.
Michel partage : Selon moi, cette pandémie est un temps particulier pour se faire ou refaire Ami avec Dieu, pour retrouver nos amis(es) dans chaque enfant de Dieu qui se fait proche à quelques mètres de nous, alors qu'autrefois ils étaient plus proches et nous ne les voyions même pas. Quand j'ai lu cet Évangile avant de le partager sur le programme Zoom, la question qui m'est venue à l'esprit est : Comment devrions-nous vivre en tant que chrétien, durant cette pandémie qui nous impose une triple solitude que nous n'avions pas connue autrefois?
L'abbé Vastik a écrit : Ceux qui sont nus, étrangers, en prison, malades, affamés ou assoiffés, sont toujours autour de nous. C’est le Christ lui-même qui est présent. Il suffit de cumuler de bonnes actions pour eux. Mais est-ce là ce que Jésus nous demande au fond ?
Michel partage : Dans votre avant-dernière intervention ci-dessus, abbé Vastik, vous posez la question suivante : "A-t-on besoin d’attendre le dernier jour pour voir de quel côté nous serons séparés ?" Michel explique : Si je me guide sur votre question, et la suite de l'Évangile où >>> Jésus nous invite à aller visiter Ceux qui sont nus, étrangers, en prison, malades, affamés ou assoiffés, votre question et la demande de Jésus m'inspirent quelques réflexions que voici, ci-dessous.
Est-ce que moi, comme tous les autres,1/Est-ce que nous, nous sommes nus de Dieu, ou bien est-ce que nous sommes habillés habités de Dieu? 2/Est-ce que nous sommes étrangers à Dieu? 3/Est-ce que nous sommes prisonniers de nos habitudes qui nous éloignent du chemin des Béatitudes, le seul et unique chemin qui nous permet de laisser Dieu être Dieu dans notre d'enfant de Dieu? Si je suis nu de Dieu, si je ne me laisse pas habiller le habiter par Dieu, je risque d'en rester à votre question dernière, ci-dessus : "Mais est-ce cela ce que Jésus nous demande comme disciple de Jésus?" Si je me guide sur mon expérience de solitude comme croyant, quand Jésus entre dans une vie, la solitude n'existe plus car nous ne sommes plus seul, nous sommes deux avec Dieu. L'abbé Vastik a écrit : Ce que Jésus nous dit avant tout, c’est que sa présence au monde est très simple et très concrète, Lui qui vient nous juger à la fin des temps. Un Roi de gloire présent dans le pauvre et le paria. C’est en même temps de cette façon concrète que Jésus attend que nous soyons fidèles.
Etre proche du pauvre et découvrir nos propres pauvretés en nous puisqu’il est dans le pauvre et dans les personnes en situation de précarité. C’est le premier enseignement de cet Evangile qui commence par nous parler de la Gloire du Fils de l’Homme qui siège sur le Trône.
Michel partage : Personnellement, j'ai commencé à vivre l'expérience de la pandémie à l'âge de mes 2 ans jusqu'à mes 15 ans 1/2. A l'âge de seulement 2 ans, j'ai eu les deux cuisses et une jambe de cassées, et un bras de cassé à 3 ans. Nous vivions avec un père qui avait des problèmes de cruauté mentale que l'on appellerait aujourd'hui perversion narcissique au plus haut degré. C'est ainsi que j'ai vécu jusqu'à mes 15 ans 1/2.
Aujourd'hui je comprends que le fait d'être devenu un survivant de cette maltraitance me rend heureux d'être proche de ceux qui ont été maltraités. La maltraitance fait partie d'une catégorie de plusieurs autres pauvretés. Je crois que la plus grande des pauvretés, pour moi, c'est d'être nu de Dieu, c'est de refuser à Dieu de se laisser habiter par Lui, pour lui permettre d'habiller notre coeur de Sa Parole qui est le seul chemin de vie intérieur ; il nous permettra de rencontrer un Ami qui, durant la pandémie, nous inspirera une confiance sans fin.
L'abbé Vastik a écrit : Qu’est-ce que la Gloire de Dieu ? La gloire de Dieu, c’est lorsque, alors que Dieu n’a besoin de rien pour exister, il fait jaillir la création à partir de rien ? Et qui dit, « faisons l’homme à notre image et qu’il soit comme l’un de nous, à notre ressemblance. Et il se réjouit de sa création. Il vit que cela était bon. Chaque jour. Dieu se glorifie chaque jour dans la beauté et la grandeur de sa création. La Gloire de Dieu c’est sa réjouissance de voir l’homme Comblé chaque jour.
Michel partage : J'aime votre question, mais je me sens trop petit pour y répondre. Mais sans y répondre à 100%, je pourrais écrire un souvenir qui a projeté ma vie vers l'avenir du Père le jour même où j'ai quitté la maison de la maltraitance de mon père, pour rencontrer mystérieusement le Père de l'Espérance que je ne voulais pas rencontrer, et voici pourquoi.
Après avoir vécu de longues années de maltraitance, un jour, lorsque j'avais 9 ans 1/2, un de mes professeurs a voulu expliquer aux étudiants comment il était possible de connaître ou de reconnaître la Présence de Dieu dans notre vie. Elle nous a dit : C'est très simple, Dieu c'est quelqu'un qui ressemble à votre père de sang.
Ouf, ouf, ouf, sa comparaison, vous comprendrez que j'en ai eu le souffle coupé et plusieurs nuits sans dormir. Surtout que dans ma situation d'enfant vivant la maltraitance depuis l'âge de mes 2 ans, l'explication que nous avait donnée mon professeur pour ce qui est de reconnaître Dieu dans notre père de sang, pour moi ça ne tenait pas du tout la route comme comparaison, cela me semblait irréaliste pour ne pas écrire insupportable...
Après cette comparaison, moi je disais adieu à ce Dieu qui avait la ressemblance à mon père de sang. Si du moins elle avait dit : Dieu, c'est quelqu'un qui ressemble à votre père de sang quand il vous aime. Quand j'écris ci-dessus que j'ai rencontré mystérieusement le Père de l'Espérance après avoir quitté le père de la maltraitance, voici comment.
Un jour, je m'étais donné comme second projet de quitter la maison de mon père, j'avais 15 ans 1/2, car mon premier projet à 9 ans 1/2 n'avait pas réussi parce que j'étais trop jeune. Le jour de mon deuxième départ a été drôlement réussi, même si ce fut un départ tragique, vécu dans une peur inexplicable avec des mots. Je crois qu'il faut le vivre pour apprendre comme pour le comprendre, même si après l'avoir vécu on a toujours l'impression d'avoir fait un long et mauvais cauchemar.
En ce qui me concerne, j'ai connu la distanciation d'avec mon père avant même la pandémie ,je suis passé de 2 mètres à 6 mètres et plus, surtout le jour de mon départ de la maison, avant même d'en vivre l'expérience avec la pandémie de 2020. Qui plus est, nous n'avions pas le droit de parole dans la famille, et encore moins avec les voisins. Dans la famille, il y en avait seulement quelques-unes, surtout chez les filles, qui avaient le droit de parole.
Pour ne pas manquer mon coup, selon la longue distanciation en mètres, j'ai attendu que mon père soit dehors pour lui apprendre mon départ. Je lui ai dit ceci, tout en gardant une distance de plusieurs mètres : Pa, aujourd'hui je dois quitter la maison. Je te pardonne tout le mal que tu m'as fait depuis mes 2 ans jusqu'à aujourd'hui. Je te promets qu'un jour je reviendrai te dire que je t'aime. Si je quitte, c'est pour sauver ma peau, mes os et ma vie psychologique.
Mon père s'est mis à sacrer après moi en levant la pelle qu'il avait entre les mains, pour m'ordonner d'entrer dans la maison, mais je lui ai fait remarquer que les voisins d'en face nous regardaient. Ensuite je suis parti avec une certaine crainte de ne pas réussir mon deuxième départ, comme mon premier il y avait 6 ans passés.
Après une demi-heure à faire de l'auto-stop sans même savoir où aller, j'ai senti au-dedans de moi comme une paralysie de la peur et je me suis mis à pleurer, surtout qu'en Gaspésie après 17 heures, la noirceur se faisait proche. Sans que je comprenne pourquoi ni comment, cette phrase est sortie de ma bouche d'enfant : Mon Dieu, mon Dieu, si tu existes réellement je ne veux ni or, ni argent, mais fais-moi sentir la joie de ta Présence.
Après que cette phrase fut sortie de ma bouche, j'ai tout de suite pensé à la phrase de mon professeur qui nous avait dit : C'est très simple, Dieu c'est quelqu'un qui ressemble à votre père de sang. Vous comprendrez qu'au moment où j'étais si jeune, j'avais une bonne raison de ne pas comprendre pourquoi j'avais fait cette demande à un Dieu que je m'étais promis de ne jamais rencontrer, parce que comme nous l'avait dit mon professeur, Dieu avait la ressemblance de notre père en plus d'être invisible. Ceux qui avaient de bons parents, sûrement qu'ils ont bien accueilli cette comparaison.
Mais à ma très grande surprise, 15 minutes et plus après ma demande à Dieu dont je ne comprenais pas pourquoi elle était sortie de ma bouche, j'ai senti au-dedans de moi comme autour de moi une paix profonde et une joie inexplicable avec des mots. Cela m'a pris quelques années avant d'en comprendre le sens, juste un peu seulement, car impossible de comprendre le Tout de Dieu dans une seule vie.
L'abbé Vastik a écrit : Lorsqu’on écoute Ezéchiel parler au peuple juif en exil, on comprend ce qu’est cette Gloire que Dieu promet à son peuple : « Je veillerai sur mes brebis. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit ». Dieu est celui qui se réjouit lorsqu’une seule de ses brebis perdues retrouve le chemin, retrouve la guérison, retrouve la liberté.
La Gloire de Dieu c’est la plénitude et la manifestation de son Amour. C’est le Kavod (le poids) ou la Doxa (jugement), le poids de la vérité en Dieu. La Gloire de Dieu est Ce qui EST pour toujours.
Voilà donc ce qui fera notre jugement, et c’est le deuxième enseignement dans cet Evangile : suffit-il seulement de faire et de ne pas faire ? Entre ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas pour Jésus, Quel est le Poids de la Vérité qui nous habite à chaque fois? Qu’est ce qui EST en nous ? Ou encore, comment notre vie aujourd’hui ne nous sépare pas de Jésus ? El alors il ne s’agit plus d’un calcul ou d’un décompte à faire, mais d’une vérité à établir ou à rétablir en nous à chaque fois.
Michel partage : Pour moi je m'identifie à la brebis blessée, dont la guérison s'est faite si vite qu'aujourd'hui j'ai l'impression d'être devenu l'enfant du miracle, sans aucune possibilité d'expliquer ce miracle avec des mots humains. Dieu m'a fait comprendre qu'Il ne me demandait pas d'expliquer l'inexplicable mais d'aimer comme Il m'a aimé.
L'abbé Vastik a écrit : Ce qu’on peut remarquer d’ailleurs il ne s’agit pas de la somme de nos actions qui pèse, mais c’est « chaque fois que ». C’est le poids de la vérité de nos actions chaque matin et chaque soir.
St Paul dans le chapitre 3e de sa 2e épitre aux Corinthiens nous dit que nous contemplons la gloire de Dieu comme dans un miroir et nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, de Vérité à vérité, d’Amour à charité. « Chaque fois que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens c’est à moi que vous l’avez fait ».
Michel partage : Voilà, cher ami abbé Vastik, je suis un grand amoureux de la Parole de Dieu. L'expérience de Saint-Paul est celle d'un homme plein de certitudes sur son Dieu ; avant sa conversion, il croyait bien faire en persécutant les chrétiens de son temps, mais il se fait renverser sur le chemin de Damas. Ses yeux de chair se ferment pour s'ouvrir devant Celui qu'il combattait, Jésus-Christ : Il tombe à terre, il est aveuglé par la lumière de Dieu : «Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? Je suis Jésus que tu persécutes». Cette phrase a dû être très bouleversante dans le coeur de Saül devenu Paul.
Apôtres (Ac 9 ; 22 ; 26)
Aujourd'hui j'ai 63 ans et je ne comprends toujours pas l'histoire de ma vie passée, mais je comprends que je dois aimer comme Dieu m'a aimé, car l'Amour est un Don Gratuit de Dieu qu'il faut transmettre dans toute sa gratuité. Le gros danger de l'aujourd'hui, c'est de vouloir tout comprendre avant d'entreprendre une action quand on se retrouve dans une situation dramatique comme celle de la pandémie. Je crois que la pandémie du CoVid 19 a quelques vérités à nous révéler, pour nous faire réfléchir sur cette solitude qui nous est imposée par cette longue pandémie.
Si on fait danser les lettres du mot pandémie, il nous sera possible de trouver toutes les lettres pour former le mot ami(e). J'irai jusqu'à écrire que la pandémie nous aide à faire la vérité sur ceux qui croient avoir de 50 à 5.000 amis(es) sur leur page Facebook, alors qu'il y a peu de commentaires sur leur page. Deuxièmement, si quelques commentaires existent, très souvent ils ne respectent que rarement le premier commentaire de l'Auteur, sans oublier la frénésie des clics sur j'aime, je partage, sans donner une seule raison du pourquoi je clique sur j'aime et je partage. En général quand des internautes s'inscrivent sur une page où il y a déjà 5.000 amis, c'est qu'ils désirent en avoir autant sur leur page.
Je souhaite de tout coeur à chaque Facebookois, durant le Temps de l'Avent qui s'en vient vers nous à pas de géant, de demander à Jésus enfant de nous apprendre ou réapprendre à redécouvrir Dieu, l'Enfant de la crèche qui vient vers nous pour se faire Notre Ami, pour nourrir notre solitude imposée par cette pandémie.
Plusieurs personnes ont témoigné dans les Médias en général, que leur maison était devenue une prison à cause de la pandémie. Cela peut paraître incompréhensible pour plusieurs personnes, mais moi je me dis : Pourquoi ne pas nous lancer comme défi d'essayer de nous apprivoiser à faire une meilleure utilisation du Web durant cette longue période de confinement?
Apprendre à mieux nous servir des nouvelles technologie virtuelles, pour communiquer entre nous afin de briser cette solitude qui nous est imposée par une pandémie sans fin.
L'abbé Vastik a écrit: Merci Jésus Roi de l’univers de m’aider à comprendre que ton règne est un règne d’Amour en nous et en nos frères, merci de me faire être vrai dans ce que je suis et de soigner mon regard sur mes pauvretés et sur celles des autres. Toi qui règnes pour les siècles et des siècles. Amen
Michel partage : Voilà, cher ami l'abbé Vastik, c'est toujours avec plaisir que je partage avec vous La Parole de Dieu en lien avec la liturgie de chaque jour, qui a une valeur incommensurable pour l'enrichissement de notre vie intérieure, quand nous vivons dans un esprit de prière qui permet à notre raison de devenir oraison pour éviter que notre petite maison intérieure devienne une prison.
En ce temps de pandémie, je recommande à vos prières surtout les femmes, y compris les enfants, qui vivent dans des situations de maltraitance et d'agressions sexuelles de toutes sortes.