coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13281 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Étape 2/Présentation de Michel Bernatchez/ Ven 27 Aoû - 17:41 | |
| Présentation simple de Michel Bernatchez Je suis natif de la Gaspésie, (Grande-Vallée),avec la grâce de Dieu, j'ai eu la chance de vivre entre l'âge de 2 ans et mes 15 ans 1/2, le syndrome de l'enfant battu, avec pour conséquences, deux cuisses, une jambe et un bras de cassés entre 2 et 3 ans. Entre mes 3 ans et mes 15 ans 1/2, j'ai eu le nez de cassé, et une perte auditive à 100% de mon oreille droite due à la maltraitance, aux multiples coups de poing sur les oreilles et au soulèvement du corps à partir des oreilles qui devenaient ensanglantées. Aujourd'hui il me reste un petit 30 % d'instabilité d'audition à l'oreille gauche, à cause des problèmes d'acouphènes qui ne me quittent jamais.
Comment j'ai rencontré Dieu dans ma vie?
Premièrement je ne voulais pas du tout connaître Dieu et encore moins Le rencontrer. La raison en est bien simple : un jour, l'une de mes professeures avait osé dire ceci devant les élèves : "Vous savez, pour connaître Dieu, c'est très simple, c'est quelqu'un qui ressemble à votre père de sang." Comme j'étais un enfant battu, sur le coup la peur s'est emparée de moi. Je me disais : Moi qui ai déjà peur à tous les jours de mon père de sang qui me bat plusieurs fois par semaine, si Dieu ressemble à mon père de sang, il y a de quoi avoir trois fois plus peur. Après avoir entendu cette déclaration de ma professeure, ses paroles sont restées gravées dans ma mémoire et j'avais peur de ce Dieu qui ressemblait à mon père.
Mais une surprise m'attendait, car la journée où j'ai décidé de partir de chez mon père, c'est le jour même où j'ai rencontré Dieu Père, qui n'était pas Celui qui avait le profil de mon père de sang. La journée de mon départ, en 1974, mon père était dehors et je suis sorti en gardant une très longue distance entre lui et moi, qui n'est pas comparable à la distanciation que nous impose le virus covid 19. J'ai dit à mon père : "Pour toutes les blessures que tu m'as faites de ma naissance jusqu'à aujourd'hui, je te pardonne. Mais aujourd'hui je vais partir car je veux sauver ma peau, mes os, mais aussi ma vie psychologique." J'ai poursuivi le dialogue en lui disant : Un jour, quand je serai plus grand, je reviendrai te voir pour te dire que je t'aime.
Mon père s'est mis à sacrer après moi, mais comme il y avait des voisins dehors, je lui en ai fait la remarque et je lui ai dit : "Si tu me fais poursuivre par la police, je vais leur montrer mes marques." Et je suis parti comme ça. J'étais heureux de m'éloigner du danger que représentait mon père pour moi. Mais comme je n'avais que 15 ans 1/2, après avoir commencé à faire de l'auto-stop, comme je n'avais pas d'endroit où aller, pas de valise, pas de nourriture, pas d'argent, alors la peur, la crainte et la panique se sont emparées de moi. J'ai commencé à pleurer, et je ne sais comment l'expliquer, mais cette phrase est sortie de ma bouche : "Seigneur Mon Dieu, je t'en supplie, je ne veux ni or ni argent mais si tu existes réellement, fais-moi sentir la joie de ta Présence."
((( Mais le fait d'avoir dit Dieu))) m'a fait souvenir de la phrase de ma professeure, ("Dieu, c'est très simple, c'est quelqu'un qui ressemble à votre père de sang")... Avec cette peur que j'avais de Dieu, je ne savais pas comment ni pourquoi cette phrase était sortie de ma bouche. Mais quelques minutes après, je me suis senti envahi par une paix d'une profondeur indescriptible qui me rendait tellement joyeux, à un tel point que je me sentais habité et entouré par une présence où la peur n'existait plus pour moi. Je me suis dit : Sûrement que ma professeure n'a pas rencontré Dieu. Du moins, ma professeure aurait dû nous dire ("Dieu, c'est Quelqu'un qui ressemble à votre père de sang, pour ceux qui ont un père qui les aime"). Si ton père est quelqu'un qui te frappe ou qui est méchant avec toi, il n'a aucune ressemblance avec Dieu. Aujourd'hui j'ai 64 ans et je suis heureux de dire que j'ai rencontré Dieu Père le jour même où j'ai quitté la maison de mon père. Au tout début de ma présentation, j'écris que j'ai eu la chance, pour ne pas écrire le privilège, de vivre entre l'âge de 2 ans et mes 15 ans 1/2, le syndrome de l'enfant battu. Je m'explique : Je n'ai pas eu la chance de faire de longues études, mais pour moi cette expérience de maltraitance, c'est comme si j'étais allé à l'école de la maltraitance de l'âge de 2 ans jusqu'à mes 15 ans 1/2. J'ai rencontré Dieu dans la rue, Il m'a guéri de toutes les blessures de ma vie d'enfance, alors je me dis que je suis un sacré chanceux de Dieu, surtout qu'Il s'est fait connaître à moi alors que je ne voulais pas Le connaître. Pour moi, cette expérience a été le miracle de l'Amour.
Qu'ai-je fait dans ma vie, alors que
je n'avais suivi aucune étude ni obtenu aucun diplôme? Je ne pourrais pas tout dire, mais à 17 ans 1/2, j'ai commencé à m'intéresser aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Mon père de sang m'avait privé de parler pendant toute ma vie d'enfance, et Dieu, Lui, m'a donné le don de l'écoute et celui de la parole.
D'autant plus qu'à l'âge de deux ans et demi, après ma sortie de l'hôpital, ma mère elle-même ne comprenait pas le pourquoi de mes silences, elle cachait ma chaise berçante en pensant ainsi me convaincre de parler ou de marcher. Pourtant c'était si simple à comprendre : Casse deux cuisses, une jambe et un bras à ton enfant entre deux et trois ans, tu n'auras pas besoin de lui demander de garder le silence. Sûrement qu'en me faisant une chaise berçante pour mon retour de l'hôpital, mon père pensait me faire oublier la maltraitance qu'il m'avait infligée. Il ne faisait pas la différence entre une tape et les fractures de plusieurs membres en battant son enfant à coups de bâton. Dans les années qui ont suivi, un père Clerc de Saint-Viateur m'a demandé d'être responsable d'un foyer de 9 personnes handicapées. Je ne comprenais pas pourquoi ce prêtre et l'association avaient une telle confiance en moi alors que je n'avais reçu aucune formation. Aujourd'hui je pense comprendre cet aspect mystère de la souffrance que la vie m'a permis de vivre. Mais comme je l'écris souvent, il faut le vivre pour comprendre le sens du mystère qui nous habite au plus profond de nous-même. Dans les 21 années qui ont suivi mon départ de chez moi, j'ai vécu un an avec les frères de la Charité, 15 ans avec les frères des Écoles Chrétiennes, et 5 ans avec les pères Assomptionnistes. J'ai passé une grande partie de ma vie à me faire de grands amis chez les prêtres, les religieux et les religieuses.
Pendant les années où j'ai partagé ma vie comme laïc avec des prêtres et des religieux, j'ai travaillé en pastorale paroissiale, une pastorale de rue dans le but de protéger les mineurs, d'être à l'écoute des personnes âgées et de plusieurs autres catégories de pauvres. J'ai rencontré Dieu dans la rue comme j'ai passé une grande partie de ma vie dans la rue, à la recherche des brebis perdues. Les 5 dernières années de ma vie sur le terrain, j'ai accompagné deux personnes âgées qui se faisaient exploiter psychologiquement et financièrement.
Pourquoi j'ai quitté la rue pour me retrouver devant un écran?
C'est toute une histoire, mais il faut vivre chaque histoire pour comprendre le vrai sens de la vie. Un jour, quand je travaillais en paroisse avec mon très grand ami prêtre l'abbé André Bernard, celui-ci me fit demander dans son bureau pour me proposer de me payer des cours en informatique. Il me dit : "Tu sais, tu es une personne qui a la parole facile, tu entres en contact très facilement avec n'importe quelle catégorie de personne, tu as vraiment un don spécial. Je suis certain que tu serais très performant en informatique." Je n'aimais pas du tout me retrouver devant une télévision, alors encore moins devant un écran avec une souris et un clavier. Ma réponse à l'abbé Bernard a été très simple. Je lui ai dit : Tu sais, l'abbé Bernard, toi tu es très bon en informatique, mais moi, ma mission, c'est auprès des pauvres sur le terrain des grandes souffrances de la vie. C'est très gentil de m'offrir des cours gratuits en informatique, mais pour moi je crois que je préférerais me faire interner dans un hôpital psychiatrique plutôt que de me retrouver devant internet. Non, internet, ce n'est pas fait pour moi parce que j'aime beaucoup trop être en contact avec la vraie vie.
Une mauvaise surprise m'attendait
Dans les années qui suivirent, je suis devenu asthmatique sévère non contrôlé, avec des allergies environnementales. Alors le tout a fait basculer ma vie, je suis devenu allergique à l'odeur de l'encre des journaux, ainsi qu'à l'odeur des livres neufs, y compris les vieux livres, moi le grand amoureux de la lecture qui lisait et méditait sur la vie des saints(es). Comme je voulais m'instruire et que je ne pouvais plus aller à l'école de la vie sur le terrain de la vie, je me suis tourné malgré moi vers internet, sans avoir suivi aucun cours en informatique comme me l'avait proposé mon grand ami l'abbé André Bernard.
Juste à y repenser, si je me guide sur les résultats positifs de mon expérience sur le Web, c'est comme si feu l'abbé Bernard avait prophétisé ma mission en lien avec la nouvelle évangélisation sur le Web, y compris la protection des mineurs qui me tenait à coeur depuis toujours. Je ne voulais absolument pas que les jeunes vivent la maltraitance comme je l'ai vécue. Qu'est-ce qui m'a permis d'emboîter le pas sur internet, surtout si on se guide sur mon refus d'accepter les cours gratuits en informatique que m'avait proposés l'abbé André Bernard?
J'accompagnais alors un homme de 86 ans qui me disait souffrir de ne pas voir son fils qui demeurait loin, à Las Vegas. Un jour, je me suis rendu chez un de mes amis qui avait accès à internet. Dès que je suis entré chez lui, je vis qu'il était déjà en contact Messenger avec un ami d'Afrique alors que lui demeurait à Québec. Vous comprendrez que dès que j'ai vu cette possibilité de communication entre mon ami et son ami Africain, je me suis promis de réaliser le projet de cet homme de 86 ans qui souffrait de cette solitude que lui imposait la vie.
C'est à partir de cette expérience improvisée, dans les débuts de l'année 2000, que j'ai appris en peu de temps qu'avec internet il était possible de s'instruire en l'utilisant comme moyen de bonne communication. De l'année 2000 jusqu'à aujourd'hui en 2021, j'ai aussi appris qu'internet pouvait détruire des milliers de vies en peu de temps, à cause de cette mauvaise utilisation excessive qui conduit à une cyberdépendance, autant auprès des mineurs que des adultes, autant dans le monde civil qu'auprès des personnes impliquées en Église.
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