Jean Tremblay a écrit sur sa page Facebook : Tout devient intelligent : les téléphones, les villes, les véhicules, les appareils photo….sauf la publicité qui suit la tendance inverse. Vous ne pensez pas qu’on pourrait se forcer pour faire des messages publicitaires plus intelligents?
Bonjour Mr Jean Tremblay, je suis très d'accord avec vous et je me suis lancé comme défi de lire les commentaires jusqu'au moment où je tomberai sur une réponse qui correspond à à votre commentaire. C'est la réponse de Roxanne Martel qui m'interpelle le plus, quand elle écrit : "Juste plate qu'on transfère notre intelligence dans des machines à la place d'échanger et de partager entre nous pour s'enrichir et grandir."
Il y a en tout 56 commentaires et 147 clics sur les smileys, mais attention, soyons prudents comme des présidents avant de perdre toutes nos dents, car sur les 147 commentaires, combien sont écrits évasivement, sans trop réfléchir sur le contenu de chaque sujet, plusieurs réponses n'ayant aucun rapport avec le sujet de votre réflexion! Nous sommes passés des nouvelles technologies aux nouvelles techno(folies). Dans les 56 commentaires, il serait possible de détecter les réponses évasives, qui donnent l'impression qu'il y a une cyberdépendance chez plusieurs internautes. Quand nous faisons la visite de la page Facebook de ceux qui écrivent évasivement, que voit-on? Plusieurs photos de sa personne, peu de commentaires, beaucoup de clics sur les smileys, des vidéos, des partages, en plus des liens sans présentation, etc.
Concernant les téléphones intelligents, je me souviendrai toujours de cette infirmière qui m'a accueilli dans un hôpital où elle travaillait comme inhalothérapeute. À ma très grande surprise, elle me remet tout le matériel devant moi, puis elle me dit : J'ai un travail très urgent à faire, est-ce que vous pouvez vous débrouiller sans moi, car je suis vraiment pressée? Je vais revenir dans 1 heure environ. Habituellement l'infirmière doit effectuer elle-même l'examen, tout en observant les réactions du patient.
J'étais tellement surpris de sa demande que j'ai dit un oui évasif, sans trop comprendre son approche, et l'infirmière est partie s'asseoir devant son ordinateur.
Comme j'étais assis juste en face d'elle, il m'était possible d'observer l'infirmière, j'avais l'impression d'être au cinéma. J'ai observé l'infirmière pendant 1 heure. Au début elle semblait travailler à partir de son clavier, mais peu de temps après je l'ai vue écrire des textos ; très souvent elle attrapait le fou-rire puis elle faisait signe à d'autres infirmières de venir voir les photos qu'elle recevait et les réponses textos.
Quand elle voyait des médecins et des infirmières qui venaient vers le bureau, elle arrêtait de faire les textos et reprenait son travail sur son ordi. Dès qu'ils étaient partis, elle reprenait son téléphone intelligent en invitant d'autres membres du personnel à venir voir ses photos. En une heure de temps, l'infirmière a texté 23 fois durant ses heures de travail. Je me disais intérieurement : Voilà une infirmière qui devrait relire le code de déontologie médicale.
Entre moi et vous, est-ce intelligent pour une infirmière qui travaille à passer des tests en inhalothérapie, de dire à un patient : Je ne peux pas rester près de vous car j'ai un travail très urgent qui a été de faire 23 textos en une heure. Pour être certain de ne pas faire un faux jugement, quand je l'ai vue rédiger de nouveaux textos, je me suis avancé silencieusement derrière elle, sans qu'elle me voie venir, et je lui ai dit : Bonjour, ça va? et j'ai vu que je ne m'étais pas trompé, elle textait avec ses amis de Facebook sur son téléphone intelligent. Je me suis dit intérieurement : L'infirmière est moins intelligente que son téléphone intelligent puisqu'elle se laisse séduire par le monde de la cyberdépendance, surtout qu'elle fait croire au patient qu'elle est en situation d'urgence alors qu'elle a fait une heure de texto.
Si on se guide sur mon fait vécu ci-dessus, la cyberdépendance infiltre toutes les institutions, y compris l'institution de la santé publique. Quand je suis allé dans un Centre Hospitalier de Montréal, comme j'étais allergique à la climatisation, j'ai cherché un endroit pour me protéger de la climatisation. J'ai passé devant un bureau où l'on pouvait lire : "salle d'accouchement". Il semblait ne pas y avoir de climatisation et j'ai expliqué ma situation d'allergie à la secrétaire ; elle m'a alors autorisé à attendre dans la salle d'accouchement. J'ai trouvé que la secrétaire avait été extra-compréhensive. Je suis resté proche 3 heures à attendre dans la salle d'accouchement, et j'ai vécu la même expérience en regardant la secrétaire faire beaucoup de textos. Dès qu'une personne passait devant le bureau, la secrétaire rangeait son iPad sur une tablette, non loin du clavier de son ordinateur.
Dès qu'une personne approchait la secrétaire, je m'apercevais que son regard était très évasif, elle était à demi présente ; cela prenait un certain temps avant qu'elle passe du regard texto au regard naturel devant la personne qui se présentait à elle. Personnellement j'ai travaillé plus de 40 ans en relation d'aide et je n'aurais jamais été capable de traîner un téléphone intelligent avec moi pour écrire des textos durant mon travail de relation d'aide. Moi, j'étais un grand passionné pour l'écoute du coeur en plongeant mon regard dans le regard de la ou les personnes qui se retrouvaient devant moi.
Selon moi, le vrai problème, ce n'est pas les nouvelles technologies mais la façon dont elle sont utilisées, surtout par ceux qui s'en servent sous forme de cyberdépendance, où très malheureusement ils finissent pas perdre le vrai sens de la communication.