coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: . . . /mais avec quoi as-tu pris ton petit-déjeuner aujourd’hui, un café au lait ou du vinaigre? Ven 1 Avr 2022 - 1:04 | |
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Chers frères et sœurs, bonjour! Les saints Pierre et Paul, que nous fêtons aujourd’hui, sont parfois représentés dans les icônes en train de soutenir l’édifice de l’Église. Cela nous rappelle les paroles de l’Évangile d’aujourd’hui, où Jésus dit à Pierre: «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église» (Mt 16, 18). C’est la première fois que Jésus prononce la parole «Église», mais plus que sur le nom, je voudrais vous inviter à réfléchir au pronom, «mon»: mon Église. Jésus ne parle pas de l’Église comme d’une réalité extérieure, mais il exprime le grand amour qu’il nourrit pour elle: mon Église. Il est attaché à son Église, à nous. Saint Paul écrit: «Il a aimé l’Eglise, il s’est livré lui-même pour elle» (Ep 5, 25), c’est-à-dire, explique l’apôtre, que Jésus aime l’Église comme son épouse. Pour le Seigneur, nous ne sommes pas un groupe de croyants ou une organisation religieuse, nous sommes son épouse. Il regarde son Église avec tendresse, il l’aime avec une fidélité absolue, malgré nos erreurs et nos trahisons.
Comme ce jour-là à Pierre, il nous dit aujourd’hui à tous: «Mon Église, vous êtes mon Église». Et nous pouvons le répéter nous aussi: mon Église. Nous ne le disons pas avec un sens d’appartenance exclusif, mais avec un amour inclusif. Non pour nous différencier des autres, mais pour apprendre la beauté d’être avec les autres, parce que Jésus nous veut unis et ouverts. L’Église en effet, n’est pas «mienne» parce qu’elle répond à mon «moi», à mes envies, mais pour que j’y déverse mon affection. Elle est mienne pour que j’en prenne soin, pour que, comme les apôtres dans l’icône, moi aussi je la soutienne. Comment? Par l’amour fraternel. Avec notre amour fraternel nous pouvons dire: mon Église.
Dans une autre icône, les saints Pierre et Paul sont représentés alors qu’ils s’étreignent mutuellement. Ils étaient très différents entre eux: un pêcheur et un pharisien avec des expériences de vie, des caractères, des façons de faire et des sensibilités très différentes. Les opinions opposées et les francs débats ne manquèrent pas entre eux (Ga 2, 11 sq.). Mais ce qui les unissait était infiniment plus grand: Jésus était leur Seigneur à tous deux, ils disaient ensemble «mon Seigneur» à Celui qui dit «mon Eglise». Frères dans la foi, ils nous invitent à redécouvrir la joie d’être frères et sœurs dans l’Église. En cette fête, qui unit deux apôtres si différents, il serait beau que chacun de nous aussi dise: «Merci, Seigneur, pour cette personne différente de moi: elle est un don pour mon Eglise». Nous sommes différents, mais cela nous enrichit, c’est la fraternité. Cela fait du bien d’apprécier les qualités d’autrui, de reconnaître les dons des autres sans méchanceté et sans envie. L’envie! L’envie provoque de l’amertume intérieure, c’est du vinaigre versé sur le cœur. Les envieux ont un regard amer. Très souvent quand on rencontre un envieux, on a envie de lui dire: mais avec quoi as-tu pris ton petit-déjeuner aujourd’hui, un café au lait ou du vinaigre? Parce que l’envie est amère. Elle rend la vie amère. Qu’il est beau, en revanche, de savoir que nous appartenons les uns aux autres, parce que nous partageons la même foi, le même amour, la même espérance, le même Seigneur. Nous appartenons les uns aux autres et cela est splendide, il faut dire: notre Église! Fraternité.
A la fin de l’Évangile, Jésus dit à Pierre: «Pais mes brebis» (Jn 21, 17). Il parle de nous et il dit «mes brebis», avec la même tendresse avec laquelle il disait mon Église. Avec quel amour, avec quelle tendresse Jésus nous aime! Il sent que nous lui appartenons. Voilà l’affection qui édifie l’Eglise. Par l’intercession des apôtres, demandons aujourd’hui la grâce d’aimer notre Eglise. Demandons des yeux qui sachent voir en elle des frères et des sœurs, un cœur qui sache accueillir les autres avec l’amour tendre que Jésus a pour nous. Et demandons la force de prier pour celui qui ne pense pas comme nous — celui-ci pense autrement, je prie pour lui — prier et aimer, qui est le contraire de médire, peut-être dans le dos. Ne jamais médire, prier et aimer. Que la Vierge Marie, qui apportait l’harmonie entre les apôtres et priait avec eux ( Ac 1,14), nous protège comme des frères et des sœurs dans l’Église.
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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