Michel blogue avec Irène /sujet/''donne moi une parole qui guérit''

Irène Champy a écrit : Je n'ai pas appris l'écoute de la détresse. Je n'avais pas la parole qui guérit. Je le regardais, autour de la table réunis, dans mon impuissance à l'aider à surmonter sa détresse. La soirée semblait positive. Il était mon cousin (prêtre ) avant de sortir de la prêtrise pour se marier. Depuis son suicide il reste dans mes pensés et les questions demeurent. Donne-moi une parole qui guérit.

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Michel répond : Chère Irène, nous vivons dans un monde où il y a beaucoup de souffrance, qui conduit un certain nombre de personnes sur le chemin de la désespérance tout simplement parce que nous vivons dans un monde déroutant. Plusieurs personnes ont perdu le goût de la prière pour malheureusement se noyer dans leur propre misérabilité en voulant trop comprendre les multiples pourquoi de leur misère.

On manque de témoins amoureux de Dieu ayant la capacité de rendre témoignage que Dieu est Présent dans leur vie. On manque de témoins qui écoutent en profondeur, on manque de témoins qui permettent à Dieu d'écouter à travers eux la misère de son peuple, pour le consoler en passant par notre coeur joyeux d'être les témoins fidèles de Jésus-Christ. Nous devons nous demander à chaque jour si nous avons la passion de la compassion de Jésus-Christ?

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Notre vraie mission comme témoins de l'Espérance du Christ Sauveur n'est pas de guérir tous(tes) les grands(es) souffrants(es) que Dieu met sur la route de notre vie, par où Dieu nous conduit ; mais plus encore, je pourrais écrire là où Son Esprit d'Amour nous séduit de l'intérieur, pour bien conduire notre coeur vers un plus grand bonheur.

Dieu nous aime, Dieu veut faire naître d'autres bonheurs en passant par le chemin de notre coeur, si on se laisse convertir en le branchant sur le Coeur de Jésus-Christ. Il Est le Seul qui ait le pouvoir de nous apprendre à accueillir le don de Sa Grâce pour bien accompagner les pauvres malheureux cherchant un monde meilleur, qui très malheureusement se sont égarés loin de Dieu au point que certains ne cherchent même plus à Le Rencontrer.C'est à nous qu'il est donné de courir au-devant d'eux pour leur faire découvrir le Vrai Visage du Ressuscité, mais avant nous devons monter sur la montagne pour prier et adorer Dieu en silence.

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Notre vraie mission d'enfants de Dieu est d'imiter le Christ en vivant comme le Christ, pour avoir cette capacité d'aimer comme Lui ; sans oublier qu'il nous faut aussi rester toujours à l'écoute de l'Esprit-Saint, car c'est Lui qui nous prépare au jour le jour pour un nouveau départ, afin d'annoncer la Bonne Nouvelle en vivant sous la dépendance des Dons de l'Esprit-Saint. Notre mission n'est pas de sauver le monde entier, non, mais Dieu ne nous demande qu'une seule chose, c'est de nous laisser aimer par Lui pour ensuite aimer comme Lui, sinon il nous sera impossible d'accomplir notre mission dans le monde de la Nouvelle Évangélisation.

Dieu, nous veut libres de nous laisser aimer par Lui avant de partir dans cette grande aventure où l'impossible devient possible parce que Dieu nous accompagne sur la route. Dieu n'est pas exigeant, Il nous demande seulement d'aimer un coeur à la fois, en commençant par rapprocher notre coeur de Son Coeur de Père et en le plongeant dans le Coeur Miséricordieux du Christ.

Voilà comment conduire un désespéré au Coeur de l'Espérance. Voilà comment conduire un désespéré au Coeur de Celui qui Est l'Auteur-Créateur de chacune de nos vies. Voilà comment guérir un coeur blessé en laissant notre propre coeur monter sur la montagne, à l'exemple de Moïse qui en est redescendu le visage tout transfiguré.

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Irène Champy a écrit : Je n'ai pas appris l'écoute de la détresse. Je n'avais pas la parole qui guérit.

Michel répond : Je ne sais pas si vous avez lu mon témoignage de foi, mais les premières 15 années et 1/2 de ma vie d'enfance je les ai vécues dans le silence : Il n'était pas permis de parler dans notre milieu familial parce que mon père souffrait de cruauté mentale et qu'il pensait faire bien en faisant mal. Quand j'arrivais à l'école je continuais à garder le silence, au point que mes professeurs en étaient énormément inquiets. Ce long silence de 15 ans 1/2 m'a coupé de toute communication avec l'extérieur et certains professeurs pensaient que j'étais un enfant muet.

Ce que je n'ai pas appris verbalement comme tous les autres élèves, Dieu me l'a appris dans le silence de mon coeur d'enfant blessé. Dès que je voyais un ou une élève que l'on traitait de niaiseux(se),laid(e) ou trop gros(se), moi j'aurai aimé lui parler, mais ma privation de parole causée par les excès de violence vécus à la maison, m'empêchait de lui dire que derrière sa laideur comme sa grosseur ou sa fausse apparence, il y avait une richesse invisible que moi je voyais. C'est comme si Dieu m'avait appris à écouter par le regard tout en gardant le silence, pour découvrir un langage nouveau.

Tout pour vous écrire Irène, que la première étape de l'écoute s'apprend dans le silence du coeur. La deuxième étape de l'écoute s'apprend par le silence du regard. Quand notre regard est devenu silencieux et bien branché sur le Grand Coeur de Dieu, Celui-ci nous apprend à plonger dans le regard de la personne que nous écoutons ; alors c'est à ce moment-là précisément que nous vivons une expérience d'écoute en profondeur de l'autre. C'est ce que j'appelle l'écoute à trois dimensions, sans que nous soyons dans l'obligation de faire un seul effort pour trop comprendre ce que la personne nous raconte.

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L'important c'est d'écouter de tout son coeur, quand on ressent les émotions du coeur de l'autre vibrer dans notre propre coeur. Cette écoute en profondeur fait surgir un pont d'espérance entre les deux personnes présentes, qui permet à Dieu de passer d'un coeur à l'autre coeur pour guérir le coeur blessé de celui qui est écouté. Notre mission d'espérance est d'être la passerelle de la Miséricorde de Jésus-Christ pour les pauvres qui cherchent l'Amour du Père.

Cette communion profonde de l'écoute permet à la personne que l'on écoute attentivement de nous ouvrir son coeur pour faire communion de sa tristesse avec notre regard qui lui exprime une tendresse inconnue d'elle jusqu'à présent : (Celle de Dieu). Celle de l'Esprit-Saint, qui prend plaisir à regarder cette personne en passant par la fenêtre de notre regard. Quand vient le temps de prendre la parole, Dieu nous donne gratuitement les paroles qu'il faut au moment présent de cette écoute attentive, où Dieu est Celui qui active en nous des paroles qu'Il nous inspire aux moments importants, quand c'est le temps voulu par Dieu.

Une parole guérit, oui, mais non pas quand on la connaît, mais surtout quand Elle nous est révélée par Dieu qui nous la donne de l'intérieur. C'est pour cette raison que l'écoute commence de l'intérieur, elle commence avec Dieu pour se poursuivre en présence de notre prochain. Si je n'écoute pas Dieu je ne pourrai pas écouter comme Dieu, si je ne me laisse pas aimer par Dieu je ne pourrai pas aimer comme Dieu, si je ne me laisse pas pardonner par Dieu je ne pourrai pas donner un pardon qui guérit comme Celui que j'ai reçu de Dieu. C'est Dieu qui Aime, c'est Dieu qui donne comme c'est Dieu qui Pardonne et guérit ; c'est moi comme vous qui recevons pour redonner à l'exemple de Jésus qui nous a fait Don de Sa Vie, Don de Son Amour.

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Irène Champy a écrit : ...il était mon cousin (prêtre) avant de sortir de la prêtrise pour se marier. Depuis son suicide il reste dans mes pensées et les questions demeurent. Donne-moi une parole qui guérit...

Michel répond : Concernant le suicide de votre cousin, c'est bien délicat d'y mettre une réponse précise car mon regard d'homme est limité, comme celui de tous les autres d'ailleurs. Je crois qu'il est préférable de ne pas essayer d’analyser ce qui relève du secret des coeurs et que Dieu seul connaît ; car Dieu sait tout de votre cousin comme Il sait tout de moi et de vous. Nous pouvons toujours analyser ce qu'il est possible d'analyser mais pour l’acte lui-même n'oublions pas que même chez les grands spécialistes du suicide plusieurs font des erreurs. Il peut y avoir plusieurs raisons pour qu'une personne passe à l'acte suicidaire.Je crois que même si l'acte suicidaire relève de la liberté personnelle de chaque individu, il est impossible d'en faire une analyse type ; c'est du cas par cas, pour des raisons multiples.

C'est comme les personnes qui refusent de pardonner avant de mourir, je ne sais comment vous dire mais je crois que ce serait offenser Dieu de vous donner une réponse plus intelligible que le jugement de Dieu que personne ne connaît. Ce sont deux situations différentes impossibles à comprendre, où il est préférable de s'en remettre uniquement à Dieu qui connaît tout ce qui se passe dans le coeur de chaque homme.

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''Ma propre expérience concernant le pardon''

Personnellement quand j'ai pris l'initiative de me rendre deux mois proche de la demeure de mon père, avec l'intention de lui offrir de se pardonner tout le mal qu'il avait fait à ses enfants, sans oublier l'enfer que ma mère avait vécu, deux mois plus tard j'ai réussi à ménager deux rencontres avec lui, mais sans réussite. La veille de mon départ j'ai appelé ma mère pour lui dire que je repartais chez moi le lendemain. Mais j'eus la surprise de ma vie quand vers 23 heures pm ma mère me rappela pour me dire que papa était mort en sortant d'un bar avec l'intention de se rendre dans un autre bar. La première question qui m'est venue à l'esprit fut : Comment un homme comme mon père va-t-il se présenter devant Dieu? Un homme qui a passé sa vie à boire et à battre ses enfants et sa femme. C'est presque un miracle qu'il n'y ait pas eu de décès dans la famille. Comme je vous l'ai écrit ci-dessus, l'acte suicidaire, surtout quand il s'agit d'un prêtre, ou le refus de pardonner avant de mourir, sont deux situations complexes, compliquées, qui m'inspirent le silence dans la prière en demandant très souvent à Dieu de me donner des oreilles attentives envers les personnes vivant de telles difficultés, pour qu'Il puisse ouvrir mon coeur afin de les accueillir avec tout l'amour de mon coeur.

J'ai connu plusieurs prêtres qui ont quitté le sacerdoce pour se marier, les raisons sont multiples, comme il y a plusieurs couples qui divorcent, aussi pour de multiples raisons, où il est préférable de s'en remettre à Dieu en priant pour eux et en remettant la lourdeur de notre fardeau entre les mains de Dieu, non en gardant le fardeau sur nos épaules. J'en profite pour écrire qu'il est très important de nous faire proches de nos prêtres et de prier pour eux à chaque jour, pour qu'ils accueillent les grâces leur permettant d'exercer leur ministère selon la volonté de Dieu sur chacun d'eux.

Michel blogue avec Irène /sujet/''donne moi une parole qui guérit'' CITATION-SUR-LA-VIE

Personnellement j'ai pardonné à feu mon pauvre père d'avoir détruit en grande partie ma santé physique, mais ma foi me dit que le reste appartient à Dieu. Ma réponse comme mon raisonnement pour votre cousin comme pour feu mon père est la même, car nous sommes trop petits(es) pour donner une réponse qui ne nous appartient pas à nous, mais à Dieu. Nous avons peine et difficulté à comprendre ce qui se passe à l'intérieur de nous, alors je crois chère Irène qu'il est préférable de remettre le tout entre les mains de Dieu, en priant pour tous les prêtres sans exception, sans oublier qu'Il vous donne la grâce à vous d'accueillir Sa grâce pour Lui faire confiance en tout. Si ma réponse n'est pas assez claire, nette ou précise, n'hésitez pas à poser de nouvelles questions, à moi mais aussi à d'autres personnes qui pourraient vous éclairer davantage.

Je termine en vous rappelant que parfois Dieu peut permettre que nous soyons témoins d'une situation comme celle de votre cousin prêtre, afin que nous priions davantage pour les prêtres, sans oublier les vocations en général. Moi et mon épouse c'est ce que nous faisons chaque soir. Si vous avez des questions sur d'autres sujets, je ferai mon possible pour vous répondre en espérant que vous comprendrez clairement mes réponses.
En toute amitié Michel et France

Invité

Merci Michel
Vous m'avez fait voir un pont d'espérance.
J'ai besoin d'un grand silence dans la prière. J'ai perdu beaucoup de temps à me questionner dans le temps qui fait du bruit. La passerelle de la miséricorde me conduira au mieux-être, dans ces interrogations que je porte dans ma mémoire du jour. Maintenant je sais que par vous j'ai recu dans mon désert intérieur, que parler c'est aussi demander, et vous m'avez éclairé ; tout sera calme dans l'amour que je porte du passé au présent, j'avais et j'ai beaucoup de similitude avec vous. Et le présent est maintenant mieux éclairé, j'ai bien compris ce dont javais besoin. Merci, que Dieu et Marie vous gardent et vous protègent.

Ma vocation intérieure : Plusieurs personnes me demandaient de prier pour elles, et souvent on me recontactait pour me dire que cela avait été exaucé ; dans mon silence intérieur, j'ai souffert de soif de spiritualité, j'ai pleuré intérieurement depuis très jeune ; extérieurement je passe pour une personne sans pleurs, incapable je disais. Peur de pleurer trop de larmes intérieures. Tout ça c'est des pas en arrière.
J'ai un pont d'espérance, merci d'être là. Irène

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