B (La foi doit être générale.)
91. L'apôtre saint Paul parle ainsi de l'Evangile : "C'est par lui (l'Evangile) que vous serez sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai prêché" , et il continue, en citant les vérités principales de la sainte foi, montrant ainsi que la foi doit s'étendre à toutes les vérités révélées par le Christ.
92. Les apôtres et leurs disciples n'exigeaient pas de ceux qu'ils admettaient dans l'Eglise, la connaissance de toutes les vérités de la foi, mais ils exigeaient qu'ils fussent disposés à croire toutes les vérités révélées par Dieu.
93. Philippe baptisa l'eunuque de la reine d'Ethiopie après lui avoir demandé simplement s'il croyait de tout coeur, et celui-ci avait simplement répondu : "Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu." (Actes, 8, 37-38 cf. 16, 30-33)
94. On peut aussi très justement appliquer à la sainte foi cette parole de l'apôtre saint Jacques (2, 10 : "Celui... qui, observant toute la loi, en enfreint un seul commandement, se rend coupable, comme s'il les avait enfreints tous. Car celui qui a dit : "Vous ne commettrez pas d'adultère", c'est le même Dieu vrai qui a donné toute la révélation. Il ne servirait de rien par conséquent, de croire tout le reste, si l'on reniait une vérité.
95. Depuis toujours les vrais fidèles, attachés à la foi catholique, ont été disposés à sacrifier leurs biens et à verser leur sang pour chaque syllabe et pour chaque mot de la doctrine catholique.
96. Saint Ambroise le fut, et c'est lui le premier qui adressa à tous ceux qui ne voulaient accepter de la foi catholique que ce qui leur plaisait, ces graves paroles : "Si vous supprimez un seul article de votre symbole de foi, vous supprimez votre salut."
97. Ce fut avec une inébranlable fermeté aussi, que saint Basile défendit la pureté de la foi catholique. il ne permettait pas que l'on attaquât un mot ou une syllabe de la foi. L'empereur Valins, qui favorisait les erreurs d'Arius, ayant voulu faire consentir le préfet Modeste à se plier aux exigences du siècle, et à adhérer à l'arianisme, puisqu'il ne s'agissait après tout, que d'une phrase ; le saint évêque, si ferme dans a foi, lui répondit avec une énergie digne d'un vrai chrétien : "Ce que l'Eglise enseigne, elle l'a appris de Dieu ; je m'attache à sa doctrine et je suis prêt à la défendre au prix de mes biens et de mon sang. Je n'en laisserai supprimer ni un mot, ni une syllabe! (Kröne, lexique VII, 233)