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| Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ | |
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Auteur | Message |
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doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 3:57 | |
| Ô clémence ineffable de Dieu !
« Remettez-nous nos dettes, comme nous remettons à ceux qui nous doivent ! » Ô clémence ineffable de Dieu ! Non seulement il nous donne en ceci un modèle de prière, non seulement il institue la règle de vie par où nous puissions nous rendre agréables à ses yeux, et, par la mise en demeure que constitue la formule même qu’il nous enseigne et dont il nous prescrit de faire un constant usage en le priant, arrache comme nécessairement les racines de la colère et de la tristesse. Ce n’est pas encore assez. Il nous fournit l’occasion, dans la prière même, et nous offre la facilité de le provoquer à rendre sur nous un jugement indulgent et miséricordieux ; il nous donne en quelque sorte le pouvoir d’adoucir nous-mêmes notre sentence et de le contraindre au pardon par l’exemple de notre propre indulgence, lorsque nous lui disons : « Remettez-nous comme nous avons remis. »
Fort de cette prière, celui-là demandera le pardon de ses fautes avec assurance, qui se sera montré facile pour ses débiteurs. (…) Voulons-nous être jugés avec clémence, soyons nous-mêmes cléments à ceux qui ont eu des torts envers nous. Il nous sera pardonné, dans la mesure où, quelle qu’ait été leur méchanceté, nous pardonnerons à ceux qui nous aurons fait du mal. Plusieurs tremblent à cette pensée, et, lorsqu’à l’église, le peuple, d’une commune voix, récite le Pater, ils laissent passer ces paroles sans les dire eux-mêmes, de peur de se condamner de leur propre bouche, au lieu de s’excuser. Ils n’aperçoivent pas que ce sont là de vaines subtilités, dont ils essayent vainement de se couvrir au yeux du Souverain Juge, qui a voulu montrer d’avance à ceux qui le prient, la manière dont il les doit juger. C’est parce qu’il ne veut pas que nous le trouvions sévère et inexorable, qu’il nous a marqué la règle de ses jugements, afin que nous jugions nos frères, s’ils ont eu quelque tort envers nous, comme nous désirons d’être jugés par lui.
Saint Jean Cassien (v. 360-435)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:00 | |
| L'accomplissement de la Loi : l'amour en acte
Revêtir le nom du Christ sans suivre la voie du Christ, n'est-ce pas trahir le nom divin et abandonner le chemin du salut ? Car le Seigneur lui-même enseigne et déclare que l'homme qui garde ses commandements entrera dans la vie (Mt 19,17), que celui qui écoute ses paroles et les met en pratique est un sage (Mt 7,24) et que celui qui les enseigne et y conforme ses actes sera appelé grand dans le Royaume des cieux. Toute prédication bonne et salutaire, affirme-t-il, ne profitera au prédicateur que si la parole qui sort de sa bouche se traduit ensuite en actes.
Or, y a-t-il un commandement que le Seigneur ait enseigné plus souvent à ses disciples que celui de nous aimer les uns les autres du même amour dont il a lui-même aimé ses disciples ? (Jn 13,34; 15,12) Trouvera-t-on, parmi ses conseils qui conduisent au salut et parmi ses préceptes divins, un commandement plus important à garder et à observer ? Mais comment celui que la jalousie a rendu incapable d'agir comme un homme de paix et de cœur pourra-t-il garder la paix ou l'amour du Seigneur ?
Voilà pourquoi l'apôtre Paul aussi a proclamé les mérites de la paix et de la charité. Il a affirmé avec force que ni la foi ni les aumônes, ni même les souffrances du confesseur de la foi et du martyr ne lui serviraient de rien, s'il ne respectait pas les liens de la charité (1Co 13,1-3).
Saint Cyprien (v. 200-258)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:02 | |
| Connaître Dieu dans les combats
[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] C'est par la connaissance et la haine de vous-mêmes, et par la connaissance de ma Bonté que vous parvenez à la perfection ; aussi, l'âme ne connaît-elle jamais mieux si je suis en elle, qu'au moment de ces combats. Et comment ? Je vais te le dire !
Si en se voyant au milieu de ces luttes, elle prend bien conscience que ces assauts lui déplaisent, et qu'en même temps il ne dépend pas d'elle de s'en délivrer tout en refusant d'y consentir, elle peut alors connaître qu'elle n'est rien. Car, si elle était quelque chose par elle-même, elle se mettrait à l'abri de ces tentations, qu'elle voudrait ne pas subir. Ainsi, par ce moyen, elle s'humilie dans la vraie connaissance d'elle-même, et à la lumière de la très sainte Foi, elle accourt à Moi, le Dieu éternel, dont la Bonté garde sa volonté droite et sainte, pour l'empêcher au temps des multiples assauts, de céder à l'ennemi, en consentant aux tentations dont elle se sent assiégée.
Vous avez donc bien raison de vous réconforter par la doctrine de mon doux Verbe d'amour, mon Fils unique, au temps des afflictions, ou de l'adversité, ou des tentations des hommes et du démon ; car ce sont des moyens d'accroître votre vertu et de vous faire atteindre à la grande perfection.
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:04 | |
| Dieu frappe à la porte de ta volonté !
Ô Marie, [c’est en toi] qu’apparaît aujourd’hui la force et la liberté de Dieu. Car voici qu’après la délibération du conseil divin, si grave et si grand, c’est à toi que l’ange est envoyé pour révéler le mystère de ce conseil et demander ton adhésion ; et le Verbe ne descend pas dans ton sein que tu n’aies donné ton libre consentement ; il attend à la porte de la volonté qu’il te plaise d’ouvrir à celui qui désire venir en toi. Et il n’y serait jamais entré si tu ne lui avais pas ouvert par ta réponse : « Je suis la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon ta parole ».
Preuve éclatante de la force et de la liberté de notre volonté ! Sans elle, ni bien ni mal ne peuvent se produire ; ni démon, ni créature qui puissent la contraindre au péché si elle ne veut pas ; et par ailleurs, rien qui puisse la forcer à faire le moindre bien si elle le refuse. Oui, elle est bien libre, cette volonté humaine que rien ne peut réduire ni au bien ni au mal sans son consentement. Il frappait à la porte de ta volonté, ô Marie, le Dieu éternel, et si tu n’avais pas voulu ouvrir, Dieu ne se serait pas incarné en toi.
Rougis donc, ô mon âme, en voyant aujourd’hui Dieu lui-même s’apparenter à toi en Marie ; aujourd’hui tu peux voir que, bien que créée sans que tu l’aies voulu, tu ne seras pas sauvée que tu n’y consentes, puisque Dieu frappe à la porte, il attend que Marie consente à ouvrir.
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:07 | |
| « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé »
Si nous nous sentons pressés du désir de plaire au Roi des cieux, efforçons-nous de ne goûter que la gloire d’en-haut. En effet, celui qui l’a goûtée méprisera toute gloire terrestre. Mais je ne serais surpris que quelqu’un puisse mépriser cette dernière s’il n’a pas goûté la première. (…)
Celui qui demande à Dieu des dons pour prix de ses efforts a posé des fondations instables. Celui qui se regarde comme un débiteur recevra soudain une richesse inattendue. (…) Il est une gloire qui vient du Seigneur ; il a dit en effet : « Ceux qui me glorifient, je les glorifierai » (1 R 2,30). Et il en est une qui dérive des artifices du diable, car il est dit : « Malheur à vous quand tout le monde dira du bien de vous » (Lc 6,26). Tu reconnaîtras clairement la première à ce que, la considérant comme un dommage, tu la repousseras par tous les moyens, et que partout où tu iras, tu cacheras ta manière de vivre ; la seconde, à ce que tu feras même les moindres choses pour être vu des hommes (cf. Mt 6,1). L’impure vaine gloire nous suggère de feindre la vertu que nous n’avons pas, en nous disant : « Qu’ainsi votre lumière brille aux yeux des hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres » (Mt 5,6). (…)
Quand nos flatteurs, ou plutôt nos séducteurs, commencent à nous louer, remettons-nous brièvement en mémoire la multitude de nos péchés, et nous nous reconnaîtrons indignes de ce qui se dit ou se fait en notre honneur. (…) Les hommes simples ne sont pas souvent contaminés par le poison de la vaine gloire, parce que celle-ci est le rejet de la simplicité et l’hypocrisie de la conduite.
Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:09 | |
| Le chemin des fils
Si quelqu’un veut tendre à la perfection, parti du premier degré, qui est celui de la crainte, état proprement servile, (…) il s’élèvera par un progrès continu, jusqu’aux voies supérieures de l’espérance. Celle-ci (…) attend la récompense. (…) Mais elle n’est pas encore parvenue à ce sentiment du fils qui, se confiant en l’indulgence et la libéralité paternelle, ne doute pas que tout ce qui est à son père ne soit également sien.
Le prodigue de l’Évangile n’ose plus même y aspirer, après qu’il a perdu, avec le bien de son père, jusqu’à son nom de fils. Voyez : il a envié les gousses que mangeaient les pourceaux, c’est-à-dire le mets sordide du vice ; et on lui refusait de s’en rassasier. Alors, il est rentré en soi-même. Touché d’une crainte salutaire, il s’est pris d’horreur pour l’immondicité des pourceaux, il a redouté les tourments cruels de la faim. Ces sentiments font de lui en quelque sorte un esclave. Mais, songeant au salaire dont on paye les mercenaires, il convoite leur condition, et il dit : « Que de mercenaires chez mon père ont le pain en abondance ; et moi, je meurs de faim ici. Je retournerai chez mon père, et lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant vous ; je ne suis plus digne d’être appelé votre fils ; traitez-moi comme l’un de vos mercenaires. » (Lc 15,17-19) Cependant, le père a bondi a sa rencontre. Cette parole d’humble repentir que dicte la tendresse, il l’accueille avec plus de tendresse encore. Non, il ne veut pas accorder à son enfant des biens d’une moindre valeur ; mais, lui faisant franchir immédiatement les deux degrés inférieurs, il le restitue dans sa dignité de fils.
Et nous aussi, hâtons-nous de monter, par la grâce d’une indissoluble charité, à ce troisième degré des fils, qui regardent comme étant à soi tout ce qui appartient à leur père ; méritons de recevoir en nous l’image et la ressemblance de notre Père des cieux. Alors, à l’imitation du Fils véritable, nous pourrons proclamer : « Tout ce qu’a mon Père est à moi. » (Jn 16,15)
Saint Jean Cassien (v. 360-435)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:11 | |
| « L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite »
« La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus affilée qu'un glaive à deux tranchants. » (He 4,12) Par ces mots l'apôtre montre à ceux qui cherchent le Christ — Parole, Force et Sagesse de Dieu — tout ce qu'il y a de force, tout ce qu'il y a de sagesse dans la Parole de Dieu. Cette Parole était au commencement auprès du Père, éternelle avec lui (Jn 1,1). Elle a été révélée en son temps aux apôtres, annoncée par eux et reçue humblement dans la foi par le peuple des croyants.
Il y a donc une Parole dans le Père, une Parole dans la bouche des apôtres, et une Parole dans le cœur des croyants. La Parole dans la bouche est l'expression de la Parole qui est dans le Père ; elle est l'expression aussi de la Parole qui est dans le cœur de l'homme. Lorsque l'on comprend la Parole, ou qu'on la croit, ou qu'on l'aime, la Parole dans le cœur de l'homme devient intelligence de la Parole, ou la foi en la Parole, ou l'amour de la Parole. Lorsque ces trois se rassemblent en un seul cœur, tout à la fois on comprend, on croit et on aime le Christ, Parole de Dieu, Parole du Père. (...) Le Christ habite en cette personne par la foi, et par une admirable condescendance, il descend du cœur du Père dans le cœur de l'homme. (...)
Cette Parole de Dieu (...) est vivante : le Père lui a donné d'avoir la vie en elle-même, comme lui a la vie en lui-même (Jn 5,26). C'est pourquoi elle est non seulement vivante, mais elle est Vie, comme il est écrit : « Je suis la Voie, la Vérité, la Vie » (Jn 14,6). Et puisqu'elle est Vie, elle est vivante pour être vivifiante, car « tout comme le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut » (Jn 5,21).
Baudouin de Ford (?-v. 1190)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:14 | |
| « Veux-tu être guéri ? »
Les miracles du Christ sont des symboles des différentes circonstances de notre salut éternel (...) ; cette piscine est le symbole du don précieux que nous fait le Verbe du Seigneur. En peu de mots, cette eau, c'est le peuple juif ; les cinq portiques, c'est la Loi écrite par Moïse en cinq livres. Cette eau était donc entourée par cinq portiques, comme le peuple par la Loi qui le contenait. L'eau qui s'agitait et se troublait, c'est la Passion du Sauveur au milieu de ce peuple. Celui qui descendait dans cette eau était guéri, mais un seul, pour figurer l'unité. Ceux qui ne peuvent pas supporter qu'on leur parle de la Passion du Christ sont des orgueilleux ; ils ne veulent pas descendre et ne sont pas guéris. « Quoi, dit cet homme hautain, croire qu'un Dieu s'est incarné, qu'un Dieu est né d'une femme, qu'un Dieu a été crucifié, flagellé, qu'il a été couvert de plaies, qu'il est mort et a été enseveli ? Non, jamais je ne croirais à ces humiliations d'un Dieu, elles sont indignes de lui ».
Laissez parler ici votre cœur plutôt que votre tête. Les humiliations d'un Dieu paraissent indignes aux arrogants, c'est pourquoi ils sont bien éloignés de la guérison. Gardez-vous donc de cet orgueil ; si vous désirez votre guérison, acceptez de descendre. Il y aurait de quoi s'alarmer, si on vous disait que le Christ a subi quelque changement en s'incarnant. Mais non (...) votre Dieu reste ce qu'il était, n'ayez aucune crainte ; il ne périt pas et il vous empêche vous-même de périr. Oui, il demeure ce qu'il est ; il naît d'une femme, mais c'est selon la chair. (...) C'est comme homme qu'il a été saisi, garrotté, flagellé, couvert d'outrages, enfin crucifié et mis à mort. Pourquoi vous effrayer ? Le Verbe du Seigneur demeure éternellement. Celui qui repousse ces humiliations d'un Dieu ne veut pas être guéri de l'enflure mortelle de son orgueil.
Par son incarnation, notre Seigneur Jésus Christ a donc rendu l'espérance à notre chair. Il a pris les fruits trop connus et si communs de cette terre, la naissance et la mort. La naissance et la mort, voilà, en effet, des biens que la terre possédait en abondance ; mais on n'y trouvait ni la résurrection, ni la vie éternelle. Il a trouvé ici les fruits malheureux de cette terre ingrate, et il nous a donné en échange les biens de son royaume céleste.
Saint Augustin (354-430)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:16 | |
| « Les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu »
[Le Christ parle :] Ceux qui ne m'ont pas reconnu n'en ont pas bénéficié ; j'ai été caché pour ceux qui ne me possédaient pas. Je suis auprès de ceux qui m'aiment. Tous mes persécuteurs sont morts ; ceux qui me savaient vivant m'ont cherché. Je suis ressuscité, je suis avec eux, je parle par leur bouche. Ils ont repoussé ceux qui les persécutent ; sur eux j'ai jeté le joug de mon amour. Comme le bras du fiancé sur sa fiancée (cf Ct 2,6), ainsi est mon joug sur ceux qui me connaissent. Comme la tente des fiançailles est dressée chez le fiancé, mon amour protège ceux qui croient en moi.
Je n'ai pas été réprouvé, même si j'ai semblé l'être. Je n'ai pas péri, bien qu'ils l'aient imaginé. Le séjour des morts m'a vu et il a été vaincu, la mort m'a laissé partir, et beaucoup avec moi. J'ai été pour elle fiel et vinaigre ; je suis descendu avec elle, dans son séjour, autant qu'il avait de profondeur. La mort s'est relâchée, elle n'a pas pu supporter mon visage. J'ai tenu parmi ses morts une assemblée de vivants (1P 3,19; 4,6). Je leur ai parlé avec des lèvres vivantes, en sorte que ma parole n'ait pas été pas vaine. Ceux qui étaient morts ont couru vers moi ; ils ont crié et dit : « Aie pitié de nous, Fils de Dieu, agis avec nous selon ta grâce. Fais-nous sortir des liens des ténèbres, ouvre-nous la porte, que nous sortions vers toi. Nous voyons que notre mort ne s'est pas approchée de toi. Soyons délivrés, nous aussi avec toi, car tu es notre Sauveur. »
Quant à moi, j'ai entendu leurs voix, J'ai recueilli leur foi en mon cœur. Sur leurs fronts je traçais mon nom (Ap 14,1) ; ils sont libres et ils m'appartiennent.
Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:18 | |
| « Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé »
Moïse a dit : « Le Seigneur notre Dieu vous suscitera, du milieu de vos frères, un prophète semblable à moi » (Dt 18,15). Moïse explique lui-même (...) ce qu'il vient d'annoncer : « C'est cela précisément que tu as demandé au Seigneur ton Dieu sur le mont Sinaï, au jour de l'assemblée, lorsque tu as dit : ‘Nous n'écouterons pas davantage la voix du Seigneur notre Dieu et nous ne regarderons plus ce grand feu : ce serait notre mort’ » (v. 16).
Moïse affirme avec force qu'un rôle de médiateur lui a été assigné alors, puisque l'assemblée des juifs était encore incapable de contempler des réalités qui la dépassaient : vision de Dieu extraordinaire et terrifiante pour les yeux, sons de trompettes étranges et intolérables pour les oreilles (Ex 19,16). Le peuple avait donc la prudence de renoncer à ce qui excédait ses forces, et la médiation de Moïse remédiait à l'infirmité des hommes de sa génération : il était chargé de transmettre au peuple assemblé les commandements divins.
Mais si tu cherches à découvrir sous ce symbole la réalité préfigurée, tu comprendras qu'elle vise le Christ, « Médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5) : c'est lui qui avec sa voix humaine, voix reçue lorsqu'il est né pour nous d'une femme, transmet aux cœurs dociles la volonté sublime de Dieu le Père, qu'il est seul à connaître en tant que Fils de Dieu et Sagesse de Dieu, « scrutant tout, même les profondeurs de Dieu » (1Co 2,10). Nous ne pouvions pas atteindre avec nos yeux de chair la gloire inexprimable, pure et nue, de celui qui est au-delà de tout — « l'homme ne pourra pas voir ma face, dit Dieu, et rester en vie » (Ex 33,20). Alors le Verbe, le Fils unique de Dieu, devait se conformer à notre faiblesse en revêtant un corps humain (...) selon le dessein rédempteur, pour nous révéler la volonté de Dieu le Père, comme il disait lui-même : « Tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître » (Jn 15,15), et encore : « Je ne parle pas de moi-même, mais le Père qui m'a envoyé a commandé lui-même ce que je dois dire et faire connaître » (Jn 12,49).
Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:21 | |
| Vous me connaissez et vous ne me connaissez pas
« Jésus, qui enseignait dans le Temple, s'écria : ‘Vous me connaissez et vous savez d'où je suis. Pourtant je ne suis pas venu de moi-même, mais celui qui m'a envoyé dit la vérité et lui, vous ne le connaissez pas.’ » Ce qui revient à dire : « Vous me connaissez et vous ne me connaissez pas », ou bien encore : « Vous savez d'où je suis et vous ne le savez pas. Vous savez d'où je suis : Jésus de Nazareth ; vous connaissez aussi ma famille. » La seule chose qui leur était cachée en ce domaine, c'était sa naissance virginale. (...) Ils connaissaient de Jésus tout ce qui avait rapport à la nature humaine : son apparence, sa patrie, sa famille et le lieu de sa naissance. Le Seigneur avait donc raison de leur dire : « Vous me connaissez et vous savez d'où je suis », selon la chair et l'apparence humaine qu'il avait assumées.
Tandis que selon la divinité, dit-il, « je ne suis pas venu de moi-même, et celui qui m'a envoyé et qui dit la vérité, vous ne le connaissez pas. » Or, si vous voulez le connaître, croyez en celui qu'il a envoyé et vous le connaîtrez. Car « personne n'a jamais vu Dieu, sinon le Fils unique qui est dans le sein du Père : lui l'a fait connaître » (Jn 1,18). Et encore : « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Lc 10,22). (...) « Moi, je le connais » : demandez–moi donc de vous le faire connaître. (...) « Je viens d'auprès de lui, et c'est lui qui m'a envoyé. » Magnifique affirmation d'une double vérité (...) : le Fils vient du Père, et tout ce qu'est le Fils, il le tient de celui dont il est Fils. C'est pourquoi nous disons que le Seigneur Jésus est « Dieu né de Dieu » (Credo), tandis que nous appelons le Père (...) simplement Dieu. Nous disons aussi que le Seigneur Jésus est « Lumière née de la Lumière », tandis que nous appelons le Père (...) simplement Lumière. Voilà ce que signifient ces paroles : « Je viens d'auprès de lui. »
Saint Augustin (354-430)
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| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Ven 29 Avr - 4:22 | |
| « La foule se divisa à son sujet »
Dans le mystère pascal sont dépassées les limites du mal multiforme auquel participe l'homme durant son existence terrestre : la croix du Christ, en effet, nous fait comprendre que les racines les plus profondes du mal plongent dans le péché et dans la mort ; ainsi devient-elle un signe eschatologique. C'est seulement à la fin des temps et lors du renouvellement définitif du monde qu'en tous les élus l'amour vaincra le mal en ses sources les plus profondes (...).
Dans l'accomplissement eschatologique, la miséricorde se révélera comme amour, tandis que dans le temps, dans l'histoire humaine qui est aussi une histoire de péché et de mort, l'amour doit se révéler surtout comme miséricorde, et se réaliser sous cette forme. Le programme messianique du Christ, programme de miséricorde, devient celui de son peuple, de l'Église. Au centre même de ce programme se tient toujours la croix, puisqu'en elle la révélation de l'amour miséricordieux atteint son sommet. (...)
Le Christ, le Crucifié, est la Parole qui ne passe pas (Mt 24,35). Il est celui qui se tient à la porte et frappe au cœur de tout homme (Ap 3,20), sans contraindre sa liberté, mais en cherchant à en faire surgir un amour qui soit non seulement acte d'union au Fils de l'homme souffrant, mais aussi une forme de miséricorde manifestée par chacun de nous à l'égard du Fils du Père éternel. Dans ce programme messianique du Christ et la révélation de la miséricorde par la croix, la dignité de l'homme pourrait-elle être plus respectée et plus grande, puisque cet homme, s'il est objet de la miséricorde, est aussi en même temps en un certain sens celui qui exerce la miséricorde ?
Saint Jean-Paul II (1920-2005)
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| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:01 | |
| Un océan de miséricorde s’est ouvert
Ô mon Jésus, en remerciement pour tant de grâces, je t’offre mon âme et mon corps, ma raison et ma volonté ainsi que tous les sentiments de mon cœur. Par mes vœux, je me suis donnée entièrement à Toi, je n’ai plus rien que je puisse T’offrir.
Jésus m’a dit : « Ma fille, tu ne m’as pas donné ce qui est essentiellement tien. » Rentrant en moi-même je reconnus que j’aimais Dieu de toutes les forces de mon âme ; et ne pouvant découvrir ce que je ne n’avais pas livré à Dieu, je demandai : « Jésus, dis-le moi et je Te le livrerai immédiatement, de bon cœur. » Jésus me dit avec bienveillance : « Ma fille, livre-moi ta misère, car c’est ta propriété exclusive. »
À ce moment, un rayon de lumière illumina mon âme, je connus tout l’abîme de ma misère ; au même instant, je me suis blottie dans le Très Saint Cœur de Jésus, avec une si grande confiance que même si j’avais eu sur la conscience les péchés de tous les damnés, je n’aurais pas douté de la miséricorde de Dieu, mais le cœur contrit, je me serais jetée dans l’abîme de Ta miséricorde. Je crois, ô Jésus, que Tu ne m’aurais pas repoussée loin de Toi, mais que Tu m’aurais absoute par la main de celui qui tient Ta place.
Tu as rendu l’Esprit, Jésus, mais la source de vie a jailli pour les âmes et un océan de miséricorde s’est ouvert pour le monde entier. Ô source de vie, insondable miséricorde divine, étreins le monde entier, et submerge-nous.
Sainte Faustine Kowalska (1905-1938)
Dernière édition par doucecolombe le Dim 10 Juil - 10:41, édité 1 fois | |
| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:04 | |
| « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jn 8,12)
Avec quelle espérance aller à la rencontre du Christ, nous qui sommes asservis jusqu’à maintenant aux plaisirs de la chair ? (...)
Le Christ est le Sauveur de l’âme et du corps. Celui qui suit ses traces est délivré du mal. (...)
Notre Seigneur et notre Dieu, c’est Jésus Christ. L’intelligence qui le suit ne demeurera pas dans les ténèbres (cf. Jn 12,46). (...)
La lumière de l’âme, c’est la sainte connaissance. L’insensé qui en est privé, chemine comme dans les ténèbres. (...)
Celui qui aime Jésus sera délivré du mal. Et celui qui le suit verra la vraie connaissance. (...)
Il cherche les raisons de Dieu, celui qui le vénère. Et il les trouve, celui qui est épris de la vérité. (...)
Le Seigneur soutient, dans sa compassion, tous ceux qui tombent, et il redresse tous ceux qui ont été renversés (cf. Ps 144(145),14 LXX). (...)
L’étude des paroles de Dieu enseigne la connaissance de Dieu à celui qui cherche en vérité, avec désir et piété. (...)
Celui qui écoute le Christ s’éclaire. Et celui qui l’imite se redresse. (...)
Le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, c’est Jésus, lequel nous a donné la foi en lui, qui nous mène à la vie.
Thalassius l’Africain
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:07 | |
| « Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, Je Suis »
Devant toi, le Sauveur pend à la croix, parce qu'il s'est fait obéissant jusqu'à la mort sur la croix (Ph 2,8 ). (...) Devant toi, ton Sauveur pend à la croix, nu et démuni, parce qu'il a choisi la pauvreté. (...) Devant toi, ton Sauveur pend à la croix, le cœur ouvert. Il a répandu le sang de son cœur pour gagner ton cœur. Si tu veux le suivre dans la sainte chasteté, ton cœur doit se purifier de tout désir terrestre. (...) Les bras du Crucifié sont étendus pour t'attirer sur son cœur. Il veut ta vie pour te donner la sienne. Ave Crux, spes unica ! Salut, sainte croix, notre unique espérance !
Le monde est en flammes. (...) Mais, au-dessus de toutes les flammes, se dresse la croix que rien ne peut consumer. Elle est le chemin de la terre au ciel. Celui qui l'embrasse avec foi, avec amour et dans l'espérance, elle l'emporte au sein de la Trinité. Le monde est en flammes. Sens-tu l'urgence de les éteindre ? Élève ton regard vers la croix. Du cœur ouvert jaillit le sang du Rédempteur, le sang qui éteint les flammes de l'enfer. Libère ton cœur (...) et le flot de l'amour divin le remplira jusqu'à le faire déborder et lui fera porter du fruit jusqu'aux confins de la terre.
Entends-tu le gémissement des blessés sur tous les champs de bataille ? Tu n'es ni médecin ni infirmière, et tu ne peux pas panser leurs plaies. Tu es cloîtrée, dans ta cellule, et tu ne peux pas parvenir jusqu'à eux. Entends-tu le cri d'angoisse des mourants ? Tu voudrais être un prêtre et les assister. Es-tu émue de la détresse des veuves et des orphelins ? Tu voudrais être un ange consolateur et te porter à leur secours. Lève les yeux vers le Crucifié. Si tu es son épouse, dans la fidèle observance de tes vœux, son précieux sang sera aussi le tien. Liée à lui, tu seras présente partout, comme il l'est aussi. Non pas ici ou là, comme le médecin, l'infirmière ou le prêtre, mais sur tous les fronts, en chaque lieu de désolation — présente dans la force de la croix. (...)
Les yeux du Crucifié se posent sur toi : ils t'interrogent, ils te scrutent. Es-tu prête à refaire alliance avec le Crucifié ? Que vas-tu lui répondre ? « Seigneur, à qui irions-nous ? Toi seul as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68). Ave Crux, spes unica !
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:11 | |
| « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre »
« Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir de la terre d'Égypte, de la maison de servitude. » (Ex 20,2) Ces paroles ne s'adressent pas seulement à ceux qui jadis sont sortis d'Égypte ; elles s'adressent plus encore à toi qui les écoutes maintenant, si toutefois tu sors d'Égypte. (...) Réfléchis : les affaires de ce monde et les actions de la chair ne seraient-elles pas cette maison de servitude et, à l'opposé, la fuite des choses de ce monde et la vie selon Dieu ne seraient-elles pas la maison de la liberté, selon ce que dit le Seigneur dans l'Évangile : « Si vous demeurez dans ma parole, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » ?
Oui, l'Égypte est la maison de servitude ; Jérusalem et la Judée, la maison de liberté. Écoute l'apôtre Paul déclarer à ce sujet (...) : « La Jérusalem d'en haut est libre ; elle est notre mère à tous » (Ga 4,26). Et, de même que l'Égypte, cette province terrestre, est appelée « maison de servitude » pour les enfants d'Israël en regard de Jérusalem et de la Judée, qui deviennent pour eux maison de liberté, de même, en face de la Jérusalem céleste qui est, peut-on dire, la mère de la liberté, le monde entier avec tout ce qu'il contient est une maison de servitude. Il y avait eu autrefois, en châtiment du péché, passage du paradis de liberté à la servitude de ce monde(...) ; c'est pourquoi la première parole qui ouvre les commandements de Dieu concerne la liberté : « Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir de la terre d'Égypte, de la maison de servitude ».
Origène (v. 185-253)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:14 | |
| « Abraham a vu mon jour, et il a été dans la joie »
À cause de leur âge, Abraham et sa femme étaient devenus incapables de donner la vie ; dans leurs corps à tous deux, la jeunesse s'était éteinte, mais leur espoir en Dieu restait bien vivant ; il ne faiblissait pas, il était indestructible.
C'est pourquoi Abraham, contre toute espérance, engendra Isaac, qui a été une figure accomplie du Seigneur. Il n'était pas naturel, en effet, que le sein déjà mort de Sarah puisse concevoir Isaac et qu'elle le nourrisse de son lait ; il ne l'était pas davantage que la Vierge Marie, sans connaître d'homme, conçoive le Sauveur du monde, et l'enfante sans perdre son intégrité... Devant la tente, l'ange avait dit au patriarche : « L'an prochain, à pareille époque, Sarah aura un fils » (Gn 18,14). L'ange aussi...dit à Marie : « Voici que la Comblée-de-Grâce va engendrer un fils » (Lc 1,28.31). Sarah avait ri en pensant à sa stérilité, en regardant son âge (v.12) ; sans croire à la parole, elle s'était écriée : « Comment Abraham et moi pourrions-nous avoir un enfant ? Nous sommes usés tous les deux ! » Marie, en songeant à la virginité qu'elle voulait garder, hésitait ; elle a dit : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais point d'homme ? » (Lc 1,34) La promesse était, certes, contre nature, mais celui qui, contre toute espérance, avait donné Isaac à Sarah, est vraiment né lui-même, selon la chair, de la Vierge Marie.
Lorsqu'Isaac a vu le jour selon la parole de Dieu, Sarah et Abraham ont été remplis de joie. Lorsque Jésus est venu au monde selon l'annonce de Gabriel, Marie et Joseph ont été dans l'allégresse... « Qui aurait dit à Abraham que Sarah dans sa vieillesse allaiterait un fils ? » s'exclamait la stérile. « Qui aurait dit au monde que de mon sein virginal je nourrirais un enfant avec mon lait ? » s'écriait Marie. En fait, ce n'est pas à cause d'Isaac que Sarah s'est mise à rire, mais à cause de celui qui est né de Marie ; et comme Jean Baptiste a manifesté sa joie par son tressaillement dans le sein de sa mère, Sarah a manifesté la sienne en riant.
Saint Éphrem (v. 306-373)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:17 | |
| « Il est écrit dans votre Loi : ‘J'ai dit : Vous êtes des dieux’ »
« Dieu dit : faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1,26). Comme si le Créateur entrait en lui-même ; comme si, en créant, non seulement il appelait du néant à l'existence en disant : « Qu'il soit ! », mais, d'une façon particulière, il tirait l'homme du mystère de son propre être. Cela est compréhensible parce qu'il ne s'agit pas seulement de l'être, mais de l'image. L'image doit reproduire, en un certain sens, « la substance » de son prototype. (...) Il est évident que cette ressemblance ne doit pas être entendue comme un « portrait », mais comme le fait pour un être vivant d'avoir une vie semblable à celle de Dieu. (...)
En définissant l'homme comme « image de Dieu », le livre de la Genèse met en évidence ce par quoi l'homme est homme, ce par quoi il est un être distinct de toutes les autres créatures du monde visible. La science, on le sait, a fait et continue de faire, dans différents domaines, de nombreuses tentatives pour montrer les liens de l'homme avec le monde naturel, pour montrer sa dépendance de ce monde, afin de l'insérer dans l'histoire de l'évolution des différentes espèces.
Tout en respectant ces recherches, nous ne pouvons pas nous limiter à elles. Si nous analysons l'homme au plus profond de son être, nous voyons qu'il se différencie du monde de la nature plus qu'il ne lui ressemble. C'est également dans ce sens que procèdent l'anthropologie et la philosophie lorsqu'elles cherchent à analyser et à comprendre l'intelligence, la liberté, la conscience et la spiritualité de l'homme. Le livre de la Genèse semble aller au-devant de toutes ces expériences de la science et, en disant de l'homme qu'il est « image de Dieu », il fait comprendre que la réponse au mystère de son humanité ne doit pas être cherchée dans sa ressemblance avec le monde de la nature. L'homme ressemble plus à Dieu qu'à la nature. C'est en ce sens que le psaume dit : « Vous êtes des dieux ! » (Ps 82,6), paroles que Jésus reprendra (Cf. Jn 10,34).
Saint Jean-Paul II (1920-2005)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:20 | |
| « Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple »
Afin de blanchir la multitude, un seul s'est laissé noircir (...), car « il est bon, dit l'Écriture, qu'un seul homme meure pour le peuple ». Il est bon qu'un seul prenne « la ressemblance de la chair de péché » (Rm 8,3), et que toute la race ne soit pas condamnée pour le péché. La splendeur de l'essence divine se voile donc en la forme d'esclave, pour sauver la vie de l'esclave. L'éclat de la vie éternelle s'assombrit dans la chair pour purifier la chair. Pour éclairer les fils des hommes, le plus beau des enfants des hommes (Ps 44,3) doit s'obscurcir dans sa Passion, accepter la honte de la croix. Exsangue dans la mort, qu'il perde toute beauté, tout honneur, pour s'acquérir, belle et glorieuse, son Épouse sans tache ni ride, l'Église (Ep 5,27).
Mais sous cette tente noire (Ct 1,5) (...), je reconnais le roi. (...) Je le reconnais et je l'embrasse. Je vois sa gloire qui est à l'intérieur ; je devine l'éclat de sa divinité, la beauté de sa force, la splendeur de sa grâce, la pureté de son innocence. La couleur misérable de l'infirmité humaine le couvre ; son visage est comme caché, défait, à l'heure où pour nous ressembler il est éprouvé comme nous, mais n'a pas péché.
Je reconnais aussi la forme de notre nature souillée, je reconnais cette tunique de peau, le vêtement de nos premiers parents (Gn 3,21). Mon Dieu s'en est revêtu, prenant la forme de l'esclave, devenu semblable aux hommes (Ph 2,7) et habillé comme eux. Sous cette peau de chevreau, signe du péché, dont se couvrit Jacob (Gn 27,16), je reconnais la main qui n'a pas péché, la nuque jamais courbée sous l'emprise du mal. Je sais, Seigneur, que par nature tu es doux, humble de cœur, abordable, paisible, souriant, toi qui as été « oint de l'huile de joie plus que tes compagnons » (Mt 11,29 ;Ps 44,8 ). D'où te vient donc cette rude ressemblance d'Ésaü, cette affreuse apparence du péché ? Ah, c'est la mienne ! (...) Je reconnais mon bien, et sous mon visage je vois mon Dieu, mon Sauveur.
Saint Bernard (1091-1153)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:23 | |
| Voici que notre Bien-aimé sort vers la mort
Voici que notre Bien-aimé, la grappe de cypre, le bouquet de myrrhe (Ct 1,12-13), après avoir célébré le festin riche et raffiné, et chanté l’hymne sort avec ses disciples vers le Mont des Oliviers. Là, il passe sans dormir toute la nuit, préoccupé d’accomplir l’œuvre de notre salut ; s’éloigne des apôtres, commence à être triste jusqu’à en mourir, plie ses genoux devant son Père et demande, s’il est possible, que cette heure passe loin de lui, mais soumet sa volonté à celle du Père (cf. Mt 26,38-39). Entré en agonie, il émane de son front une sueur de sang (cf. Lc 22,44).
Après cela, il est trahi avec un baiser par un de ses disciples, est saisi et emmené comme un malfaiteur. Son visage est voilé, puis couvert de crachats et sa barbe arrachée. Il est frappé à la tête avec un roseau et giflé, flagellé à la colonne, couronné d’épines, condamné à mort. On charge sur ses épaules le bois de la croix, puis il s’achemine vers le Calvaire, est dépouillé de ses vêtements, crucifié nu entre deux larrons, abreuvé de fiel et de vinaigre, insulté, blasphémé par les passants.
Que peut-on encore lui ajouter ? La Vie meurt pour les morts que nous sommes. Ô yeux de notre Bien-aimé, fermés dans la mort ! Visage dans lequel les anges aiment fixer leur regard, penché et exsangue. Lèvre, rayon de miel qui distille des paroles de vie éternelle, devenues livides ! Chef qui fait trembler les anges, qui pend incliné ! Mains dont le toucher fit disparaître la lèpre, rendit la vue, chassa le démon, multiplia les pains ! Ces mains sont percées par les clous, baignées de sang !
Frère bien-aimés, recueillons toutes ces choses, composons un bouquet de myrrhe, posons-le sur notre poitrine, portons-le dans notre cœur, (…) pour pouvoir ressusciter avec lui le troisième jour. Que nous obtienne tout cela celui qui est béni dans les siècles. Amen !
Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:28 | |
| « La maison fut remplie par l'odeur du parfum »
Dans l'évangile de Marc nous lisons : « Tandis qu'il était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, alors qu'il était à table, une femme vint avec un flacon d'albâtre contenant un parfum de grand prix » (14,3). Cette femme vous concerne directement, vous qui allez recevoir le baptême. Elle brisa le flacon d'albâtre pour que le Christ, l'Oint du Seigneur, fasse de vous des chrétiens par l'onction. C'est ce qui est dit dans le Cantique des Cantiques : « Ton nom est un parfum qui s'épand : voilà pourquoi les jeunes filles t'aiment. Entraîne-moi à ta suite, courons ! » (1,3-4) Tant que le parfum était enfermé, tant que Dieu n'était connu qu'en Judée, tant que son nom n'était grand qu'en Israël (Ps 75,2) les jeunes filles ne suivaient pas Jésus. Mais dès que le parfum se fut répandu dans le monde entier, les âmes des croyants suivirent le Sauveur. (...) Elle brisa son flacon d'albâtre, afin que tous profitent du parfum. (...) Cet acte rappelle « le grain de blé qui, s'il ne meurt pas en terre, ne porte pas de fruit » (Jn 12,24) : ce flacon d'albâtre ne nous permettra de nous parfumer que si on le brise.
Cette femme n'est pas celle qu'un autre évangile cite pour avoir lavé les pieds du Seigneur (Lc 7,38). Car cette femme-là, qui jusque là était une pécheresse de mauvaise vie, (...) inonde de ses larmes les pieds du Sauveur et les essuie avec ses cheveux ; mais ce n'est qu'en apparence qu'elle lave les pieds du Sauveur, car en vérité elle se lave de ses péchés. (...)
Qu'il en soit de même pour vous qui allez recevoir le baptême : puisque nous sommes tous pécheurs et que « nul n'est pur, même si sa vie n'a duré qu'un seul jour » (Jb 14,4 LXX). (...) Commencez par saisir les pieds du Sauveur, lavez-les de vos larmes, essuyez-les avec vos cheveux ; lorsque vous aurez fait cela, vous lui toucherez alors la tête [comme la femme chez Marc]. Au moment de descendre vers la source de vie avec le Sauveur, vous devez apprendre comment le parfum arrive à la tête du Sauveur. Si « la tête de tout homme, c'est le Christ » (1Co 11,3), si donc votre tête doit être ointe, c'est par le baptême que vous y parviendrez.
Saint Jérôme (347-420)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:31 | |
| « Il trempe la bouchée, et la donne à Judas »
Lorsque le Seigneur, Pain de Vie (Jn 6,35), eut donné du pain à cet homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain vivant, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ». Il ne commandait pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien. Que le Christ soit livré, n'était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le savoir.
« Ce que tu as à faire, fais-le vite. » Parole d'un homme qui est prêt, non d'un homme irrité. Parole où s'annonce moins le châtiment de celui qui trahit que la récompense du rédempteur, de celui qui rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite », le Christ, plus qu'il ne s'en prend au crime de l'infidèle, cherche à hâter le salut des croyants. « Il a été livré à cause de nos péchés ; il a aimé l'Église et s'est livré pour elle » (Rm 4,25 ; Ep 5,25). C'est ce qui fait dire à l'apôtre Paul : « Il m'a aimé, et il s'est livré pour moi » (Ga 2,20). De fait, personne n'aurait livré le Christ s'il ne s'était livré lui-même. (...) Quand Judas le trahit, c'est le Christ qui se livre ; l'un négocie sa vente, et l'autre, notre rachat. « Ce que tu as à faire, fais le vite » : non que ce soit en ton pouvoir, mais c'est la volonté de celui qui peut tout. (...)
« Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : « Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié ! » Alors, le jour transmet au jour la parole (Ps 18,3), c'est-à-dire, le Christ la confie à ses disciples pour qu'ils l'écoutent et le suivent dans l'amour. (...) Quelque chose de semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l'ivraie ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père, resplendiront comme le soleil (Mt 13,43).
Saint Augustin (354-430)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:33 | |
| « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? »
Nous allons participer à la Pâque. Cette participation sera, maintenant encore, de manière symbolique, par le sacrement. Toutefois, ce sacrement sera plus parlant que dans la Loi ancienne, car le banquet pascal, j'ose le dire, était alors très obscur : c'était une préfiguration. Mais bientôt la Pâque sera plus parfaite et plus pure, car le Verbe y « boira avec nous le vin nouveau dans le Royaume de son Père » (Lc 22,18). (...)
Quant à nous, participons à la Loi, mais à la lumière de l'Évangile et non selon la lettre (Rm 7,6) ; de façon parfaite et non ébauchée, pour toujours et non pour un moment. Ayons pour capitale, non pas la Jérusalem d'en bas, mais la cité d'en haut ; non pas celle qui est piétinée par les armées, mais celle qui est glorifiée par les anges. Offrons en sacrifice, non pas « de jeunes taureaux ni des agneaux portant cornes et sabots » (Ps 68,32), (...) mais « offrons à Dieu un sacrifice de louange » (Ps 49,14) sur l'autel céleste, en union avec les chœurs du ciel. Écartons le premier voile, avançons-nous jusqu'au second et portons nos regards vers le Saint des saints. Je dirai davantage : c'est nous-mêmes que nous devons offrir à Dieu en sacrifice ; offrons-lui chaque jour toutes nos activités. Acceptons tout pour le Christ : par nos souffrances, imitons sa Passion ; par notre sang honorons son sang ; montons vers la croix avec ferveur. (...)
Si tu es Simon de Cyrène, prends la croix et suis le Christ. Si tu es crucifié avec lui, comme le larron, fais comme ce juste : reconnais qu'il est Dieu. (...) Si tu es Joseph d'Arimathie, réclame le corps à celui qui l'a fait crucifier ; que ton souci soit le rachat du monde. Si tu es Nicodème, ce serviteur nocturne de Dieu, viens ensevelir ce corps et le parfumer avec de la myrrhe. Si tu es l'une des saintes femmes, l'une ou l'autre Marie, Salomé ou Jeanne, va le pleurer de grand matin. Sois la première à voir la pierre du tombeau enlevée, peut-être même les anges, et Jésus lui-même (Lc 23,26.42.52; Jn 19,39; Mc 16,1; Lc 24,10; Jn 20,1s).
Saint Grégoire de Nazianze (330-390)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 4:41 | |
| « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13)
Sacrement de l'amour, la sainte eucharistie est le don que Jésus Christ fait de lui-même, nous révélant l'amour infini de Dieu pour tout homme. Dans cet admirable Sacrement se manifeste l'amour « le plus grand », celui qui pousse « à donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). En effet, Jésus « les aima jusqu'au bout ». Par cette expression, l'évangéliste introduit le geste d'humilité infinie accompli par Jésus : avant de mourir pour nous sur la croix, se nouant un linge à la ceinture, il lave les pieds de ses disciples. De la même manière, dans le Sacrement de l'Eucharistie, Jésus continue de nous aimer « jusqu'au bout », jusqu'au don de son corps et de son sang. Quel émerveillement a dû saisir le cœur des disciples face aux gestes et aux paroles du Seigneur au cours de la Cène ! Quelle merveille doit susciter aussi dans notre cœur le Mystère eucharistique ! (...)
En effet, dans ce sacrement, le Seigneur se fait nourriture pour l'homme assoiffé de vérité et de liberté. Puisque seule la vérité peut nous rendre vraiment libres (Jn 8,36), le Christ se fait pour nous nourriture de Vérité. (...) Tout homme porte en effet en lui le désir inextinguible de la vérité, ultime et définitive. C'est pourquoi le Seigneur Jésus, « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6), s'adresse au cœur désirant de l'homme, qui se sent pèlerin et assoiffé, au cœur qui aspire ardemment à la source de la vie, au cœur quêtant la Vérité. En effet, Jésus Christ est la Vérité faite Personne, qui attire le monde à lui. (...)
Dans le Sacrement de l'Eucharistie, Jésus nous montre en particulier la vérité de l'amour, qui est l'essence même de Dieu. C'est cette vérité évangélique qui intéresse tout homme et tout l'homme. Par conséquent, l'Église, qui trouve dans l'Eucharistie son centre vital, s'engage sans cesse à annoncer à tous, « à temps et à contretemps » (2Tm 4,2), que Dieu est amour. C'est justement parce que le Christ s'est fait pour nous nourriture de la Vérité que l'Église s'adresse à l'homme, l'invitant à accueillir librement le don de Dieu.
Benoît XVI
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 8:44 | |
| « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime » (Jn 15,13)
Ô Amour, tu retiens mon Jésus, mon doux salut, si fortement attaché à la croix, qu'expirant sous ta main, il meurt d'amour. Amour, que fais-tu ? Tu ne t'épargnes pas et tu ne te donnes pas de repos, que tu n'aies secouru les malheureux. Tu n'assignes aucune mesure à l'amour. (...) Amour, ton savoir-faire a touché le cœur de mon Jésus avec tant de force que, brisé par l'amour, ce cœur s'est flétri. Amour, te voilà content, te voilà désormais satisfait, puisque mon Jésus est suspendu, mort devant tes yeux : mort, vraiment mort, afin que j'aie, moi, la vie en abondance ; mort, afin que le Père m'adopte pour enfant avec plus de tendresse ; mort afin que moi je vive plus heureusement. (...)
Mort qui porte tant de fruits, de grâce, que sous ta protection, ma mort soit tranquille et sans crainte. Mort du Christ qui apportes la vie, de grâce, puissé-je me fondre sous tes ailes (Ps 35,8 ). Mort d'où découle la vie, fais qu'une très douce étincelle de ton action vivifiante brûle en moi à jamais. Mort glorieuse, mort fructueuse, mort somme de tout mon salut, aimable contrat de mon rachat, pacte très ferme de ma réconciliation, mort triomphale, douce et pleine de vie, en toi brille pour moi une charité telle qu'au ciel et sur terre on n'en a pas trouvé de comparable.
Mort du Christ que j'aime de tout mon cœur, tu es la confiance spirituelle de mon cœur. Mort très aimante, en toi sont contenus pour moi tous les biens. Prends-moi, je t'en prie, sous ta bienveillante protection, afin qu'à ma mort, doucement je repose sous ton ombre (Ct 2,3). Mort très miséricordieuse, toi tu es ma vie très heureuse. Toi, tu es mon meilleur partage (Ps 15,5). Toi, tu es ma rédemption surabondante. Tu es mon très précieux héritage.
Sainte Gertrude d'Helfta (1256-1301)
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| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 8:48 | |
| « Tu fais resplendir cette nuit très sainte par la gloire de la Résurrection du Seigneur » (Collecte)
Aujourd'hui, l'Église, l'héritière, est dans l'allégresse. Son époux, le Christ, qui a souffert, vient de ressusciter. (...) Réjouis-toi, Église, Épouse du Christ ! La résurrection de ton Époux t'a relevée de terre où les passants te foulaient aux pieds. (...) Ô merveille ! (...) Une seule graine a été semée, et le monde entier s'en est nourri. Comme un homme, il a été immolé ; comme un Dieu, il a été rendu à la vie et il donne la vie à la terre. (...) Comme un agneau, il a été égorgé, et comme un berger, par le bâton de sa croix, il a dispersé le troupeau des démons. Comme une bougie sur le chandelier, il s'est éteint sur la croix, et comme un soleil, il s'est levé du tombeau. On a vu s'accomplir deux prodiges : le jour s'est obscurci lorsque le Christ a été crucifié, et à sa résurrection, la nuit a brillé comme le jour. Pourquoi le jour s'est-il obscurci ? Parce que, comme il est écrit, « Il fit des ténèbres son voile » (Ps 17,12). Pourquoi la nuit a-t-elle brillé comme le jour ? Parce que, comme le disait le prophète, « Les ténèbres ne sont point ténèbres devant toi et la nuit comme le jour illumine » (Ps 138,12).
Ô nuit, plus claire que le jour ! Nuit plus lumineuse que le soleil ! Nuit plus blanche que la neige, plus brillante que nos flambeaux, plus douce que le paradis ! Ô nuit qui ne connais point de ténèbres, tu chasses tout sommeil et nous fais veiller avec les anges ! Nuit pascale, frayeur des démons, attendue une année durant ! Nuit nuptiale de l'Église, qui fais naître les nouveaux baptisés et dépouilles le démon endormi ! Nuit où l'héritier introduit ses co-héritiers dans l'héritage !
Asterius d'Amasée (?-v. 410)
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| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 8:51 | |
| Voici le jour
« Voici le jour que le Seigneur a fait : soyons dans la joie et dans l'allégresse » (Ps 117,24). (...) En tant que chrétiens nous sommes nés pour le Royaume de Dieu depuis notre plus tendre enfance (...), mais, tout en ayant conscience de cette vérité et y croyant totalement, nous avons beaucoup de difficulté à saisir ce privilège et passons de longues années à le comprendre. Personne, bien sûr, ne le comprend pleinement. (...) Et même en ce grand jour, ce jour parmi les jours, où le Christ est ressuscité des morts (...), nous voici comme des petits enfants (...) à qui il manque des yeux pour voir et un cœur pour comprendre qui nous sommes vraiment. (...)
Voici le jour de Pâques — répétons-le-nous encore et encore, avec un profond respect et une grande joie. Comme les enfants disent : « Voici le printemps » ou « Voici la mer », pour essayer d'en saisir l'idée (...), disons : « Voici le jour parmi les jours, le jour royal (Ap 1,10 grec), le jour du Seigneur. Voici le jour où le Christ est ressuscité des morts, le jour qui nous apporte le salut ». C'est le jour qui nous rend plus grands que nous ne pouvons le comprendre. C'est le jour de notre repos, notre vrai sabbat ; le Christ est entré en son repos (He 4), et nous avec lui. Ce jour nous conduit, en préfiguration, à travers la tombe et les portes de la mort jusqu'au temps du répit dans le sein d'Abraham (Ac 3,20; Lc 16,22).
Nous en avons assez de la fatigue, de la morosité, de la lassitude, de la tristesse et du remords. Nous en avons assez de ce monde éprouvant. Nous en avons assez de ses bruits et de son vacarme ; sa meilleure musique, ce n'est que du bruit. Mais maintenant le silence règne, et c'est un silence qui parle (...) : telle est notre béatitude désormais. C'est le commencement de jours calmes et sereins, et le Christ s'y fait entendre, de sa « voix douce et tranquille » (1R 19,12), parce que le monde ne parle plus. Dépouillons-nous seulement du monde, et nous revêtirons le Christ (Ep 4,22; Rm 13,14). (...) Puissions-nous, en nous dévêtant ainsi, nous revêtir de choses invisibles et impérissables ! Puissions-nous grandir en grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur, saison après saison, année après année, jusqu'à ce qu'il nous prenne avec lui (...) dans le Royaume de son Père et notre Père, de son Dieu et notre Dieu (Jn 20,17).
Saint John Henry Newman (1801-1890)
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| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 8:55 | |
| « Jésus vint à leur rencontre et leur dit : Réjouissez-vous » (texte original grec)
« Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux » (Lc 19,38). (…) C'est un climat de joie que l'on respire. Jésus a réveillé dans le cœur tant d'espérances surtout chez les gens humbles, simples, pauvres, oubliés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde. Lui a su comprendre les misères humaines, il a montré le visage de miséricorde de Dieu, il s'est baissé pour guérir le corps et l'âme. Ça, c'est Jésus. Ça, c'est son cœur qui nous regarde tous, qui regarde nos maladies, nos péchés. L'amour de Jésus est grand. Jésus est Dieu, mais il s'est abaissé pour marcher avec nous ; il est notre ami, notre frère. (…)
Et c'est la première parole que je voudrais vous dire : joie ! Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes : un chrétien ne peut jamais l'être ! Ne vous laissez jamais prendre par le découragement ! Notre joie n'est pas une joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses, mais elle naît du fait d'avoir rencontré une personne : Jésus, qui est parmi nous. Elle naît du fait de savoir qu'avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles, même quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles qui semblent insurmontables, et il y en a tant ! Et à ce moment-là vient l'ennemi, vient le diable, si souvent déguisé en ange (2Co 11,14), et insidieusement nous dit sa parole. Ne l'écoutez pas ! Suivons Jésus ! Nous accompagnons, nous suivons Jésus, mais surtout nous savons que lui nous accompagne et nous met sur ses épaules (Lc 15,5). Ici se trouve notre joie, l'espérance que nous devons porter vers notre monde. S'il vous plaît !, ne vous laissez pas voler l'espérance ! Ne vous laissez pas voler l'espérance ! Celle que Jésus nous donne.
Pape François
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| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 8:58 | |
| « Femme, qui cherches-tu ? » (Jn 20,15)
Ne te relâche pas, mon âme, dans la poursuite du Maître, mais comme une âme qui s’est une bonne fois livrée d’elle-même à la mort, ne tâtonne pas à la recherche de tes aises, ne poursuis pas la gloire, ni la jouissance du corps, ni l’affection de tes proches, ne jette pas un coup d’œil à droite, pas un coup d’œil à gauche, mais, comme tu as commencé, et même de plus belle, cours, hâte-toi sans répit pour atteindre, pour saisir le Maître ! Quand bien même il disparaîtrait dix mille fois et dix mille fois t’apparaîtrait, et qu’ainsi l’insaisissable serait pour toi saisissable, dix mille fois, ou plutôt tant que tu respires, redouble d’ardeur à sa poursuite et cours vers lui !
Car il ne t’abandonnera pas, il ne t’oubliera pas, peu à peu, au contraire, de mieux en mieux il se montrera, plus fréquente se fera pour toi, mon âme, la présence du Maître et, après t’avoir parfaitement purifié par l’éclat de sa lumière, lui-même tout entier viendra en toi, lui-même habitera en toi, lui-même sera avec toi, lui l’auteur du monde, et tu posséderas la richesse véritable que le monde ne possède pas, que seuls possèdent le ciel et ceux qui sont inscrits dans les cieux. (…)
Celui qui a fait le ciel, le Maître de la terre et de tout ce qui est dans le Ciel et de tout ce qui est dans le monde, le Créateur, lui le seul Juge, lui le seul Roi, c’est lui qui habite en toi, c’est lui qui se montre en toi, qui tout entier t’éclaire de sa lumière et te fait voir la beauté de son visage, qui t’accorde de le voir en personne plus distinctement, qui te donne part à sa propre gloire. Dis-moi, qu’existe-t-il de plus grand que cela ?
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)
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| | | doucecolombe
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| Sujet: Re: Outil/Commentaires des saints(es)/À partir des 4 Évangiles/Nouvelle Évangélisation/ Sam 30 Avr - 9:01 | |
| « Notre cœur n’était-il pas brûlant tandis qu’il nous ouvrait les Écritures ? » (Lc 24,32)
Quelle est la raison intime de la fécondité de la parole de Dieu ? C’est que le Christ est toujours vivant ; il est toujours le Dieu qui sauve et vivifie. (…) Or, toute proportion gardée, ce qui est vrai de la personne même de Jésus, l’est aussi de sa parole ; et ce qui était vrai hier l’est encore de nos jours.
Le Christ vit dans l’âme du juste ; sous la direction infaillible de ce Maître intérieur, l’âme (…) pénètre dans la clarté divine ; le Christ lui donne son Esprit, auteur premier des Saints Livres, pour qu’elle y « scrute jusqu’aux profondeurs même de l’infini » (cf. 1 Co 2,10) ; elle contemple les merveilles de Dieu à l’égard des hommes ; elle mesure, par la foi, les proportions divines du mystère de Jésus, et ce spectacle admirable, dont les splendeurs l’éclairent et l’illuminent, la touche, l’attire, la ravit, la soulève, la transporte, la transforme. Elle éprouve à son tour ce que ressentaient les disciples d’Emmaüs quand le Christ Jésus daignait leur interpréter lui-même les livres saints : « nos cœurs n’étaient-ils pas ardents, tandis qu’il nous entretenait et nous dévoilait les Écritures ».
Quoi d’étonnant dès lors que l’âme, charmée et conquise par cette parole toute vive « qui pénètre jusqu’aux moelles » (He 4,12), fasse sienne la prière de ces disciples : « Seigneur, demeurez avec nous ! Ô vous, le Maître incomparable, lumière indéfectible, infaillible vérité, seule vraie vie de nos âmes ! » Prévenant ces pieux désirs, l’Esprit Saint « fait entendre en nous ses gémissements inénarrables » (Rm 8,26), qui constituent la vrai prière, ces désirs véhéments de posséder Dieu, de ne plus vivre que pour la gloire du Père et celle de son Fils Jésus. L’amour, agrandi et ardent au contact de Dieu, envahit toutes les puissances de l’âme, la rend forte et généreuse pour accomplir parfaitement toutes les volontés du Père, pour se livrer pleinement au bon plaisir divin.
Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)
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