"Un proche disciple de Confucius dit : « Je m’examine trois fois par jour. » C’est quand même beaucoup ! (sourire) Il se pose à chaque fois trois questions : « Ai-je été loyal dans les affaires qu’on m’a confiées ? Ai-je été sincère avec mes amis ? Ai-je prêché sans pratiquer ce que je prêche ? »
Bonjour aux pères Jésuites. Les trois questions sont extra-intéressantes, mais une en particulier attire mon attention et la voici : Ai-je prêché sans pratiquer ce que je prêche ? La question aurait pu être aussi : Ai-je médité la Parole de Dieu dans un esprit de prière et d'oraison, pour permettre au Christ de s'annoncer à travers moi sans même que je m'en rende compte? Sans même que je sache quelles sont les paroles qui vont sortir de ma bouche, que Dieu imprime dans mon coeur pour toucher le coeur de ceux qui sont venus écouter la Bonne Nouvelle de l'Évangile.
On n'a qu'à penser au prophète Jérémie, au récit de la vocation du prophète, à qui le Seigneur dit, en lui confiant sa mission : « Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses prêtres et à tout le peuple. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi -, car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 18-19).
Le prophète Jérémie et le prophète Samuel ont eu beaucoup d'influence dans mon cheminement spirituel. Au contraire du petit Samuel, le prophète Jérémie n'a pas eu besoin de dire "Parle, Seigneur, ton serviteur écoute", Dieu a déposé directement dans son coeur toutes les paroles qu'il devrait prononcer tout au long de son long parcours comme prophète. Dieu lui révéla : “Avant de te former au ventre maternel, je t’ai connu ; avant que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré ; comme prophète des nations je t’ai établi”.
Ce sont deux prophètes qui m'ont permis de comprendre la simplicité du langage évangélique ; celui-ci nous forme à l'écoute de la Parole avant de transmettre La Parole.
Exemple : Aujourd'hui, prêtre ou laïc, on devrait tous se demander : Est-ce que nous prenons le temps de bien lire et relire, ou de bien méditer, les textes liturgiques de chaque dimanche, pour être convaincu que c'est vraiment Dieu qui se dit à travers nous?
Personnellement, en méditant les textes liturgiques avant la messe, j'affirme que même si certains prêtres sont moins bien préparés ou moins intéressants que d'autres, je réussis assez bien à trouver quelques bonnes paroles qui me permettent de grandir dans ma foi. Selon moi, que ce soit celui qui annonce La Bonne Nouvelle ou ceux et celles qui l'écoutent, il faut que chacun prépare son coeur en disant comme le petit Samuel : "Parle, Seigneur, ton serviteur écoute." Et non en inversant les rôles, en disant : Écoute, seigneur, ton Serviteur te parle.
Le manque de méditation des textes liturgiques est peut-être un des plus grands obstacles qui nous empêche de bien comprendre le langage du prêtre dans son homélie. C'est pour cette raison que je suis toute admiration pour les méditations que proposent les pères Jésuites avec la spiritualité de Saint Ignace-de-Loyola.
Que l'on soit prêtre ou laïc, nous avons tous besoin de plonger notre coeur au coeur de la Source Parole de Dieu qui fait de nous des témoins pour la nouvelle évangélisation. Mais avant tout nous devons être des passionnés pour l'écoute de la Bonne Nouvelle.
Je vous encourage à écouter le film de Jérémie car ce film est tellement bien fait que l'on a l'impression de lire sa vie dans la Bible. Pour ceux qui sont intéressés à regarder le film, mettre dans le moteur de recherche Google : Le prophète Jérémie Film complet en français (Bible).