''La petite samaritaine.''Michel partage : Il y a certaines rencontres plus marquantes que d'autres dans chacune de nos vies. Un jour, j'ai reçu une demande pour aller faire une animation dans un groupe de prière où il y avait une trentaine de personnes.
Au début, la responsable du groupe me prit à part pour me faire une petite remarque en passant. Elle me dit ceci : Faites bien attention car il y a une malade qui va sûrement vous déranger durant la soirée. Comme je suis habitué à des gros dérangements, je lui ai répondu de ne pas s'en faire, que j'allais l'accueillir. Mais ici je vous demande quelque chose, à vous internautes, comme on a baptisé cette jeune fille (la malade), dans mon texte je lui donne un surnom qui sera la petite samaritaine, et vous comprendrez bien le pourquoi de mon choix, vers la fin de mon message seulement…
Quand j'ai vu cette jeune fille, personne n'a eu besoin de me dire que c'était elle, je m'en suis rendu compte dès son arrivée. Je suis allé vers elle et je lui ai demandé si elle voulait m'aider pour l'animation de la soirée de prière?
La petite samaritaine a dit : Je ne suis capable de rien faire, et puis moi, on ne m'a jamais demandé de faire quelque chose, car je ne sais rien faire.
Michel partage : Tu ne sais pas prier du tout, tu ne connais pas une seule prière, il n'y a pas une toute petite prière de cachée dans ton petit cœur? La petite samaritaine a dit : oui, je connais la prière à Marie.
Michel partage : Serais-tu capable de la réciter quelques fois durant la soirée, quand je te ferai signe? La petite samaritaine a dit : oui, je veux bien, quand tu me le diras.
La soirée de prière dura un peu plus de deux heures.
Une soirée de prière vécue dans un silence impressionnant, et celle à qui on avait donné le surnom de (la malade), était tout simplement une petite fille sage qui priait, et qui avait besoin d'une attention particulière. Elle avait faim et soif d'amour, elle avait besoin qu'on la reconnaisse pour une personne et non comme (une malade) que l'on surveillait pour la juger, sans faire aucun effort pour la comprendre et pour l'aimer à sa juste valeur.
Michel explique : Elle dérangeait parce que personne ne voulait se déranger pour l'accueillir, comme Jésus Lui-même l'aurait accueillie pour lui donner la place qui lui revenait dans ce groupe de prière, afin qu'elle se sente accueillie, aimée et comprise.
Pourquoi l'appelait-on la malade 
Mon expérience me dit : les personnes qui fixaient sur elle leur regard trop humain, surtout sur son 
apparence extérieure, ne pouvaient pas dépasser l'obstacle de l'apparence de son handicap corporel pour se rendre directement au cœur de cette petite fille, où il y avait une petite source d'eau vive. On oubliait trop facilement combien elle était riche dans son cœur. Je crois que découvrir les dons cachés derrière les apparences causées par un handicap, pour moi Michel, cela vient d’un don de l'Amour Compassion de Jésus-Christ.
Habituellement, dans un groupe de prière, une situation comme celle-là ne devrait jamais, au grand jamais, exister du tout, encore moins dans un (groupe de prière). Et si cela existe, c'est parce que la et les responsables, et les membres du groupe, manquent d'une formation sur la manière d’accueillir les pauvres, de faire que chacun trouve sa place dans un groupe de prière. Michel partage : Il faudrait apprendre aux responsables et aux membres des groupes de prière à plonger leur regard de tendresse dans le coeur du Christ avant de regarder le visage de chaque pauvre, afin d’y découvrir les trésors de Dieu (Matthieu 6, 5-21). Les trésors de Dieu sont dans le cœur du pauvre,>>pour les trouver il faut demander à Dieu de nous apprendre à plonger avec Lui, et avec Lui nous trouverons. Oui, Dieu se cache dans le cœur du pauvre, il se laisse trouver seulement par ceux et celles (qui l'aiment assez pour le trouver dans leur propre cœur), (avant de vouloir le trouver dans le cœur de chaque pauvre). Pour mieux comprendre, voici une citation de Raoul Follereau qui dit : La vraie charité, c'est la projection du visage du Christ sur le visage du pauvre. Seigneur Mon Dieu, comme c'est beau ! surtout quand nous en faisons l'expérience, car il n'y a de compréhension dans cette citation qu’en nous mettant devant un pauvre pour donner vie à la citation, pour que la citation devienne une excitation à la charité et au service de l'Évangile.
Nous ne pourrons jamais être de vrais(es) éveilleurs(ses) de la foi si nous n'acceptons pas que Dieu soit le premier à nous éveiller, pour nous transmettre son regard de tendresse, afin de plonger comme Lui, regarder et aimer comme Lui, pour aller au-delà des fausses apparences qui nous empêchent de découvrir sa Présence cachée dans le cœur de chaque pauvre, quelle que soit sa pauvreté, sa souffrance, quelle que soit sa fragilité ou sa nationalité. J'aime beaucoup cette citation de Raoul Follereau que je mentionne très souvent dans mes récits anecdotiques, cette citation qui dit : La charité, c’est la projection du visage du Christ sur le visage du Pauvre. On pourrait ajouter : sur le visage du persécuté et du souffrant. Michel partage : voici un exemple : Regardons ma petite samaritaine que l'on avait baptisée la malade. Dieu se servait de cette pauvre enfant pour manifester sa Présence au sein du groupe de prière, et réveiller ses membres endormis et engourdis, et leur dire : "Je suis là au milieu de vous. Je suis présent dans cette petite fille que vous appelez (la malade) et vous ne me voyez pas!"(Matthieu 13, 5-13)
''Réaction du groupe de prière après la soirée''
Comment ma petite samaritaine a-t-elle réagi en rentrant chez elle? Un mois plus tard, j'ai rencontré sa maman adoptive et voici ce qu'elle m’a dit : Si vous saviez la joie que vous lui avez permis de vivre, parce que vous l'avez accueillie avec votre cœur! Je n'ai jamais vu cette enfant entrer dans la maison avec le cœur aussi joyeux et débordant d'amour !
La mère adoptive dit : Elle m'a crié de tout son cœur sa joie et son bonheur d'avoir été accueillie avec joie et amour : Maman, maman, le Monsieur m'a fait animer le groupe de prière ce soir pour la première fois de ma vie. Il m’a dit qu'il avait confiance en moi.
Michel partage : Oui, pour la première fois quelqu'un lui avait dit : Tu es capable, j'ai confiance en toi. Je crois que cette forme d'accueil qui est porteuse de vie et d'espérance, peut faire des petits et même des gros miracles.
J’en suis convaincu : C'était la première fois qu'on lui faisait découvrir la perle précieuse qu'elle portait dans son cœur d'enfant. Ce que j'ai le plus retenu de cette expérience, c'est que ceux que l'on appelle les grands de ce monde et qui sont habitués à recevoir de la joie, ont beaucoup de difficulté à la partager et à la faire naître et renaître chez les autres, les pauvres, les petits et les simples de coeur. Même si leur cœur est habillé de joie, on s’aperçoit qu'à l'extérieur ils portent leur manteau de tristesse, d'orgueil et de méfiance. Ils sont tellement grands qu'ils ne voient plus les petits. Ils croient voir clair et pourtant leurs yeux sont aveuglés (Actes des Apôtres 28, 5-27). Ou Luc 24, 16), ou (Matthieu 19, 14). Je mets une des trois références bibliques ci-dessous...
"Va trouver ce peuple et dis-lui : Vous aurez beau entendre mais vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Car le cœur de ce peuple s'est épaissi, ils sont devenus durs d'oreilles. Ils se sont bouché les yeux, pour ne pas voir de leurs yeux, ne pas entendre de leurs oreilles, ne pas comprendre avec leur cœur, et pour ne pas se tourner vers Dieu."
Si l'on regarde l'attitude de cette enfant au début de ma rencontre avec ce groupe, elle avait une apparence de tristesse, elle dérangeait parce que personne ne s'intéressait à elle, et la seule raison était son handicap. Sans que j'en sois conscient au moment présent, le handicap visible de la petite fille que l'on appelait (la malade), m'a fait découvrir le handicap invisible présent dans les membres du groupe de prière.
Deuxièmement, personne dans le groupe de prière ne lui permettait d'être utile selon ses capacités. Ce n’est pas sans raison qu’elle se croyait inutile, bonne à rien. Moi, Michel, je dis que c'est à cause de la fermeture et de la froideur du cœur des responsables, ou encore du manque de formation de ce groupe de prière envers cette petite samaritaine, qui portait des souffrances intérieures car elle n'avait personne à qui les confier. Moi ce qui m'émerveille, c'est qu'avec de l'accueil, quelques mots gentils, on peut changer un cœur triste en un cœur joyeux. Je me souviens, quand je lui disais : tu as des richesses en toi, et que je l'ai accueillie avec mon cœur selon le cœur de Jésus, j'ai fait naître la joie en elle. Je peux vous dire, à l'exemple de la Samaritaine dans l'Évangile, qu'elle n'a pas perdu son temps car elle est partie communiquer sa joie indescriptible à celle qu'elle appelait sa maman, parce qu'elle se sentait accueillie par celle-ci, qui l'aimait comme si elle était sa fille de sang.
Si on jette un regard attentif sur cette anecdote, on peut remarquer que ma petite samaritaine, par son don de l'émerveillement, nous rappelle plusieurs textes bibliques où il nous est impossible de parler de la joie sans parler de l'accueil, impossible de parler de l'accueil sans parler de l’amour, impossible de parler de l'amour sans parler de la charité et de l'écoute du cœur, à l'exemple de l'écoute de Jésus avec la Samaritaine. N’oublions pas que j'étais dans un groupe de prière qui existait depuis plusieurs années. Alors pourquoi ce manque d'accueil, pourquoi avoir un jugement si fautif, au point qu’il empêchait la petite samaritaine de grandir?
Michel partage : Quelle expérience et quelle
leçon de vie pour moi, et pour bien d'autres !
La petite samaritaine est devenue témoin de la joie...
Après que cette enfant eut été accueillie comme elle aurait dû l'être depuis longtemps, sa tristesse s'est changée en joie, en peu de temps elle est devenue témoin de sa joie. On lui a permis de ressusciter à la vie de Jésus-Christ Fils de Dieu. Dire que tout cela s'est passé en si peu de temps… Ensuite elle a agi à l'exemple de la Samaritaine dans l'Évangile, car dès qu'elle a reçu un accueil chaleureux, et qu'on lui a donné le droit de parole, elle s'est rendue chez elle, et comme la Samaritaine elle a témoigné de sa joie, de sa rencontre avec le Seigneur. En peu de temps elle a touché le cœur de celle qu'elle considérait comme sa maman.
Et cette femme n'en revenait pas du changement opéré chez cette petite fille. Elle n'aurait jamais pensé que cette petite, qui était toujours triste quand elle revenait de sa rencontre de prière, serait un jour capable d'exprimer la joie de son bonheur en le criant de tout son cœur.
Voilà, chers(ères)amis(es), la joie que j'ai eue de partager cette anecdote sur l'accueil des pauvres, des petits et des simples, les préférés de Jésus.
Remarque importante : J'ai donné à cette petite fille le nom de petite samaritaine, mais non à partir de ce que la Samaritaine a vécu comme femme adulte. Si j'ai donné le nom de samaritaine à cette petite fille, c'est surtout à partir du moment où la Samaritaine a été aimée et écoutée, sans aucun jugement de la part de Jésus. Ce qui veut dire que si cette petite fille qui avait un handicap physique et que l'on appelait la malade, si elle avait reçu le même écoute que la Samaritaine dans l'Évangile, elle n'aurait pas eu besoin de me rencontrer pour faire éclater la joie qui habitait son petit cœur d'enfant, lorsque je lui ai demandé si elle voulait m'aider pour l'animation du groupe de prière. 
Jeu 6 Mar 2014 - 0:35
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