L'abbé Normand a écrit : C’est vrai :
Bonjour l'abbé Normand, Dieu soit votre joie comme votre joie est en Dieu.
J'aime cette parole de Jérémie, mais je l'ai vécue d'une façon différente si l'on compare avec lui ; mais attention, je ne suis pas un prophète mais un pauvre parmi les pauvres et j'en suis heureux. Je ne sais pas si vous avez lu mon témoignage sur ma vie d'enfance, mais j'explique que j'ai été 15 ans 1/2 sans parler, pour deux raisons non raisonnables et encore moins acceptables.
Raison 1/Un enfant qui, peu de temps après sa naissance, à l'âge de 2 ans, se fait casser deux cuisses et une jambe, en plus de se faire casser un bras à 3 ans, vous n'avez pas besoin de lui dire, à cet enfant, de ne pas parler : Il ne parlera plus devant son agresseur, et encore moins dans un lieu public où la plupart penseront que son silence est causé par une maladie mentale, surtout dans le milieu scolaire où chaque élève doit s'exprimer pour faire valoir la richesse de son intelligence à partir des cours qu'il reçoit.
Raison 2/Nous n'avions pas le droit de parole, dans la maison, pourtant nous étions 10 enfants, 5 garçons et 5 filles. Il y avait seulement trois filles qui avaient le droit de tout dire, mais allez donc comprendre pourquoi?
Pour moi, ce long silence imposé m'a conduit à apprendre par les yeux comme par les oreilles ce qu'il ne m'était pas possible d'apprendre par les paroles. Ces longs silences m'ont appris, plus tard, qu'ils pouvaient porter beaucoup de fruits, alors que certains mauvais bruits sont très souvent la cause de flots de paroles qui permettent à plusieurs mots de devenir des maux destructeurs.
Pendant toutes ces années de silence imposé par la violence sur ma personne, y compris celle dont j'ai été témoin auprès de mes frères et soeurs, je ne parvenais pas à comprendre le pourquoi de cette violence.
Comme j'étais un enfant battu, je raisonnais comme un enfant battu. Et comme nous étions une famille pauvre, je pensais que tous les enfants pauvres étaient des enfants battus. Ho, comme j'avais hâte de grandir pour courir vers les enfants pauvres et les secourir!
Aujourd'hui, je peux dire comme je peux écrire que c'est le silence et la violence qui m'ont été imposés de longues années, le tout m'a appris malgré moi qu'il nous est possible de détecter une forme de langage secret, en passant par le sens profond de cette observation qui nous permet de lire à livre ouvert dans chaque regard de celui ou de celle qui souffre dans le silence de son coeur, où très souvent une montagne de souffrance lui donne une fausse apparence de ce qu'il n'est ou de ce qu'elle n'est pas. Aujourd'hui je n'aie aucune crainte de dire ou d'écrire que l'enveloppe corporelle donne très souvent de fausses apparences des richesses invisibles qu'il y a au-dedans.
En étant privé de parler pour les deux raisons mentionnées ci-dessus, j'étais comme Jérémie, je ne savais pas comment utiliser les mots parce que je n'en connaissais pas la définition. Aujourd'hui, il y a bien des choses que je comprends qu'il ne m'aurait jamais été possible de comprendre si je n'avais pas vécu cette vie de maltraitance. Voici un exemple en particulier, que j'ai retenu malgré moi. Après qu'un enfant s'est fait casser deux cuisses, une jambe et un bras entre 2 ans et 3 ans, même si mon père m'avait donné le droit de parole, la paralysie de la peur que m'a imposée cette violence maladive de feu mon pauvre père, m'aurait empêché d'ouvrir la bouche pour parler, surtout que j'avais déjà de la difficulté à l'ouvrir pour manger. Cette peur paralysante était tout à fait normale, car un enfant de 3 ans gaucher depuis sa naissance ne comprend pas encore la différence entre manger de la main droite ou manger de la main gauche. Alors si on lui casse un bras à trois ans au moment où il mange, à chaque fois qu'il va manger il risque d'avoir peur, d'autant plus s'il est en présence de son agresseur. Je pourrais expliquer la même chose pour les deux cuisses et la jambe que j'ai eu de cassées à 2 ans, parce que j'ai couru dans la maison. Quand je suis sorti de l'Hôpital, ma mère cachait ma petite chaise berçante car j'avais peur de marcher, même en l'absence de feu mon pauvre père.
Aujourd'hui, demain et dans les jours à venir, je sais comme je vais toujours le savoir, que cette vie d'enfance vécue dans la maltraitance, cette enfance que je n'ai pas eu la chance de vivre dans mon milieu de vie familial, je vais la vivre en Présence de Dieu dans une richesse indescriptible, qui n'est pas toujours compréhensible au début ; c'est Dieu qui nous en donne le don de la compréhension quand on lui donne Sa Place dans notre coeur sans jamais refermer la porte. Lui ouvrir la porte en Lui disant "Entre et fais comme chez-Toi", Lui permet de nous tracer notre chemin de vie intérieure pour détecter sa présence au-dedans, comme il nous est possible de Le reconnaître dans notre prochain.
Pendant ces longues années de maltraitance, je n'ai eu aucune possibilité de développer la richesse du langage humain, je n'ai pas eu ce privilège de le développer durant ma vie d'enfance à cause de cet obstacle imposé par les multiples violences où la paralysie de la peur m'imposait le silence. Mais le silence de chaque jour après ma première rencontre avec Dieu, la richesse indescriptible de cette première et unique rencontre avec Dieu que je ne voulais pas connaître, allait me permettre de découvrir la Richesse du langage du Divin avec Dieu en moi, Dieu dans l'oraison, Dieu dans mon prochain, pour ne pas écrire découvrir Dieu dans chacun, même dans mes ennemis.
Quand j'ai commencé à m'occuper des enfants de la rue, j'ai vite compris qu'il y avait autant d'enfants battus du côté des riches que de celui des pauvres.
Au contraire de Jérémie, comme c'est la maltraitance qui a retardé le développement de mon langage humain, j'ai eu la surprise de ma vie le jour de mon départ de chez mon père terrestre, père de sang. C'est la surprise indescriptible de l'Invisible que j'ai rencontré dans une expérience de vie intérieure, les signes de la Présence de Celui que mon coeur d'enfant blessé ne voulait surtout pas, au grand jamais, rencontrer pour la raison que voici : Mon prof de catéchèse avait dit devant tous les élèves : Pour savoir qui est Dieu, c'est très simple, Dieu, c'est quelqu'un qui ressemble à votre père...
Dans ces années-là, c'est le professeur qui parlait et ce sont les élèves qui écoutaient. Il était très rare qu'un élève parle à un professeur. Le professeur était la parole et chaque élève était le silence. Après l'écoute d'une telle comparaison, aujourd'hui, ça aurait été différent. J'aurais demandé à ma prof : Vous, comment avez-vous rencontré Dieu dans votre vie? Mais à l'époque, cette comparaison de Dieu qui ressemblait à mon père m'a fait peur pendant plusieurs mois, car si je me guidais sur la comparaison de ma prof de catéchèse, si Dieu était Quelqu'un qui ressemblait à notre père de sang, alors Dieu était Quelqu'un qui battait les enfants après leur mort. Pour moi, je le comprenais ainsi ; pendant ma vie terrestre, c'est mon père qui me bat, et quand je vais mourir, c'est Dieu qui prendra la relève de feu mon pauvre père.
Mais heureusement que Dieu est Venu vers moi dans la rue, après que j'ai eu fait de l'auto-stop pendant quelques heures pour m'éloigner de mon père de sang. Après ces heures d'éloignement de mon père, que l'on aurait appelé aujourd'hui un père pervers narcissique au plus haut degré, au début mon coeur était toute joie car je m'éloignais d'une forme de maltraitance qui aurait pu me conduire à la mort. Mais la joie disparut quand je me suis mis à trop penser : Je n'ai pas de valise, pas de linge, pas d'argent, pas d'endroit où aller, que vais-je devenir? Alors j'ai paniqué, je me suis mis à pleurer et cette phrase est sortie de ma bouche d'enfant au coeur plein de blessures imposées par la vie, sans que je comprenne une seule petite parcelle des mots que je prononçais. Oui, j'ai dit, sans comprendre pourquoi : Mon Dieu, mon Dieu, je t'en supplie, si tu existes, je ne veux ni or ni argent, mais je t'en supplie, fais-moi sentir la joie de Ta Présence.
Quelques minutes après avoir fait cette demande incompréhensible à Dieu, ma pauvre mémoire me rappela la phrase de mon prof de catéchèse : Dieu, c'est quelqu'un qui ressemble à votre père...
Au même moment où je me demandais pourquoi j'avais demandé de sentir la joie de Dieu alors que ma mémoire me faisait voir le visage de ma prof, en quelques secondes, entre ma demande à Dieu et la phrase de ma prof, j'ai senti une joie indescriptible au-dedans de moi, à un tel point que j'avais l'impression que je n'étais plus seul : Nous étions deux à faire de l'auto-stop, Dieu au dedans de moi et moi avec Lui, par cette manifestation joyeuse mystérieuse, indescriptible de Sa Présence dans mon coeur d'enfant blessé qui était sur le chemin de la guérison.
Je ne sais comment expliqué, mais en quelques second des, j'ai vite compris que la comparaison de ma prof de catéchèse était une grave erreur, mais qu'elle n'en était sûrement pas consciente. Si du moins elle avait dit : Dieu, c'est quelqu'un qui ressemble à votre père, pour ceux qui en ont un vrai... Ensuite, elle aurait pu expliquer aux élèves la différence entre un vrai père et un père qui n'est pas digne d'être père quand il maltraite ses enfants.
Alors je pourrais écrire ceci : Je ne savais pas parler, quand j'étais un enfant qui subissait la violence, mais Dieu est Venu jusqu'à moi dans la rue, il m'a guéri de toute cette maltraitance et il allait me faire comprendre, dans les jours à venir, que j'étais allé à plusieurs écoles de la vie pendant 15 ans 1/2.
1/École de la souffrance...
2/École de la maltraitance...
3/École de la violence...
4/École de l'intimidation...
5/École des foyers nourriciers...
6/École de la rue...
7/École des faux jugements et plusieurs autres écoles de la vie, etc.,
parce que j'étais un enfant muet à cause de cette paralysie de la peur qui a été le mauvais résultat des fruits de la maltraitance, mais qui a porté beaucoup de fruits quand Dieu m'a appris que chaque vie était une école de vie à partir de notre premier oui à Celui qui Est Le Créateur de chacune de nos vie. J'ai compris que j'avais été guéri à 100% vers l'âge de mes 17 ans 1/2, parce que j'ai retrouvé la parole, mais plus encore, le don de la parole, sans comprendre au tout début comment j'en étais arrivé à m'exprimer, comme si mon père de sang m'avait aimé comme Dieu m'aimait. Comme si la maltraitance de feu mon pauvre père de sang avait été remplacé par où l'intelligence de la raison avait prit le chemin du coeur pour devenir l'intelligence de l'oraison. Mais une rencontre de Dieu dans la rue, pour un enfant battu, ça ne s'oublie pas, il faut le vivre pour le comprendre. Pour moi c'est le miracle de l'Amour, car le verset de Jérémie est devenu le verset de ma vie de chaque aujourd'hui...
L'abbé Normand a écrit : Nous ne savons pas comment, nous ne voyons pas comment nous pourrions parler aux autres... de Dieu ! Pourtant, au cours de notre vie, le langage est ce qui nous fait communier à la vie des personnes. Le langage permet aussi de nous faire connaitre et de faire connaitre nos idées ; les valeurs, la foi, l’Amour de Dieu qui nous habite.
Michel partage : Selon l'expérience que j'ai racontée ci-dessus sur l'absence de langage, celui que je n'avais pas, je crois que c'est une question de mystère, où les mots n'existent pas pour l'expliquer dans notre langage humain ; il doit être remplacé par le langage de l'Amour Divin, que nous devons accueillir chaque matin pour que notre coeur soit toujours prêt à rendre témoignage auprès des personnes que Dieu mettra sur notre chemin à Son Heure à Lui. Surtout à partir du jours où Dieu nous a séduit de l'intérieur pour prendre sa place dans notre coeur de pauvre pour l'enrichir des dons de Son Esprit d'Amour.
L'abbé Normand a écrit : Nous ne parlons pas de nous-mêmes quand nous évangélisons, nous parlons de quelqu’un d’autre, de la Trinité. Faisons confiance à l’Esprit et il nous indiquera quoi dire et quoi faire, par Amour.
Michel partage : Selon le désir et la passion que nous avons à plonger notre coeur de converti dans le coeur de l'Évangile, notre coeur devient
habité <> habillé de cette mystérieuse Présence de Jésus-Christ, qui prend plaisir à s'annoncer à travers celui ou celle qui à l'exemple des disciples d'Emmaüs ou tout les deux était toute joie d'avoir marcher avec Lui sans même savoir que c'était Lui.
L'Évangile dit : Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route en nous ouvrant les yeux du coeur aux Écritures ? Luc 24, 18-35
Michel partage : Quand notre coeur brûle d'amour pour celui ou celle que l'on aime, cette passion qui nous habite devient le reflet de notre regard. Il est possible pour ceux qui nous entourent, de lire à livre ouvert dans notre regard ivre de cette Présence Dieu, à l'exemple de Moïse quand il descendit de la montagne. Lui, il ne le savait pas, que son visage brillait, mais tous ceux qui le regardaient le savaient. Je crois que c'est la même chose pour chacun de nous. Ne cherchons jamais à briller devant les autres, mais laissons Dieu briller à travers nous, laissons-nous aimer, laissons-nous séduire par le Christ, pour devenir des témoins lumineux de la nouvelle évangélisation en nous laissant évangéliser de l'intérieur. C'est dans un coeur à coeur avec le Christ Présent au coeur de Sa Parole, que nous pourrons Le voir dans le coeur de chaque pauvre qu'il mettra sur notre chemin de vie, pour que La Vie du Christ se manifeste en nous et autour de nous.
L'abbé Normand a écrit : Autour de nous sont des personnes qui se sont habituées de nous entendre, de nous voir. Il serait aisé et souhaitable de découvrir, avec l’aide du Saint-Esprit, comment rejoindre autrement ces personnes pour qu’elles soient intéressées à Jésus. Nous avons une multitude d’occasions de nous réunir. Nous avons plusieurs intérêts et des sujets à partager comme le sport, la température, ce qui va mal dans le monde ou du magasinage, par exemple. Nous avons aussi certainement la possibilité et du temps de trouver des occasions de développer des moyens pour dire notre foi. Demandons au Saint-Esprit de nous apprendre comment parler de celui que notre cœur aime et de parler de celui qui nous aime, Jésus.
Michel partage : Quand un jeune homme ou une jeune fille tombe en amour, ni l'un ni l'autre ne peuvent cacher qu'ils sont tombés en amour. Même s'ils le cachent pour un certain temps, leur visage, lui, nous le fait découvrir, même si les amoureux gardent le silence, parce que quand l'amour entre dans un coeur, il transparaît silencieusement dans leur visage, un peu comme la lumière qui s'allume dans une maison et qui nous fait découvrir que quelqu'un vient d'arriver chez soi. Quand Dieu prend Sa Place dans notre coeur de pauvre Sa Lumière s'allume au dedans de nous, nous traçant un chemin de vie intérieur qui fera briller notre visage de sa Sainte Présence qui deviendra visible même pour ceux qui ne cherche pas Dieu. Si je me guide sur ma pauvre expérience d'avoir été à plusieurs écoles de la vie j'ai appris malgré moi que Dieu a le Don de se rendre Visible dans un coeur de pauvre à partir d'un seul et unique oui en Lui disant en toute simplicité, Mon Dieu entre dans ma vie et fait de mon coeur Ta Demeure.
Si tu aimes le Christ qui ensemence Son Amour Compassion dans ton coeur, ne sois pas surpris que ton coeur devienne le jardin de Dieu. Le jardinier, c'est lui qui sème les semences en terre, mais dans les mois qui vont suivre, c'est le jardin qui ensemencera toute sa beauté dans le regard du jardinier. Le jardinier n'aura pas besoin d'inviter les personnes à venir voir son jardin, c'est le jardin qui va attirer le regard des passants, à cause de sa beauté.
L'abbé Normand a écrit : Semons la joie d’être enfants de Dieu. Même si cette semence peut tomber dans certains cœurs qui semblent indifférents, d’autres se convertiront dans le groupe. Si nous aidons une seule personne à se convertir, il y aura une joie intense dans le ciel. Réjouissons-nous de pouvoir rejoindre une personne avec la foi en Jésus. Concentrons-nous sur une personne à la fois, à la foi.
Michel partage : Quand notre coeur devient le jardin de Dieu, Dieu met sur notre chemin des pauvres qui viennent chercher les fruits de cette semence, selon cette passion que nous avons eue de nous laisser ensemencer par la Parole de Dieu.
L'abbé Normand a écrit : Si nous portons Jésus aux autres et que personne ne se convertit, nous allons tout de même nous convertir davantage, parce que nous ne pouvons pas parler de Jésus et vouloir le faire connaitre, sans avancer nous-mêmes sur la route de la sainteté.
Michel partage : Avons-nous perdu le vrai sens profond de la sainteté? Un jour, en parlant de sainteté, Mme Fanny Brémond me posa cette question:
C'est avec plaisir que j'ai partagé cette magnifique parole de Jérémie avec vous, je crois qu'il y a un petit Jérémie en chacun de nous. Ci-dessus c'est ma réponse à la question de Mme Fanny Brémond Clique sur le lien.