coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13281 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Michel blogue avec Elisabeth/Sujet/Comprendre ou ne pas comprendre/L'important c'est d'aimer/ Lun 5 Sep - 21:23 | |
| Michel blogue avec Elisabeth/Sujet/Comprendre ou ne pas comprendre/L'important c'est d'aimer avec son coeur. Elisabeth de Hautségur à Philippe Fernandez : je me sens prise pour une imbécile et une ignorante ce qui n'est pas mon cas. Je continue à considérer que les termes " se rompre pour les autres " sont absurdes. Je ne veux choquer personne. Je me retire du débat.
Michel partage:Bonjour Élisabeth, il ne faut pas vous décourager pour la simple raison que vous ne comprenez pas une citation Biblique, il faut simplement vous en remettre à Dieu et attendre le moment où Dieu vous la fera comprendre à son heure à Lui. L'important pour le moment présent, c'est de vous réjouir de ce qu'il vous est possible de comprendre.
Dans les débuts de mon cheminement spirituel, il arrivait très souvent, et même trop souvent, que je ne comprenne pas plusieurs citations Bibliques, mais le peu que je comprenais m'apportait une joie en profondeur. Une histoire de l'Ancien Testament qui me choquait beaucoup, c'était bien l'histoire de Job. Ce qui me choquait le plus, c'était l'attitude des amis de Job à l'égard de ses multiples souffrances, et surtout leur froideur ainsi que leur incompréhension dans leur approche envers le pauvre homme. Mais comme je faisais beaucoup d'accompagnement auprès des personnes qui souffrent, un jour j'ai retrouvé l'histoire de Job à travers mon expérience d'accompagnateur dans les milieux hospitaliers comme dans les centres d'hébergement, sans oublier les personnes malades à domicile.
La Parole de Dieu dit : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. » (Jean 16, 12-13).
Michel partage : Combien de fois n'ai-je pas été le grand témoin des maltraitances envers des Job dans les centres hospitaliers et les centres d'hébergement! Alors vous comprendrez que je ne cherche plus à comprendre le sens profond que nous enseigne l'histoire de Job. Pour comprendre l'histoire de Job, Dieu m'a fait comprendre qu'il fallait aimer les multiples catégories de personnes souffrantes, et pour le reste c'est Dieu qui s'en chargerait à son heure à Lui et non à l'heure qui serait la mienne.
Comme j'ai vécu le syndrome de l'enfant battu, il est tout à fait normal que l’attitude des amis de Job me choque, à un tel point que la première fois que j'en ai fait la lecture, j'ai fermé la Bible pour plusieurs années concernant l'histoire de Job. En cours de route j'ai compris qu'il me fallait accepter de ne pas comprendre cette histoire, pour qu'un jour je puisse la comprendre au moment voulu par Dieu. Si je ne comprenais pas l'histoire de Job, son histoire me suivait à travers mon accompagnement auprès des personnes malades, et voici comment.
Chaque fois que j'étais témoin qu'une personne malade se retrouvait devant un médecin, un(e) infirmier(ère), dans une situation où elle n'était pas bien écoutée ni comprise, l'histoire de Job me revenait en mémoire et mon cœur s'empressait de corriger la situation difficile dans laquelle la personne malade se retrouvait.
(Voici un exemple parmi tant d'autres)
Michel raconte : Un jour, à sa demande, j'accompagne un homme de 82 ans à son rendez-vous auprès de son médecin. L'homme n'a pas assez de mémoire en plus de souffrir de la maladie de Parkinson, alors mon accompagnement consiste à être sa mémoire quand je m’aperçois qu'il oublie quelque chose d'important qu'il devrait dire à son médecin. Notre rencontre avec le médecin se passe très bien. Le médecin nous recommande de nous rendre à un autre service de l’hôpital en nous disant qu'une infirmière va venir voir l'homme que j'accompagne pour le déshabiller afin qu'il passe un examen.
Quand arrive l'infirmière, elle s'adresse à l'homme de 82 ans : C'est votre tour, venez vous asseoir sur le lit. Dès mon premier regard, cette infirmière m'a semblé d'une certaine froideur, mais je me suis dit : Il faut faire attention, les apparences sont parfois trompeuses.
J'ai conduit l'homme de 82 ans proche du lit, et il se rassura en me disant de rester près de lui. Comme il y avait un rideau, je lui ai dit que je resterais le plus proche possible. À ma très grande surprise, l'infirmière commença à déshabiller l'homme sans fermer le rideau, et pourtant il y avait un va-et-vient dans le passage. L'homme déjà à moitié déshabillé, l'infirmière fut demandée par une autre infirmière, alors le pauvre homme me fit signe de venir vers lui et il me dit son malaise de se faire déshabiller devant le public qui passait. Je lui dis de ne pas s'inquiéter, j'allais parler à l'infirmière.
Au retour de l'infirmière, je lui demandai de fermer le rideau en lui expliquant le malaise de l'homme. Elle me répondit que je n'avais pas à lui dicter son travail et que ça ne me regardait pas. Je lui répondis, assez fort pour que d'autres personnes infirmières, en plus des personnes qui passaient, puissent m'entendre : Madame, ce n'est pas moi qui demande à ce que vous fermiez le rideau par respect envers l'homme qui est à votre charge, mais c'est l'homme qui m'a expliqué qu'il ressentait un malaise de se faire déshabiller devant tout le monde. Le visage de la dame démontrait son mécontentement mais elle ferma le rideau.
Voyez-vous chère Élisabeth, aujourd'hui je remercie Dieu de ne pas avoir compris l'histoire de Job en la lisant, mais de m'avoir permis de comprendre son histoire beaucoup plus en accompagnant des personnes malades. Je pourrais écrire que j'ai fini par comprendre l'histoire de Job en accompagnant des petits Job dans mon long parcours d'accompagnateur.
Il faut parfois accepter de ne pas tout comprendre pour mieux comprendre ensuite, et remettre notre incompréhension sur certains sujets entre les mains de Dieu. Or sans que vous vous en rendiez compte, vous avez la solution dans vos citations, écrites par vous-même, comme celles que je vais mettre ci-dessous en essayant de partager ce que je crois comprendre.
Citation 1/Elisabeth de Hautségur a écrit : Je n'ai pas eu la conversion facile. Il m'a fallu plusieurs semaines de prières pour " sentir Une Présence d'Amour " bouleversant ma vie. J'avais ma maîtrise d'Economie et suis partie un an à Calcutta chez Mère Teresa, à 22 ans.
Michel partage : Comme vous l'expliquez par vous-même, il vous a fallu plusieurs semaines de prières pour "sentir Une Présence d'Amour" bouleversant votre vie, à partir du début de votre conversion. Notre conversion commence devant Dieu pour se poursuivre devant Dieu jusqu'au jour où Il viendra nous chercher à son heure à Lui.
Citation 2/Elisabeth de Hautségur : J'indique une chose qui me touche, et qui n'est pas sans lien avec mes missions auprès de Mère Teresa, de Soeur Emmanuelle... Une seule lettre différencie " aider " d' " aimer ". Et je pense que le deuxième mot est le plus ajusté. Voici ma petite réponse insuffisante par rapport à votre forum mais occupant une grande place sur facebook.
Michel partage : Quand on aide une personne il faut savoir en quoi consiste l'aide que désire la personne, mais aider une personne n'est pas suffisant. Il faut commencer par apprendre à l'aimer avant même de vouloir lui venir en aide. Que l'on remplace le mot aider par soigner, accompagner, > > > si l'amour n'accompagne pas ces trois mots il y a un risque de faire naître une froideur ou plusieurs incompréhensions entre celui qui accompagne, qui aide et soigne, et la personne qui est dans un besoin particulier. Aider sans aimer, ça fait amer pour celui ou celle qui a besoin d'aide. Très souvent quand vous voulez trop aider certaines personnes, elles refusent parce qu'elles ont peur que vous soyez au-dessus d'elles. Mais si nous faisons l'option d'aimer avec un coeur simple, il ne faudra pas être surpris que ce soit la personne qui nous réclame de l'aide parce qu'elle se sent aimée de nous, elle se sent touchée par notre amour compassionnel parce que notre coeur a dit oui à l'Amour.
Citation 3/Elisabeth de Hautségur : La contemplation reste après la communion. J'ai de la peine à émerger. J'entends, néanmoins, l'appel à aimer chacun, l'appel à pardonner (le passage à l'acte étant parfois plus difficile).
Michel partage : Il y a un lien assez proche entre votre citation et mon partage ci-dessus. Dans l'Acte d'Adoration il y a une (commune)< > (union) (communion) qui se crée entre nous et Dieu, entre Dieu et nous, pour permettre à notre contemplation de devenir (contempl)< >(action). La contemplation, quand elle se vit dans un esprit de prière et d'adoration silencieuse, fait que nous devenons les instruments visibles qui permettent à Dieu de se rendre visible partout où nous passons, selon le Désir de Dieu si nous acceptons librement d'être malléables entre ses Mains.
La Parole de Dieu dit : « Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c'est la charité. » (1 Co 13, 11-13)
Michel partage:Chaque fois que j'écris votre prénom je pense à la double rencontre Marie et de d'Élisabeth qui a permis à Jean de faire sa première rencontre avec Jésus dans le sein de la Vierge Marie.
L'Évangile selon St Luc dit : Ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car,lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Luc, ch 1, 39-45)
Michel partage : La Parole de Dieu m'a appris très doucement qu'il me fallait mettre l’accent sur ce que Dieu me permet de comprendre à petite dose, pour utiliser ce que je comprends afin de L'aimer et Le servir dans un esprit d'amour et d'abandon, et revenir souvent devant Lui.
C'est avec plaisir que je partage ma foi avec vous ainsi qu'avec tous les autres. Ne restez pas branchée sur les mots que vous ne comprenez pas, Dieu s'en chargera au moment voulu. L'important c'est de comprendre le mot le plus important de La Parole de Dieu, (Amour). Quand bien même vous comprendriez tout le langage de La Bible dans le 100%, si vous n'aviez pas eu cette compréhension du mot Amour vous n'auriez pas vécu cette expérience dans votre première citation concernant "Cette Présence d'Amour " qui a bouleversé votre vie d'enfant de Dieu.
La Parole de Dieu dit : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3, 16)
Michel partage :Chaque soir moi et mon épouse nous prions ensemble pour les prêtres et les vocations, et toutes les personnes auxquelles je réponds sur le Web, alors vous êtes incluse dans notre vie de prière de chaque jour et de chaque soir. Je vous encourage à prier, lire et méditer toutes les citations Bibliques en lien avec l'Eucharistie pour vous en faire une méditation de plus en plus approfondie afin d'en avoir une meilleure compréhension en puisant au coeur de chaque oraison.
Voilà chère Élisabeth, excusez-moi si je ne réponds pas à chacune de vos réponses, mais il est plus facile pour moi d'en faire une sélection afin d'y répondre ensuite sur une même page, tout en réfléchissant pour en faire une méditation approfondie en lien avec La Parole de Dieu. | |
|