Irene Champy a écrit : comment enrayer la peur de la
dénonciation de la violence chez l'enfant qui la subit en silence? Michel réagit : Bonjour chères Irène et Fanny. Quand nous sommes en amour avec la vie, quand nous vivons l'expérience du bon silence en dehors de tout bruit, alors cet amour un jour, portera beaucoup de fruit à son heure à lui. L'amour comme le silence, la foi et la charité évangélique nous permettent de faire naître en nous comme autour de nous, cette espérance riche qui nous donne à tous les dons accordés par Dieu quand nous sommes à l'écoute de Son Esprit.
Notre vraie mission n'est pas d'enrayer la peur auprès des enfants comme des adultes, mais d'inspirer la confiance à tous ceux et celles qui vivent l'expérience de la paralysie de la peur, pour des raisons qui sont différentes selon le vécu de chacun. Je le réécris, pas juste auprès des enfants mais auprès de toutes les personnes avec qui nous sommes en contact, pour que partout où nous passons Dieu passe avec nous.
Notre mission première, c'est de nous laisser aimer par Dieu en vivant dans l'abandon de son Amour inconditionnel, afin que s'affiche dans notre regard humain Le Regard de l'Amour du Divin. Ce n'est pas nous qui affichons le regard de Dieu sur notre prochain, c'est Dieu qui transmet Son Amour par notre regard, si seulement nous sommes proches de Lui par notre désir d'aimer comme Lui, mais jamais sans Lui.
Aujourd'hui nous ne pouvons pas agir aussi librement qu'il y a 30 ans passés, comme ça se vivait dans votre temps à vous et dans le mien. Nous devons apprendre ou réapprendre à vivre l'entraide beaucoup plus sur le plan communautaire qu'individuellement.
Il n'est pas vraiment possible de répondre à votre question à 100% à cause des multiples changements que nous impose notre société. Aujourd'hui la plupart des enfants qui ont peur de dénoncer toute les formes d'abus, sont venus au monde dans un milieu de violence, où très souvent ça prend plusieurs jours, plusieurs semaines, voire plusieurs années avant que cette violence monstrueuse devienne visible. Autrefois on manquait de moyens de communication pour dénoncer cette affreuse violence, mais aujourd'hui nous sommes passés d'un extrême à l'autre. Les nouvelles technologies de communication sont tellement multiples que l'on finit par développer une fausse communication qui nous éloigne de la vraie communication de personne à personne.
Si on se guide sur l’expérience de cette famille qui a pour titre "la maison de l'horreur", dès les premiers mois de leur naissance il y a eu une espèce de paralysie physique et psychologique de la peur qui s'est installée en chacun des enfants, entre l'âge d'un an et deux ans ; les parents avaient planifié ce projet en imposant un parfait contrôle physique et psychologique à leurs 13 enfants. La meilleure façon de priver une personne de marcher ou de courir, c'est très simple, on ne lui donne presque rien à manger en plus de lui infliger de la violence psychologique et physique. Le jeune fille de 17 ans qui a réussi à faire un appel au 911 est considérée comme la petite héroïne de la famille. On peut dire qu'elle s'est bien servie de la technologie pour sauver sa famille. Je suis convaincu à 100% qu'il lui a fallu observer très longtemps et très délicatement chaque mouvement autour d'elle pour mettre la main sur le téléphone portable.
Personnellement cela m'a pris 15 ans 1/2 pour pouvoir partir de la maison. Ce qui n'a pas aidé dans cette famille de l'horreur, c'est que les parents ont réussi à obtenir la permission de scolariser leurs enfants à la maison. Si du moins la commission scolaire leur avait imposé un minimum de conditions pour que des personnes de l'extérieur puissent venir faire des vérifications improvisées à leur domicile, sûrement qu'il aurait été possible de détecter le comportement pathologique des parents. Il y aurait beaucoup à écrire sur ce sujet, mais pour l'instant je me limite à cette réponse en espérant votre satisfaction...
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